Les troupes britanniques seront relevées par des Marines américains dans le district de Sangin

C’est en juin 2006, à la faveur de l’opération « Mountain Trust », que les forces britanniques prirent position dans le district de Sangin, alors entièrement sous contrôle des taliban, après le massacre par ces derniers de 32 civils quelques jours plus tôt.

Dès leur déploiement, les troupes britanniques eurent à faire face à des attaques, notamment contre la base qu’elles avaient établie près du chef-lieu de ce district, au point que l’on parlera du « siège de Sangin », auquel il sera mis un terme en avril 2007 après l’opération Silver.

Depuis, la situation dans ce district de la province du Helmand ne s’est pas significativement améliorée. Les militaires britanniques doivent y affronter non pas un mais plusieurs ennemis. En effet, hormis l’hostilité des taliban, les forces de l’Otan sont confrontées à celle opposée par les chefs tribaux qui n’acceptent pas de présence étrangère ainsi qu’à celle des trafiquants de drogues locaux qui veulent préserver leurs cultures de pavot.

« Sangin est probablement l’une des zones les plus dangeureuses du monde. Vous ne pouvez aller nulle part sans avoir un détecteur de métal devant vous » a résumé un officier des Royal Marines au quotidien The Telegraph.

De fait, c’est dans ce secteur que le contingent britannique a subi près du tiers de ses pertes humaines son engagement en Afghanistan. Récemment encore, un hélicoptère américain Blackhawk y a été abattu, à proximité de la base de Jackson.

Cela étant, la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) va se réorganiser dans la province du Helmand. Ainsi, d’ici au mois d’octobre prochain, deux brigades américaines vont se déployer sur les flancs Nord et Sud de la région pendant qu’une autre, sous commandement britannique et comprenant des éléments danois et estoniens, va prendre en charge la zone centrale, plus limitée en superfice mais plus peuplée.

En effet, à la différence de la brigade française La Fayette, dont la zone de responsabilité est concentrée sur deux secteurs proches, les troupes britanniques, fortes de 9.500 hommes, sont trop dispersées dans la province du Helmand, qui a une superficie deux fois plus grande que le Belgique.

« Nous avons dispersé le peu de ressources que nous avions et nos soldats en trop petit nombre se sont retrouvés comme des mouches prises dans un pot de miel » a expliqué, le 7 juillet, le général Richard Dannatt, l’ancien chef d’état-major britannique, sur les ondes de la BBC.

Ce redéploiement suppose donc que les 1.000 Royal Marines, présents actuellement dans le district de Sangin, vont laisser la place aux Marines américains, sans pour autant avoir réussi à le pacifier, même si le ministre de la Défense britannique, Liam Fox, a fait état  » de progrès considérables accomplis ».

Par ailleurs, l’annonce du départ des Royal Marines du district de Sangin a été exploitée par le mouvement taleb à des fins de propagande. « C’est le début de la défaite pour les forces britanniques en Afghanistan » a déclaré leur porte-parole, Yousuf Ahmadi. « Nous battrons les Américains également ici » a-t-il ajouté.

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