Rafale/Brésil : Pas de décision avant l’année prochaine

Et le feuilleton continue! En septembre 2009, lors d’un voyage du président Sarkozy au Brésil, la vente de 36 avions Rafale pour équiper les forces aériennes brésiliennes semblait acquis. Le président Lula avait même marqué sa préférence pour l’appareil français. Restait donc à attendre la fin du processus de l’appel d’offres, auquel participaient le Gripen NG de Saab et le F18 Super Hornet de Boeing.

Mais depuis, l’annonce du vainqueur du contrat F-X2 a sans cesse été reportée. Elle aurait dû être faite au début de cette année, puis au printemps dernier, à la faveur d’un conseil de défense, puis après l’élection présidentielle d’octobre et, enfin, avant la prise de fonction de Dilma Rousseff, la dauphine du président Lula.

Et il faudra encore attendre avant de connaître le nom du futur avion de combat des forces aériennes brésiliennes, alors même que certaines sources laissaient entendre que ce n’était qu’une question de quelques jours.

En effet, le président Lula a fait savoir qu’il laisserait à celle qui va lui succéder le soin d’annoncer le vainqueur de l’appel d’offres. Et selon l’agence de presse Reuters, qui cite un responsable « proche du dossier », cette dernière souhaiterait étudier les propositions faites par les trois concurrents avant de se prononcer.

Alors que Paris a promis de substantiels transferts de technologie, allant même jusqu’à promettre de donner les codes informatiques des logiciels utilisés par le Rafale, comme l’a rappelé une note diplomatique américaine révélée par WikiLeaks, il se pourrait que Brasilia, en faisant durer l’incertitude, cherche à obtenir de la France des concessions dans le cadre des négociations portant sur un accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. Point positif, toutefois, pour Dassault : l’actuel ministre brésilien de la Défense, Nelson Jobim, favorable au Rafale, serait reconduit dans ses fonctions.

Reste qu’en attendant, les actions de lobbying de la part des industriels en lice ne vont pas s’éteindre, chacun cherchant à avancer ses pions et de promettre la lune pour tenter de remporter la décision. Et les coups bas ne manquent pas pour remporter ce contrat portant sur 36 appareils. L’an passé, le directeur de la filiale brésilienne de Dassault, Jean-Marc Merialdo, avait d’ailleurs dénoncé la désinformation concernant le Rafale.

A cela, il s’ajoute des signaux contradictoires. Ainsi, un article du quotidien Folha de Sao Paulo, en date du 5 janvier et largement repris par la presse internationale, a indiqué qu’au cours des évaluations des Forces aériennes brésiliennes, le Rafale avait été classé troisième, le premier étant le Gripen de Saab. Quelques temps plus tard, un autre organe de presse, le Correio Braziliense, affirmait, le 5 août, que c’était au contraire l’avion de Dassault qui avait le mieux tiré son épingle du jeu.

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