Togo : L’officier mis en cause s’explique

Acteur d’une altercation avec un journaliste togolais qui couvrait le congrès de l’Union des Forces de Changement (UFC), un parti d’opposition, le lieutenant-colonel Romuald Letondot a accordé un entretien à l’hebdomadaire l’Express afin de s’expliquer. Il faut dire que l’incident a fait l’objet de nombreux commentaires, dont certains ont fustigé une attitude « colonialiste » de la part de l’officier français.

Ainsi, le lieutenant-colonel Letondot, conseiller auprès du chef d’état-major de l’armée de Terre togolaise dont il porte l’uniforme, a affirmé que son véhicule avait été caillassé par des militants de l’UFC alors qu’il passait à proximité du lieu où était organisé le congrès de ce parti d’opposition pour remplir quelques formalités administratives avant de quitter le Togo dans deux semaines.

« Après m’être arrêté et avoir constaté les dégâts, j’ai indiqué aux gendarmes togolais présents quel était le groupe de jeunes qui s’était attaqué à ma voiture. Mais j’ai remarqué qu’un photographe me prenait en train de commander aux gendarmes, et je savais que cela allait être mal interprété » a-t-il raconté à l’Express. « C’est pour cela que j’ai demandé au reporter d’effacer ma photo, en lançant des intimidations. Ce n’était pas des menaces parce que je n’ai évidemment aucun pourvoir sur la gendarmerie togolaise. De plus, j’ignorais que j’avais affaire à un journaliste de Liberté : je visais la photo, pas le photographe » a-t-il poursuivi.

Quant à son attitude, qui a été désavouée par l’état-major des armées à Paris, selon l’Express, le lieutenant-colonel Letondot considère avoir agi comme une personne agressée. « Je suis plutôt victime dans cette affaire » a-t-il dit. « Il faut comprendre que je n’avais pas d’alternative et que je me suis fait piéger » a-t-il ajouté. Et cela pour une raison simple : la présence d’un officier français auprès de gendarmes togolais aux abords d’une réunion organisée par un parti qui cible régilièrement la France aurait été du plus mauvais effet. La preuve d’ailleurs avec, là encore, certains commentaires sur cette affaire.

Finalement, le lieutenant-colonel Letondot, qui dit regretter ses propos, a présenté ses excuses au journaliste impliqué dans l’altercation à l’ambassade de France. L’incident est clos. Cependant, l’officier estime qu’il sera « avant tout dommageable pour les autres coopérants français qui restent au Togo ».

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