Avions ravitailleurs de l’US Air Force : EADS s’allie avec Rockwell Collins

C’est le 9 juillet que devront être remises au Pentagone les offres concernant le successeur du KC135, l’avion ravitailleur de l’US Air Force, en service depuis plus de cinquante ans. Ce marché porte sur 179 appareils pour un montant de 35 milliards de dollars. Au total, et sur 30 ans, il faudra livrer 430 « tankers »pour 120 milliards de dollars.

Pour l’instant, trois prétendants se sont déclarés. L’on retrouve bien évidemment Boeing et EADS avec respectivement le KC-767 et le KC-45, une version dérivée de l’A330 MRTT, ainsi que l’inattendue société américaine US Aerospace, qui a annoncé qu’elle soumettrait une offre la semaine passée, en partenariat avec le constructeur russo-ukrainien Antonov, lequel n’a pas confirmé sa participation.

Dès la réception des offres, les experts du Pentagone commenceront à les examiner. Ce qui sera un travail de longue haleine car Boeing et EADS ont établi pour l’occasion des dossiers en six exemplaires de 7.000 pages imprimées, avec des descriptifs, des schémas techniques, des évalutions de coûts, des plans, etc…

Par ailleurs, et en marge des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, organisées du 2 au 4 juillet, le président d’EADS, Louis Gallois, a indiqué que des accords avec 200 entreprises américaines avaient été passés dans le cadre de cet appel d’offre.

Par le passé, le groupe européen s’était allié avec Northrop Grumman, lequel a préféré passer la main en mars dernier. Or, pour s’imposer aux Etats-Unis et équiper le KC45 d’équipements sensibles propres à l’US Air Force, EADS est obligé de trouver des partenaires outre-Atlantique. Ce qui est chose faite.

Parmi ces fournisseurs, et selon AeroDefenseNews, l’un des deux plus importants serait Rockwell Colllins, un groupe spécialiste des équipements de communication et d’avionique, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 4,47 milliards de dollars en 2009.

Maintenant, il reste aussi bien à Boeing qu’à EADS de convaincre le Pentagone. Sauf la prise en compte de considérations politiques, ce qui n’est pas exclu puisque les élections de mi-mandat approchent aux Etats-Unis, le KC45 paraît bien placé, bien qu’il soit plus cher à l’achat.

En effet, l’avion présenté par EADS a une capacité d’emport de carburant supérieure à celle de son concurrent. Sur 40 ans, il a été estimé que le coût d’une flotte de 179 KC-45 serait moins cher de l’ordre de 55 milliards de dollars que celle d’un nombre identique de KC-767, en permettant d’économiser 20% d’heures de vol.

Reste à voir si ce critère sera déterminant ou pas. Le verdict sera donné, normalement, le 12 novembre prochain.

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