Echec d’EADS en Inde
Le marché indien de l’armement a de quoi aiguiser les appétits. En effet, il est évalué à plus de 30 milliards de dollars (22,5 milliards d’euros) sur les cinq prochaines années. Il s’agit pour l’Inde de moderniser ses équipements militaires, comme par exemple ses avions de combat MiG21, ce qui risque ne pas rassurer le Pakistan, pays avec lequel elle est en conflit depuis sa création au sujet du Cachemire. Et cela a d’ailleurs eu des conséquences sur l’Afghanistan car c’est Islamabad y avait favorisé l’implantation du régime taleb afin de bénéficier d’une profondeur stratégique face à son ennemi de toujours.
Cela étant, outre ces considérations, il est clair que l’Inde offre de réelles opportunités pour les industries de défense. A ce titre, EADS, le groupe européen d’aéronautique et de défense, avait l’intention de s’implanter sur ce marché en créant une société commune avec Larsen and Toubro, une société indienne d’ingénierie. Le projet, annoncé en mai dernier, consistait à fonder une coentreprise spécialisée dans la conception et le développement de systèmes d’électronique de défense destinés à l’Inde mais aussi à l’exportation.
Seulement, les autorités indiennes ont mis un terme à cette initiative. Les deux groupes « ont été informés que la structure de la coentreprise proposée n’avait pas été approuvée » par New Delhi, a fait savoir, le 3 décembre, un porte-parole d’EADS Défense et sécurité.
En fait, c’est le Conseil de promotion de l’investissement étranger (FIPB) qui a mis son veto à cette coentreprise, considérant que les fonds apportés par EADS allaient faire dépasser le seuil des 26% des investissements autorisés dans les entreprises indiennes de défense. Ce qu’EADS conteste, estimant que ce projet « respecte tous les critères » définis par les autorités locales. Pour autant, le groupe européen reste déterminé « à créer un partenariat de long terme avec l’industrie indienne ».
La mésaventure d’EADS en Inde n’est pas une première. Le britannique BAE Systems a récemment essuyé un refus de même nature, avec son projet de créer une coentreprise avec le constructeur automobile Mahindra and Mahindra afin de construire des véhicules blindés.
