La Défense britannique veut pouvoir lancer des drones à voilure fixe depuis une camionnette « ordinaire »

L’opération « Toile d’araignée » menée le 1er juin par les services de renseignement ukrainiens [SBU] contre cinq bases aériennes abritant des bombardiers stratégiques russes n’a sans doute pas causé autant de dégâts qu’annoncé par Kiev. Selon les sources ouvertes, et en particulier l’imagerie satellitaire, au moins douze appareils ont été détruits [sept Tu-95 « Bear », quatre Tu-22 « Backfire » et un avion de transport AN-12]. Les deux avions d’alerte avancée A-50 qui auraient été touchés n’étaient, a priori, pas opérationnels.

Si le bilan – qui doit encore être consolidé – n’est pour le moment pas celui avancé par le SBU, qui avait initialement revendiqué la destruction de 41 bombardiers, il n’en reste pas moins que, en ayant recours à des drones FPV logés dans des camions civils amenés au plus près des bases visées, l’opération « Toile d’araignée » aura été l’une des plus audacieuses de la guerre en Ukraine. Et probablement qu’elle constituera une source d’inspiration à l’avenir.

En tout cas, trois jours après les attaques contre l’aviation stratégique russe, le ministère britannique de la Défense [MoD] a émis un « avis de préinformation » à l’intention des industriels dans le cadre du projet « VOLLEY ». Ce dernier vise à développer un système de drones à lancement rapide pouvant se loger dans une camionnette « ordinaire » de type Mercedes Sprinter ou Ford Transit.

Dans le détail, il s’agit de faire décoller cinq drones à voilure fixe en quatre minutes, puis de les récupérer dans un délai maximum de dix minutes après le premier lancement. Et cela « à partir d’une position statique et horizontale ».

« Le lanceur doit nécessiter un temps de configuration minimal, puis lancer les drones après instruction de l’utilisateur. L’intervalle entre chaque lancement ne doit pas dépasser une minute », précise l’avis du MoD. En outre, ce système doit être capable de lancer les appareils à une vitesse d’au moins 60 m/s [soit 200 km/h], sans que ceux-ci ne soient équipés d’un propulseur de type fusée RATO.

Ces cinq drones, dits de « référence », devront chacun avoir une masse inférieure à 125 kg pour une envergure maximale de 3,3 m, une longueur de 2,5 m et une hauteur de 50 cm. A priori, ils seront réutilisables étant donné qu’il est question de pouvoir les récupérer. Aussi, il est probable qu’ils soient principalement utilisés à des fins de renseignement.

Comme il s’agira de l’utiliser « dans un environnement à haut risque avec une surveillance ennemie persistante », ce lanceur devra présenter une signature [acoustique, thermique et visuelle] la plus faible possible. D’où le recours à une camionnette « ordinaire » puisqu’il devra se « cacher à la vue de tous ».

« L’ensemble du système de lancement doit être robuste, simple à assembler et capable de lancer de nombreux drones sans avoir à remplacer de pièces usées. Il doit également résister aux turbulences des réacteurs, aux fuites de carburant, aux dommages liés à la manutention, etc. », insiste l’avis du MoD.

Le projet VOLLEY prévoit l’acquisition d’un minimum de vingt lanceurs de drones, pour un coût unitaire de 300 000 livres sterling. Le MoD espère obtenir les premiers exemplaires, au plus tard, en janvier 2026.

Photo : Mercedes Benz

Voir aussi...

 

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]

48 contributions

  1. Clavier dit :

    …Et pour cacher le véhicule lanceur, je recommande de ne pas utiliser de la camionette blanche….

  2. Kamelot dit :

    Il suffit de demander aux Ukrainiens comment ils font pour ne pas réinventer l’eau chaude pour le thé…

    • Why not dit :

      Kamelot@ Très simple, la majorité d’entre eux sont passés aux canettes de thé glacé livrées par drones. Les inconditionnels de thés chauds, se font livrer par drones samovars chauffés à la thermite. Suffisait d’y penser. Gloire à l’Ukraine, gloire aux héros!

  3. Perplexe dit :

    Seul petit hic : la photo d’illustration fait penser à un véhicule d’intervention voire à une ambulance et non à une camionnette « ordinaire ».

    • TheLB39 dit :

      Recyclage malheureux d’une photo d’un post précédent à propos VHL gamme commerciale, contrat pour équiper les régiments d’une petite benne « Mercos » façon « Monsieur William, récupérateur de métaux », ou de son cousin « Monsieur Johnny ,vannier, couvreur, espaces vert »… L’attelage pour la caravane est inclus dans la prestation. Plus sérieusement, il s’agissait simplement de réduire la consommation de potentiel des véhicules tactiques sur des TIG ou navettes quartier-déchetterie, un peu comme les Méharis comme VHL de liaison à leur époque pour ralentir l’usure du parc jeep Hotchkiss.

    • Huon dit :

      Par camionnette ordinaire, je pense qu’il faut entendre un véhicule de gamme civile, et pas un blindé de 25 tonnes avec sa livrée camouflée.

  4. Czar dit :

    « il s’agit de faire décoller cinq drones à voilure fixe en quatre minutes […] Et cela « à partir d’une position statique et horizontale ».  »

    vu l’état des routes britanniques, c’est pas gagné.

    • PROSPER dit :

      « L’état des routes britanniques » n’a rien à voir avec les drones voulus par le Royaume uni, étant donné que ces appareils de combat ont une portée utile n’excédant pas quelques dizaines de kilomètres, ceux ukrainiens ayant été lancés à proximité immédiate des bases aériennes russes visées. Bref, ces drones britanniques sont prévus pour être tirés à courte distance sur le théâtre d’opération, mais jamais depuis l’Angleterre vu que 2.500 km séparent Londres et Moscou.

      • Czar dit :

        c’était pas la peine de me caguer un pavé de 5 lignes pour me confirmer que tu n’avais pas compris la blague, tu sais.

        • Le cas Lembourg dit :

          Il n’y aurait comme une contrepèterie sur « routes britanniques », en rapport avec la « position statique et horizontale » ?

        • PROSPER dit :

          Czar. On se connaît d’où pour que vous vous permettiez de me tutoyer ?

  5. Lalande dit :

    Existe-t-il des systèmes permettant de protéger des rassemblements de foule contre des attentats commis selon ce mode d’opération ?

    • Pascal, (l'autre) dit :

      @Lalande Il y a de fortes probabilités qu’ils existent et qu’ils ont été mis en œuvre lors des J.O. 2024 de Paris. Pas vraiment de « com » la dessus pour la simple et bonne raison que dévoiler un dispositif de protectio/défense n’est pas gage que ce dernier demeure……………efficace!

      • Lalande dit :

        @Pascal, (l’autre)

        Je me doutais que ça existait et j’aurais dû me douter que moins on en parle mieux c’est donc … bon.

      • dolgan dit :

        Au contraire, une large partie de ces moyens est publique et a fait (et fait )l objet d une forte communication de la part des autorités.

    • dolgan dit :

      oui. cf dispositifs mis en place pendant les JO.

  6. Ventoux dit :

    Pour résumer c’est une catapulte discrète sur le toit d’un véhicule commun pour un drone conséquent en kit (avec large autonomie) envoyé depuis à environ 40km du front (un drone filaire c’est environ 15Km) le tout pour 15000£. Parce que pour les petits drones autonomes c’est déjà fait en ukraine (et moins cher peut être) .

    • PROSPER dit :

      Non, le projet britannique Volley ne prévoit aucun lancement de drone par catapultage (méthode lente et peu efficace) depuis le toit du véhicule utilitaire lanceur, mais des engins tirés depuis leurs tubes individuels comme les roquettes multiples HiMars US ou les missiles de sous-marins ou navires.

      • Le gros bourdon BESSON dit :

        Cit :[ mais des engins tirés depuis leurs tubes individuels comme les roquettes multiples HiMars US ou les missiles de sous-marins ou navires.]

        Ces drones existent depuis plus de 10 ans : style Schwitchblade™ ou SQUID

        Le délai de 6 mois est justifié par le fait que toutes les briques technologiques existent : « Drone-in-a-box » ; drone à ailes fixes repliables lancé par tube AC ; drone aile fixe VTOL ,…

        • PROSPER dit :

          C’est exact concernant le Switchblade, à la différence que ce drone US est portable et pas prévu pour être lancé par un dispositif multiple depuis un camion comme requis par le Royaume-Uni. Cela le différencie de la Chine qui dispose de façon opérationnelle du système de CETC permettant le lancement, toutes les 4 secondes, de 48 drones de combat à voilure repliée dans son tube de lancement et se déployant après éjection à froid par azote comprimé sous haute pression.

  7. TheLB39 dit :

    La camionette blanche type artisan ou transporteur adopte le concept de « déprofilage ». Ok c’est blanc, mais quand il passe, personne n’y prête attention. Le même en kaki ou cam’, sûr que tout le monde va faire son NVADD (nature volume attitude direction distance) pour l’envoyer par texto, whatsapp, motorola, radio mili, à son autorité organique ou de circonstance, ou à minima le noter sur son petit carnet avec le GDH qui va bien. Bref, en déplacement efficace, donc sur route, les teintes camouflage attirent les ennuis, ou a minima les questions, embêtant avec 5 drones aux petits réacteurs tous fumants entassés à l’arrière, alors que la raffinerie ou l’aérodrome du coin est en train de cramer.

  8. desi dit :

    Les premiers exemplaires d’ici 6 mois !
    ça confirme que les états-majors du monde entier ont bien vu ce qu’il s’est passé en Ukraine et que c’est un choc total ! Nos bases aériennes sont totalement vulnérables à ce genre d’attaque ! C’est pas panique à bord mais pas loin…

    • Clavier dit :

      Quand je pense qu’à Mont de Marsan, l’aire des gens du voyage jouxte le grillage du terrain……

      • Pascal, (l'autre) dit :

        Sachant que ces derniers sont « discrétements » surveillés car leur venue est souvent mal vu des édiles locaux………………par contre non loin de la base 113 de Saint Dizier (en face même) il y a de larges parking pour restos routiers! Dans les annnées 80 c’était « étonnant » le nombre de camions immatriculés dans les pays de l’est! Peut être que les « chauffeurs » de ses poids lourd appréciaient tout particulièrement la cuisine qui leur était servie! Pour info la 7ème escadre basée à l’époque sur la B.A. 113 assurait la mission nuc tactique avec Luxeuil . Et aussi l’E.B. 2/94 « Marne » qui assurait la mission nuc stratégique avec le Mirage IVA et ce jusqu’en 1988!

      • Why not dit :

        Clavier@ Ils assurent la sécurité incognito et personne ne les soupçonne. C’est du ouine-ouine….

  9. Le gros bourdon BESSON dit :

    Cit :[ La Défense britannique veut pouvoir lancer des drones à voilure fixe depuis une camionnette « ordinaire »]

    Elle devrait lire le blog de M.Lagneau !

    https://www.opex360.com/2025/03/16/la-13e-demi-brigade-de-legion-etrangere-teste-des-ruches-pour-deployer-des-essaims-de-drones/

    Ce concept parfaitement opérationnel ce n’est ni plus ni moins que le concept de  » drone-in-a-box  » ( et non pas  » drone in the box  » comme je l’ai écrit )
    C’est utilisé un peu de partout dans le monde depuis 2 ou 3 ans et c’est apparu sur les  » concentrations  » de dronistes il y a un peu plus de 10 ans .

    https://australianaviation.com.au/2024/08/wa-police-picks-drone-in-a-box-supplier-for-pilot-program/

    Un élément intéressant c’est la petite station météorologique qui est absolument nécessaire et qui est d’ailleurs livrée incluse . Au minimum un anémomètre et une girouette numérique . Un « dronepad » ou  » drosurface  » c’est comme une hélisurface . Le pilote , l’ IA , doit connaitre les conditions de vent  » au sol  » pour décoller ou atterrir et gérer au mieux ces phases .

    https://enterprise-insights.dji.com/hs-fs/hubfs/Blog%20Images/Revolutionizing%20Industries%20with%20Drone-In-a%20Box%20Technology/Dock%202.jpg?width=1260&height=729&name=Dock%202.jpg

    Je me permets de donner un conseil de fabrication  » perso  » : dans les régions ventées comme le bord de mer il est astucieux de monter la  » dronebox  » sur une couronne orientable manuellement .
    Pour pouvoir utiliser les couvercles de la  » dronebox » comme obstacle au vent lors du décollage . La plupart des drones commerciaux peuvent voler à des vitesses de vent comprises entre 15 et 50 km/h.

    Quelques éléments pour geeks :
    https://www.igus.fr/secteurs-dactivite/aeronautique/dronesuav/drone-dans-un-caisson

    https://www.youtube.com/watch?v=fA7yCJ3ok8g

    • PROSPER dit :

      Rien de nouveau sous le soleil, les Britanniques ne font que reprendre un concept que les Chinois ont rendu opérationnel depuis 5 ans au moins puisque en octobre 2020, l’armée chinoise a révélé le tir en ESSAIM de drones à voilure fixe (les ailes se déploient après lancement), et aussi depuis un hélicoptère.
      Comme voulu par Londres, les drones chinois ne sont pas boostés par une fusée RATO (JATO), mais sont éjectés à froid et de façon pneumatique (donc sans danger pour le camion ni le tireur) de leur tube par une cartouche d’azote comprimée à haute pression exactement comme les missiles M51 embarqués sur nos SNLE.
      Le projet britannique prévoit des fourgons utilitaires légers (genre Ford Transit) pour tirer 5 drones avec un intervalle de 1 minute, alors les Chinois sont bien plus avancés puisque leur « système de drones militaires » consiste en un camion à double-cabine et 6 roues pouvant lancer 48 drones avec un intervalle de 4 secondes, soit en moins de 4 minutes !
      Notez que la puissante charge militaire de chaque drone chinois est de 3 kg de HE-Haut Explosif qui est celle de l’obus explosif OE 120 G1 (cal. 120 mm) de notre char lourd Leclerc.

    • Le gros bourdon BESSON dit :

      Pour être plus précis , ce que pourrait être un profil de mission type avec une voilure fixe ADAV .

      https://journals.sagepub.com/cms/10.1177/17568293241254045/asset/1a246df3-8a7d-4396-b5ac-3bd4957572fe/assets/images/large/10.1177_17568293241254045-fig1.jpg

  10. Sempre en Davant dit :

    Un petit souvenir du conflit en Irlande : the sam song
    https://m.youtube.com/watch?v=Jh0wNMMqqzI

    Les godons font n’importe quoi depuis leur exposition au BoJo laid!
    Rien de nouveau mais ca ne sent pas la banane mais le fishy crevé.

    Bien sûr il faut faire les tests, et mettre les systèmes au point. Mais il ne faut pas que cela ce sache et il ne faut pas en démontrer l’emploi tant que l’on a le choix.

    Les états deviennent vertueux comme des terroristes !
    Charles devrait les faire fouetter jusqu’à ce que la Magna Carta et l’ habeas corpus redevienne leur credo…

    • Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? dit :


      Mais il ne faut pas que cela Se sache.

  11. Carin dit :

    Apparemment nos amis anglais, ne savent plus quoi faire pour remonter leurs armées.
    Ils en sont à une annonce tonitruante par semaine…
    Toutes plus farfelues les unes que les autres.
    Bien entendu, aucun de ces projets ne risque de voir le jour.
    La classe politique anglaise semble encore plus grave que la nôtre, et chacun des parlementaires y va de sa petite idée, sans qu’aucun d’entre eux ne prenne la peine de consulter un quelconque militaire.
    Celui qui a pondu cette idée de drones à voilure fixe de 3 mètres d’envergure, n’est jamais monté dans un des véhicules qu’il promeut, sinon il saurait que ce genre de cabine n’excède pas les 2,20metres de large, et les 5 mètres de profondeur en châssis long…
    Ces messieurs sont carrément hors sol… d’autant qu’ils parlent de récupérer ces drones en fin de mission (110kg l’animal), en un rien de temps, et de se barrer fissa!
    J’espère que l’un d’entre eux, va faire fonctionner ses neurones, et proposer l’emport de cinq drones d’1,3 , ou 1,5 metre mètre d’envergure à voilure tournante. Seule façon de faire entrer 5 machines dans ce type de caisse.

    • Florian dit :

      « faire entrer 5 machines dans ce type de caisse »
      Qui a dit que les 5 était destinées à être entassées dans une seul et même camionnette ?
      on peut envisager 2 camionnettes : 3 drones dans l’une et 2 dans l’autre avec le système de lancement. Ou même 5 camionnettes pour tirer 5 drones ? (bon là, c’est moins discret)

  12. Roland DESPARTE dit :

    Perso, je ne vois pas le concept novateur. Sans vouloir plomber l’info, ça ne casse pas trois pattes à un canard…
    Qui dit drone dit porte-drones ; que cela soit un soldat, un véhicule, un blindé, un avion, un hélico, un navire, un sous-marin, un train… Les ukrainiens sont inventifs, soyons-le également, sans toujours tomber dans nos travers : la lourdeur et le très cher.
    Quant à la sécurisation de nos sites névralgiques, l’attaque par des drones a déjà fait l’objet de multiples rapports et interventions. Des plus anciens (2015 : Rapport sénatorial n° 267) aux plus récents (2024 : Texte sénatorial n° 332, proposition de Loi). Et cela sans que rien ne change vraiment car il apparait que nous demeurons à la merci des drones, en particulier “filaires“ car ils sont actuellement imbrouillables (drones guidés par fibre optique).
    Et pourtant la menace des drones est bien réelle, inquiétante, ainsi que le rapporte fin 2024 la police criminelle de Rhénanie-Palatinat (Sud-ouest de l’Allemagne), l’usine BASF à Ludwigshafen ayant été survolée, ainsi que la base aérienne américaine de Ramstein. La presse française rapporte même que dans la nuit de jeudi 15 à vendredi 16 janvier 2015, un drone a survolé l’Elysée ! Et ce alors qu’en 2014 on comptait déjà 14 survols de centrale nucléaire française par un drone… En août 2018, plusieurs drones venaient exploser près du président vénézuélien Nicolás Maduro, blessant plusieurs personnes, et en décembre 2018 ce fut la fermeture de l’aéroport de Londres après l’observation de drones à proximité des pistes… Depuis, en France, pour éviter le mimétisme, les autorités recommandent de ne plus rapporter ce genre d’incident. La menace est pourtant récurrente ; ainsi en novembre 2024, des drones « non identifiés » mettent en état d’alerte trois bases aériennes américaines au Royaume-Uni…
    Comment lutter ?
    En 2019, l’Agence d’Innovation de Défense (AID) a identifié pas moins que 240 concepts d’interception ! Du canon lance-filet au drone percuteur, dispositif optronique et projectile à fragmentation, sans oublier le « hacking », les rapaces et les nouvelles technologies (laser, pulsion électromagnétique, micro-ondes, leurrage,…).
    Si des solutions existent, il n’en demeure pas moins que sur le champ de bataille et certains sites sensibles, la solution la plus simple demeure le “ball-trap“ : fusil à pompe, carabine de précision, et pour certaines structures : minigun ou Gatling ! Face à une attaque en essaim, filaire ou non, les bonnes vieilles méthodes semblent toujours les plus pertinentes de par leur facilité et rapidité de mise en œuvre.
    Mais les experts recommandent surtout le déploiement sur les sites sensibles de ballons équipés de capteurs pour contrer les drones (car les radars qui surveillent l’espace aérien ne sont pas idéaux pour détecter les menaces à basse altitude) ; cette méthode devant être renforcée par une surveillance acoustique (capteurs de son), visuelle et thermique (caméras automatiques de détection IR et de mouvement), ainsi qu’une surveillance terrestre de zone, dans un rayon déterminé, pour localiser tout éventuel véhicule pouvant être un lanceur de drones (La portée des drones filaires est généralement limitée à 20 kilomètres).

    • Jacques C. vous envoie un message de l'au-delà dit :

      Il est hors de question de casser ne serait-ce qu’une patte au coin-coin !

      • 30 millions de bébés phoques dit :

        Bravo, Jacques ! Scandez avec nous :

        Un coin-coin boiteux est un canard malheureux !
        Aucun anadité ne doit être estropié !
        Occupe-toi d’tes affaires, laisse courir les colverts !
        Pour pouvoir se dandiner, il faut marcher sur deux pieds !
        Qui casse un patte à un canard, casse les bonbons au père Fouettard !

  13. Sharpei dit :

    Juste des drones éclaireurs ?Alors que les Ukrainiens/Russes meurent tués par les drones lancés par dizaines. je trouve que le test paraît timoré par rapport aux enjeux sur le terrain. J’y croirai vraiment lors qu’un véhicule « lâchera » une dizaine de drones tueurs ou pour saturer l’environnement aérien mais pas juste 5 éclaireurs. Le drone doit être considéré comme une extension du fantassin dans toutes ses capacités de soldat, c’est malheureusement la nouvelle révolution de la guerre.

  14. Kardaillac dit :

    Le drone à cent balles est devenu la nouvelle arquebuse de théâtre. Qu’en pense le pape ?

  15. PROSPER dit :

    Rien de nouveau sous le soleil, les Britanniques ne font que reprendre un concept que les Chinois ont rendu opérationnel depuis 5 ans au moins puisque en octobre 2020, l’armée chinoise a révélé le tir en ESSAIM de drones à voilure fixe (les ailes se déploient après lancement), et aussi depuis un hélicoptère. Comme voulu par Londres, les drones chinois ne sont pas accélérés par un booster fusée largable RATO (JATO), mais sont éjectés à froid et de façon pneumatique (donc sans danger pour le camion ni le tireur) de leur tube par un dispositif rechargeable d’azote comprimée à haute pression exactement comme les missiles M51 embarqués sur nos SNLE français.
    Le projet britannique prévoit des fourgons utilitaires légers (genre Ford Transit) pour tirer 5 drones à un intervalle de 1 minute, alors les Chinois sont bien plus avancés puisque leur « système de drones militaires » consiste en un camion à double-cabine et 6 roues pouvant lancer 48 drones à un intervalle de 4 secondes, soit en moins de 3 minutes et demie ! Notez que la charge militaire de chaque drone chinois est de 3 kg de HE-Haut Explosif qui est celle de l’obus explosif OE 120 G1 (cal. 120 mm) de notre char lourd Leclerc.

  16. Sempre en Davant dit :

    Il y a pourtant une nouveauté ÉNORME : celle de l’utilisation d’un travestissement de véhicule.

    Un véhicule militaire, comme les autres militaires c’est reconnaissable à l’uniforme !

    Mais selon les prévisions des Monty Python c’est pas à la chemise qu’on connait le bûcheron .
    https://youtu.be/KqRlLQiiHiQ?feature=shared

    l’m a lumberjack and i’m okay… kidisait.

    • Arf ! dit :

      ‘xellent !

    • TheLB39 dit :

      Effectivement, si nous nous mettons à utiliser des véhicules « déprofilés » ou « désilhouettés » pour des actions militaires, tant qu’à faire pour être complet, autant s’habiller en civil. Ces actions perdent alors leur statut militaire hors du territoire national, et par exemple, les missions ECLAIRER ou DETRUIRE seront assimilées par l’adversaire à de l’ESPIONNAGE ou du SABOTAGE. Du coup, aux oubliettes les conventions de Genève à l’égard des prisonniers qui ne le restent pas longtemps…

  17. Thorgal dit :

    C’est un mode opératoire des plus inquiétants pour nos propres zones sensibles, en ce sens qu’il est extrêmement difficile de surveiller le périmètre extérieur adjacent à l’enceinte à protéger sur une bande d’au moins 3 km.
    Il existe des solutions techniques (barrière de ballons, brouilleurs…) mais celles-ci doivent être complétées par des patrouilles extérieures aléatoires 24/24, façon RAF régiment de la 2ème guerre mondiale, avec des véhicules dotés d’un armement assez lourd à cadence de tir élevée (mitrailleuses lourdes, canon de 40) pour neutraliser un ensemble lanceur sitôt détecté.
    Mais face à une attaque massive de plusieurs dizaines de drones, cela suffira t’il ? Non, il faut donc renforcer les installations de type abri bunker pour les aéronefs, y compris les plus gros (ATL 2, A330), l’idéal étant la base enterrée ou creusée dans la montagne, façon Suède ou Suisse.
    Pour les navires de guerre , le recours à des nefs fermées et renforcées s’imposera aussi, hélas, car un drone à 150 euros qui frappe un mât militaire où se concentrent tous les capteurs optroniques, électroniques, etc… ou une surface de radar à 360°, tous équipements à plusieurs milliers de K€, aura réussi son but, rendre indisponible l’unité pour une période donnée.