L’Arabie saoudite envisage l’achat de 200 drones MALE américains MQ-9B SkyGuardian
Le 13 mai, à l’issue d’une visite officielle du président Donald Trump à Riyad, la Maison Blanche fit savoir que l’Arabie Saoudite s’était engagée à se procurer des équipements militaires américains pour un montant record de 142 milliards de dollars. Et de préciser que cinq domaines allaient être concernés, à savoir les capacités aériennes et spatiales, la défense antimissile, la sécurité maritime, le combat terrestre et les systèmes d’information et de communication.
Depuis, peu de détails sur les intentions de Riyad ont été donnés. On sait seulement, si l’on en croit des sources de l’agence Reuters, qu’une éventuelle commande de chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed Martin a été évoquée lors de la visite de M. Trump. Reste à voir si elle pourra se concrétiser sans remettre en question l’avantage militaire qualitatif [QME, Qualitative Military Edge] que les États-Unis ont pris l’engagement de garantir à Israël.
Cela étant, envisagée depuis quelques temps déjà, la commande de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9B SkyGuardian [ou SeaGuardian, pour sa déclinaison maritime] par l’Arabie saoudite se précise. Et visiblement, elle promet d’être très importante.
En effet, le 21 mai, C. Mark Brinkley, un porte-parole de General Atomics Aeronautical Systems, a confirmé dans les pages de Breaking Defense que la commande de drones MQ-9B faisait partie des 142 milliards de contrats annoncés par l’exécutif américain.
« Depuis un certain temps, nous sommes en discussion avec le gouvernement saoudien et la Maison Blanche au sujet d’une commande qui pourrait inclure jusqu’à 200 drones », a-t-il dit. Et de préciser que l’accord en cours de négociation concerne des MQ-9B SkyGuardian et SeaGuardian.
Une commande d’une telle ampleur « créerait environ 46 000 nouveaux emplois aux États-Unis et aurait un impact significatif sur l’économie américaine », a poursuivi M. Brinkley. « Reste à savoir si elle sera conclue par le biais d’une vente militaire à l’étranger [FMS] ou d’une vente commerciale directe », a-t-il ajouté.
Dans le premier cas, un contrat potentiel devra d’abord faire l’objet d’un avis favorable de la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, avant d’obtenir un feu vert de la part du Congrès. L’issue d’une telle procédure est incertain.
Si le Qatar a ainsi pu signer la commande de huit MQ-9B SeaGuardian après avoir reçu toutes les autorisations nécessaires, il en est allé autrement pour les Émirats arabes unis qui, n’ont pas pu se procurer les dix-huit exemplaires qu’ils souhaitaient commander en 2020. A priori, la visite de M. Trump à Abou Dhabi n’a pas permis de relancer cette affaire.
Pour le moment, à l’exportation, la plus importante commande de drones MQ-9B reçue par General Atomics est celle passée par l’Inde [31 exemplaires], pour un montant estimé à 4 milliards de dollars.
Ayant la capacité de voler pendant plus de 30 heures à 40 000 pieds d’altitude, le MQ-9B est équipé d’un radar à ouverture synthétique [ou d’un radar de surveillance maritime], d’une boule optronique Wescam MX-20, d’une nacelle Sage 750 pour identifier et suivre les émissions radars et de la suite de renseignement électromagnétique [COMINT, Communication Intelligence] L3 Rio Grande. Il peut en outre utiliser des missiles air-sol AGM-114R2 Hellfire II et des bombes Mk82.
Le nombre de MQ-9B qu’envisage de commander l’Arabie saoudite peut interroger, d’autant plus que, par le passé, elle a déjà fait l’acquisition de drones turcs [Akinci et TB-2] et chinois [Wing Loong 1 et CH-4]. À vrai dire, elle n’avait pas tellement le choix : malgré la levée des restrictions sur les exportations d’appareils américain, décidée durant le premier mandat de M. Trump [2017-21], elle s’est heurtée à la défiance de l’administration du président Biden ainsi qu’à celle du Congrès, en raison notamment de son intervention militaire au Yémen.
« Ce nombre dépasse de loin les besoins des seules missions tactiques et pointe plutôt vers des ambitions stratégiques. Il s’agirait de couvrir le vaste territoire du royaume, de dissuader les menaces régionales et de développer un réseau de renseignement [ISR] à plusieurs niveaux qui intègrerait des systèmes de drones au sein de ses forces armées », a estimé Kristian Alexander, de l’Institut de sécurité et de défense Rabdan, basé aux Émirats arabes unis.
Tout milite pour un Aarok opérationnel et un développement ultérieur pour un usage en ambiance A2/D2 en centre-Europe. Une autre cellule plus discrète ne serait pas de trop…
bye bye le rafale.
Vous y avez cru ?
« bye bye le rafale. » Les Saoudiens ont fait « courir » le bruit qu’ils envisageaient « d’étudier » la possibilité d’acquérir des Rafale. En clair ce ballon d’essai était plus fait pour faire bisquer Washington (il suffit de se remémorer la visite de Joe Bidden à M.B.S. lui demandant de faire baisser le prix du baril de pétrole et qui s’est soldé par une fin de non recevoir de ce dernier sans oublier « l’affaire » Khashoggi!)
« https://www.opex360.com/2024/05/04/larabie-saoudite-sinteresse-toujours-au-rafale-mais-aussi-aux-sous-marins-et-aux-fregates-de-naval-group/
C’est ce qu’on nomme « jouer le rôle du lièvre »!
Bizarre d acheter ce drone qui est souvent abattu par les voisins Houtis ?
D’où la quantité?
Avec 200 drones, ils pourraient taper tres longtemps les houtis sans se soucier vraiment de l attrition.
@Abdel. C’est pourquoi de nombreuses nouvelles armes à longue portée comme le JSM, et d’autres missiles de croisière Low Cost sont en cours d’intégration/ développement. La question est de savoir si les USA accepteront de leur vendre ces armes.
Population autochtone de l’Arabie Saoudite reste limitée : moins de 20 millions d’habitants actuellement.
Fécondité poursuit sa baisse : 2,39 enfants / femme en 2022 , 2,04 en 2018.
superficie du pays à surveiller : immense , + de 2M de km2.
Tout plaide pour le développement d’une flotte aérienne automatisée. Le drone est une solution.
Nous, nous avons notre gigantesque ZEE sur laquelle le soleil ne se couche jamais. Que faisons nous ? pas grand chose.
Gouverner, c’est prévoir, paraît-il. Que prévoyons nous ? pas grand chose. Conclusion ? nous ne sommes pas gouvernés.
C est sur, la terrible armée de l AS est tellement supérieure a celle de la France ….
Vous pouvez préciser a quel moment dans son commentaire il déclare que l’armée de l’AS est supérieure a celle de la France ?
« Que faisons nous ? pas grand chose. »
Apres si faire pas grand chose par rapport a l AS signifie que la France est une des premieres puissances militaires mondiales, c est une question de mauvaise compréhension.
Les pilotes saoudiens sont le plus souvent étrangers, ils ont les moyens de les payer grassement.
En galonnant des bidonnés bedonnant ? Sont pas là pour se battre mais pour faire voler les jouets….
« Conclusion ? nous ne sommes pas gouvernés. » Et ce depuis combien de……………………temps?
Et un sophisme qui roule, un !
@lothringer
On l’oublie souvent, mais L’Arabie Saoudite partage 1500km de frontières avec le Yémen, donc avec les Houthis, contre lesquels une première guerre a déjà été menée, sans succès. Houthis qui, pour atteindre Israël, envoient joyeusement chaque semaine des missiles balistiques et des drones de conception iranienne à travers l’espace aérien saoudien, foulant aux pieds la souveraineté saoudite, et survolant au passage des projets jugés stratégiques, comme « The Line », la future ville futuriste voulue par MBS. Le message est clair… Pour l’Arabie Saoudite, il existe donc une menace mortelle, tout à fait réelle et crédible : l’Iran n’a qu’à claquer du doigt pour que les missiles et les drones houthis s’abattent sur le Royaume, ses installations pétrolières et ses projets futuristes.
Dans ce contexte, on comprend mieux le besoin qu’éprouvent les saoudiens d’augmenter leur effort de défense, y compris en se préparant à une guerre d’attrition à coup de drones avec leur remuant voisin du sud… avec en toile de fond le risque de plus en plus prégnant d’un conflit régional plus vaste avec l’Iran.
Dans ce contexte, on comprend mieux