Défense antimissile : La Russie accepte de coopérer avec l’Otan (MàJ)

C’est une sérieuse avancée dans les relations entre la Russie et l’Alliance atlantique. En panne depuis le conflit russo-géorgien d’août 2008, puis relancées l’année suivante, ces dernières viennent de connaître une grande avancée depuis que Moscou a accepté de coopérer, ce 20 novembre, au bouclier antimissile que l’Otan compte mettre en oeuvre dans les années qui viennent.

« Je suis heureux que le président Dmitri Medvedev ait accepté notre proposition » de collaborer avec l’Otan sur le projet de défense antimissile, a déclaré Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’Alliance atlantique.

La veille, Sergueï Prikhodko, un conseiller du président Medvedev avait évoqué, devant la presse, le sujet d’un système de défense antimissile de théâtre commun à la Russie et à l’Otan. « J’estime que sa création est réaliste. Nous sommes prêts à adhérer au système (…). Il s’agit d’un problème pratique qui peut être réglé, à condition d’avoir de la volonté politique, non plus à long terme, mais à moyen terme » avait-il déclaré avant le départ du président russe pour le sommet de l’Alliance à Lisbonne.

Quoi qu’il en soit, cette décision russe marque un « tournant », comme l’a affirmé le secrétaire général de l’Alliance. L’Otan et la Russie ne sont pas « une menace l’une pour l’autre » a-t-il affirmé. Quant au président Medvedev, il a estimé que la période de tension entre son pays et l’organisation atlantique était « révolue ».

Selon la déclaration publiée à l’issue de la rencontre du président Medvedev et ses homolgues de l’Alliance, il est demandé au « Conseil Otan-Russie de préparer une analyse conjointe d’un futur cadre de coopération sur le bouclier antimissile », laquelle devra être rendue avant juin 2011.

Toutefois, le président Medvedev a averti que la participation russe au système antimissile devrait se faire « sur un pied d’égalité ». « Ou c’est une relation entre partenaires (…) ou nous n’y prenons pas part du tout » a-t-il affirmé.

Le président Sarkozy a, quant à lui, rassuré la Russie sur le fait que ce bouclier antimissile ne constitue pas une menace contre elle et pointé du doigt les projets iraniens en matière nucléaire et de missiles balistiques. « Aucun nom ne figure dans les document de l’Otan mais la France appelle un chat un chat. La menace des missiles aujourd’hui, c’est l’Iran » a-t-il affirmé.

« J’ajoute que la guerre froide, c’est fini. Le Pacte de Varsovie, c’est fini. L’Union soviétiaue, c’est fini » avait-il lancé. « La présence de M. Medvedev ici est extrêmement importante, dans un climat apaisé par rapport à ce que fut la présence de M. Poutine à Bucarest en 2008 (au sommet de l’Otan, ndlr), ce qui montre que nous avons un nouveau concept stratégique à bâtir » avait-il aussi dit.

Quant aux réticences des pays de l’ancien bloc de l’Est, le président Obama a tenu à les atténuer en déclarant à la presse polonaise qu’il n’est pas dans « l’intérêt » de la Russie de menacer l’Occident, que ce soit militairement ou économiquement.

Par ailleurs, sur le dossier afghan, la Russie a apporté son soutien à l’Otan en autorisant dans les deux sens le transit sur son territoire de matériels militaires non létaux, à l’exception – et c’est inédit – des engins blindés à vocation défensive. De plus, Moscou fournira 21 hélicoptères de transport à l’armée nationale afghane

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