Des mercenaires au service des Emirats arabes unis

Ayant des soucis avec la justice américaine en raison des manquements de Blackwater (aujourd’hui Xe Services), la société militaire privée qu’il avait fondée, Erik Prince, un ancien membre des Seals, est parti aux Emirats arabes unis il y a quelques mois.

La raison de ce départ était inconnue jusqu’à ce que le New York Times fasse des révélations sur les projets de l’ancien patron de Blackwater. En effet, selon le quotidien, Erik Prince aurait mis sur pied, à la demande des Emirats arabes unis, un bataillon de mercenaires fort de 800 hommes. Pour cela, il aurait reçu la bagatelle de 529 millions de dollars.

Les missions de cette unité privée recouvrent un large spectre, allant du maintien de l’ordre aux opérations spéciales menées à l’intérieur comme à l’extérieur des Emirats, en passant par la défense des installations pétrolières et de bâtiments contre la menace terroriste. Les hommes recrutés viennent principalement de Colombie et d’Afrique du Sud. D’après le New York Times, ils sont encadrés et formés par d’anciens membres des forces spéciales américaines et britanniques ainsi que par des vétérans de la Légion étrangère.

Bien évidemment, l’on ne peut pas penser à la formation de ce bataillon de mercenaires sans avoir l’Iran à l’esprit, tant l’on sait que les monarchies du Golfe persique craignent les ambitions de Téhéran dans la région. Et la question d’un éventuel soutien de Washington à cette initiative se pose. D’après le New York Times, les activités d’Erik Prince sont connues de l’administration américaine mais l’on ne sait pas si elle les soutient.

En effet, pour entraîner des troupes étrangères, une entreprise américaine doit obtenir une autorisation du département d’Etat (le ministère des Affaires étrangères, ndlr). Pour le moment, un responsable a confié au journal que des vérifications sont en cours. Histoire de botter en touche?

Quoi qu’il en soit, Erik Prince semble voir plus loin que la formation d’un bataillon et compte créer une armée privée, capable d’intervenir sur les points chauds de la planète à la demande ce ceux qui pourront payer ses services.

A cette fin, et avec le soutien financier des Emirats arabes unis (qui détiennent 51% des parts), il a créé la société R2 (Reflex Responses), laquelle a également obtenu un contrat de plusieurs millions de dollars pour la protection d’installations nucléaires et intervenir dans le domaine de la cybersécurité.

En attendant, si ce premier bataillon de mercenaires fait ses preuves, les militaires émiratis ont fait savoir qu’il « mettrait le prix » pour constituer une brigade selon le même modèle, ce qui signifierait le recrutement de milliers de soldats de fortune supplémentaire.

Photo : Erik Prince, le fondateur de Blackwater et R2

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