Le Japon se méfie de la puissance militaire chinoise

Au cours des années 1930, le Japon décide d’envahir la partie orientale de la Chine. Forte de ses succès militaires, l’armée impériale japonaise occupe ainsi une partie du territoire chinois. Seulement, elle va aussi commettre des actes de barbarie et des crimes contre l’humanité visant non seulement la résistance chinoise mais aussi la population civile.

Depuis la fin de l’aventure impériale japonaise en 1945, les relations entre les deux pays ont été tumultueuses, même si Tokyo a versé des milliards de dollars à Pékin en guise de réparations et que la Chine est devenue, depuis 2004, le premier partenaire commercial du Japon.

Outre le poids du passé, ces deux puissances asiatiques ont de multiples contentieux, notamment territoriaux. Récemment, le Japon et la Chine ont connu une crise diplomatique en raison de l’arraisonnement d’un chalutier chinois près des îles Senkaku. Administrées par les Japonais depuis le XIXe siècle, ces dernières sont revendiquées par Pékin, en raison de leurs eaux poissonneuses et des réserves d’hydrocarbures qu’elles pourraient renfermer.

Quoi qu’il en soit, cet incident a provoqué, cet automne, des manifestations nationalistes, ainsi que des mesures de rétorsion prise par la Chine à l’égard du Japon, avec un embargo sur les terres rares, ces matériaux essentiels pour la fabrication de produits électroniques.

Mais, avec les moyens consacrés à son armée, et plus particulièrement à sa marine, la Chine est perçue comme une menace. C’est ainsi qu’elle a été décrite dans le dernier Livre blanc sur la défense australien, publié en 2009.

« La Chine sera de loin la plus puissante force militaire d’Asie (…). La modernisation de l’armée chinoise, par son rythme, son éténdue et sa structure peut contribuer une source d’inquiétude pour ses voisins faute d’explication minitieuse » affirmait le document, ce qui avait conduit à une hausse de l’effort de défense australien.

Pour Tokyo, le constat est le même que celui qui a été fait à Canberra. « La Chine modernise rapidement son armée et intensifie ses activités dans les eaux voisines de son territoire. (…) Avec le manque de transparence de la Chine sur les questions militaires et de sécurité, cette tendance est une source d’inquiétude pour la région et la communauté internationale » a ainsi affirmé un rapport concernant la stratégie de défense japonaise, publié le 16 décembre.

Le document, intitulé  » Directives sur le programme de la défense nationale pour les dix prochaines années », cible également la Corée du Nord, qualifiée de « facteur pressant et grave d’instabilité » et ‘d’ennemi principal du Japon. »

Du coup, le gouvernement japonais a décidé de renforcer ses capacités de défense et de revoir son organisation militaire, jusque-là principalement orientée vers une éventuelle menace russe.

Ainsi, les Forces d’autodéfense japonaises vont se concentrer sur les territoires situés au sud et à l’ouest de l’archipel nippon, notamment sur les îles Nansei, et dégarnir ses effectifs actuellement déployés sur l’île d’Hokkaïdo, au nord. L’accent sera également mis sur la mobilité des troupes, afin de permettre à ces dernières d’intervenir, le cas échéant, plus rapidement dans les zones où la souveraineté du Japon est contestée.

Au plan des équipements, l’armée japonaise devrait réduire de 600 à 200 le nombre de ses pièces d’artillerie, ainsi que, dans la même proportion, celui de ses chars . En parallèle, la marine va voir ses moyens augmenter, avec l’apport de 6 nouveaux sous-marins, en plus des 16 qu’elle compte actuellement, et celui de 2 destroyers AEGIS supplémentaires, en plus des 4 qu’elle met déjà en oeuvre.

Outre ces bâtiments dédiés à la défense antimissile, il est porter de 3 à 6 le nombre de bases abritant des missiles Patriot Advanced Capability 3 (PAC-3). Là, il s’agit de contrer une éventuelle menace nord-coréenne. Enfin, l’aviation japonaise n’est pas oubliée puisqu’il est question de lancer un plan de modernisation de ses avions de chasse et d’en acquérir de nouveaux.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]