Opération « Plomb durci »

Depuis le 27 décembre, l’armée israélienne a lancé une offensive aérienne d’une ampleur inégalée depuis la guerre des Six jours de 1967 sur la bande de Gaza. Selon un bilan arrêté après quatre journées de bombardement, près de 370 personnes, appartenant pour la plupart au Hamas, auraient perdu la vie et l’on compte plus de 1.700 blessés.

Cette opération, appelée « Plomb durci » a deux objectifs. Le premier est de mettre un terme aux tirs de roquettes qui visent régulièrement le sud d’Israël et plus précisément les villes de Sderot et de Beersheva et dont la fréquence a augmenté depuis le mois de novembre. Le second est de faire cesser la contrebande d’armes entre Gaza et l’Egypte.

Cela étant, l’intensité de l’offensive laisse penser que le gouvernement israëlien cherche également à affaiblir politiquement et militairement le Hamas, dont la branche armée, les brigades Ezzedine al-Qassam, a menacé de « frapper en profondeur » Israël en cas de poursuite de l’opération « Plomb durci ». Les militants islamistes disposeraient, à cette fin, de roquettes Grad d’une portée de 40 kilomètres.

Par ailleurs, l’agenda politique israélien peut expliquer en partie la décision de lancer cette offensive sur la bande de Gaza. En effet, étant donné que des élections législatives doivent avoir lieu le 10 février prochain, l’alliance au pouvoir, composée par le Parti travailliste et Kadima, le mouvement fondé par Ariel Sharon, entend démontrer son aptitude à préserver la sécurité des citoyens israéliens et ainsi couper l’herbe sous le pied du Likoud de Benyamin Netanyahou, qui a basé son programme sur une politique de fermeté vis-à-vis du Hamas.

Cependant, cette opération reste néanmoins une suprise, non seulement pour la formation islamiste mais aussi pour les médias israéliens qui ne s’attendaient pas à ce que le gouvernement passablement affaibli d’Ehoud Olmert ait été en mesure de risquer une offensive militaire d’une si grande envergure et dont les préparatifs remonteraient peu avant la fin de la trêve entre le Hamas et Israël, le 19 décembre dernier.

Il reste à savoir si une offensive terrestre est planifiée. Plusieurs éléments permettent de le penser. Ainsi, le ministre de la Défense israélien, Ehoud Barak, a indiqué être prêt à « élargir et intensifier les opérations à Gaza autant que nécessaire ». Pour ce faire, des blindés et des renforts d’infanterie ont été mobilisés, ainsi que 6.500 réservistes. Enfin, la zone frontalière entre Israël et Gaza a été décrétée « zone militaire fermée ».

Pour l’instant, les intentions de l’armée israélienne au sujet de cette probable opération terrestre demeurent inconnues. Cependant, une invasion de Gaza comporterait trop de risques pour Israël qui exposerait ainsi ses soldats à des combats de rues extrêmement difficiles et meurtriers. Par ailleurs, le gouvernement israélien a assuré qu’il n’était pas question d’occuper la bande de Gaza, comme cela avait été le cas de 1967 à 1995.

L’option la plus vraisemblable consisterait donc à engager des troupes terrestres dans des raids ponctuels afin de « nettoyer » les sites de lancement de roquettes qui s’abattent régulièrement sur Israël.

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