Le porte-avions USS Harry S. Truman a perdu un troisième F/A-18 Super Hornet en mer Rouge

Le 5 mai, alors que sa défense aérienne venait d’être mise en échec par un missile balistique tiré depuis le Yémen en direction de l’aéroport international « Ben Gourion » de Tel Aviv, Israël a riposté en menant des frappes aériennes contre les positions occupées par les rebelles houthis [liés à l’Iran] dans le port de Hodeida ainsi que dans la région de Sanaa.

Selon la rébellion houthiste, ces frappes auraient également impliqué des chasseurs-bombardiers américains, ceux-ci étant engagés dans l’opération « Rough Rider », lancée le 15 mars. Cependant, cela n’a pas été confirmé par le Pentagone…

En revanche, ce dernier avait précédemment indiqué que les forces placées sous l’autorité de l’US CENTCOM, son commandement pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, avaient touché « plus de 1 000 cibles au Yémen », le but étant de dégrader l’infrastructure militaire utilisée par les houthis pour attaquer le trafic maritime en mer Rouge.

L’opération « Rough Rider » a-t-elle atteint ses objectifs ? Toujours est-il que, le 6 mai, un accord de cessez-le-feu a été trouvé entre les houthis et les États-Unis, grâce à la médiation du sultanat d’Oman.

« À la suite des récentes discussions et contacts menés par le sultanat d’Oman avec les États-Unis et les autorités concernées à Sanaa, […] les efforts ont abouti à un accord de cessez-le-feu entre les deux parties », a en effet annoncé Badr al-Boussaïdi, le ministre omanais des Affaires étrangères.

« À l’avenir, aucune des deux parties ne prendra pour cible l’autre, y compris les navires américains, en mer Rouge et dans le détroit de Bab al-Mandeb », a ajouté le ministre, avant de préciser que cet accord allait permettre de « garantir la liberté de navigation et la fluidité du commerce maritime international ».

Le président américain, Donald Trump, avait précédemment affirmé que les houthis « ne voulaient tout simplement plus se battre ». Et de poursuivre : « Nous allons respecter cela. Nous arrêterons les bombardements. Ils ont capitulé. […] Ils disent qu’ils ne feront plus exploser les navires et c’était notre objectif ».

Cependant, les houthis n’ont fait aucun commentaire au sujet de ce cessez-le-feu. Et, selon quatre sources citées par CNN, ils auraient au contraire cherché à s’en prendre encore au porte-avions USS Harry S. Truman, actuellement en mer Rouge.

Or, le même jour, un F/A-18F Super Hornet du Strike Fighter Squadron [VFA] 11 « Red Rippers », du groupe aérien embarqué [GAé] du porte-avions américain, est tombé en mer, peu avant 21 heures [heure locale].

Selon les explications données par un responsable de la défense à USNI News, le chasseur-bombardier a manqué son appontage. Il n’est pas clair si sa crosse a manqué l’un des trois brins d’arrêt [ou quatre sur les porte-avions américains] ou si celui qui a été accroché s’est rompu [ce qui est peu probable]. Dans le cas où le pilote manque son appontage, il remet « plein gaz » et refait un tour de circuit pour se présenter à nouveau.

Quoi qu’il en soit, le pilote et son navigateur officier système d’armes [NOSA] ont pu s’éjecter avant la chute de leur appareil et être récupérés par l’hélicoptère « Pedro ». « Ils ont été examinés par le personnel médical. Ils souffrent de blessures mineures. Aucun membre du personnel de pont n’a été blessé », a précisé la source d’USNI News.

Depuis décembre, l’USS Harry S. Truman a perdu trois F/A-18 Hornet. Le premier a été abattu par un « tir ami », en l’occurrence par un missile surface-air lancé par le croiseur USS Gettysburg [classe Ticonderoga]. Quant au deuxième, il est passé par dessus bord, avec le tracteur qui le remorquait vers un ascenseur, pendant une manœuvre d’évitement du porte-avions.

Voir aussi...

 

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]

46 contributions

  1. Rigolosaure dit :

    Les marins étant superstitieux, cette histoire n’a pas fini de « hanter » le navire…

  2. Fralipolipi dit :

    Concernant les 2 F18SH perdus en vol ou à l’appontage, ils comportaient tous deux des équipages de 2 personnes – pilote et Nosa (Weapon System Officer aux US).
    Tous les 4 sont sains et saufs.
    Saint Martin-Baker a encore souri aux aviateurs et c’est tant mieux !

  3. Wolf0I3 dit :

    Il faut tout de même préciser que le groupe aéronavale a étendu son déploiement. L’équipage est a plein régime depuis plusieurs semaines, forcément ça augmente les facteurs d’incidents, sans parler de l’environnement contesté. Maintenant j’espère que le Capitaine Hill ne va pas lui aussi être relevé de ces fonctions par l’US Navy. Il a deja fait ces preuves sur l’USS Eisenhower lors de déploiements précédents.

    • Jean-Michel dit :

      L’USS Truman a quitté Norfolk le 23 septembre 2024. Cela fait plus de 7 mois qu’il est en mer avec son équipage et son groupe aéronavale.

    • Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? dit :

      `
      J’espère que le Capitaine Hill ne va pas lui aussi être relevé de Ses fonctions.
      Il a déjà fait Ses preuves.

    • Carnaval dit :

      Le groupe aéronaval.
      La force aéronavale.
      L’Aéronavale française.

  4. Kamelot dit :

    L’Aéronavale en opération nest pas un long fleuve tranquille… Toutes opérations comportes des risques et aléas.

  5. Themistocles dit :

    Une rupture de crosse est aussi possible. L’avion ayant accroché le brin, il est fortement ralenti et se retrouve en bout de pont avec une vitesse insuffisante.

  6. Oki2411 dit :

    ils tombent comme des frelons ces hornet

  7. Nicolas80 dit :

    Ça devient une mauvaise habitude de paumer les F18.

  8. Ah, héros naval dit :

    C’est Sony Tuckson qui a répandu de l’huile sur le pont ?

    • Tomcat62 dit :

      encore la faute du rouquin ? 🙂

      • USN unofficial dit :

        Voilà ce qui se passe quand on fait voler des pilotes de l’Air Force dans la Navy.

  9. Pithiviers dit :

    Cette fois, c’est pas moi, chef ! J’étais même pas à bord.

  10. Pascal, (l'autre) dit :

    « Dans le cas où le pilote manque son appontage, il remet « plein gaz » et refait un tour de circuit pour se présenter à nouveau. »
    Dans la vidéo ci dessous écoutez le son à partir de 0:12
    https://www.youtube.com/watch?v=7ZONw8UbbS0

  11. Philippe dit :

    On attends toujours la version sous-marine

    • Le petit Besher el Bled attend ses parents à l'accueil. dit :

      Il attend, elle attend, on attend.

  12. Rakam dit :

    Bon ça fait pas mal quand même…Après 7 mois de mer et souvent en missions de combat forcément ça éreinte son pilote…

  13. Czar2 dit :

    En complément de Pascal , toujours aussi impressionnant :
    https://youtu.be/r-EHwYOfY94?si=hf35_AsGn_OsgMOX

  14. aleksandar dit :

    Mort de rire.
    Les Houthis capituler ?
    Jamais.
    C’est aussi simple que cela.
    Trump a du faire rigoler une fois de plus tout le moyen Orient, dont les Iraniens.

  15. aleksandar dit :

    Le rais israélien a très majoritairement cherché a détruire l’aéroport de Sanaa avec 80% des frappes.
    Ce qui n’a servi a rien, les Houthi se moquent d’avoir un aéroport ou pas.

    • Why not dit :

      aleksandar@ Menteur: les dronadaires houtis sont désormais dans l’impossibilité de décoller pour attaquer Israël ou les porte-avions américains dans le golf…

      • Eagle dit :

        D’au autre côté, il est rare de voir des dromadaires jouer au golf.

  16. tschok dit :

    Une MAJ serait la bienvenue.

  17. Carin dit :

    7 mois que les gars sont en alerte permanente… ça aussi ça aide.

  18. apponteur dit :

    « Dans le cas où le pilote manque son appontage, il remet « plein gaz » »

    Désolé de vous contredire, mais en fait le pilote remet toujours les gaz, c’est la procédure normale: il n’aurait pas le temps de les remettre s’il rate son appontage. Les brins d’arrêts sont prévu pour arrêter un avion qui se pose plein gaz.

  19. Stakan Vada dit :

    Déjà il n’y a pas mort d’homme c’est le principal. Mais quand même, perdre 3 avions en quelques mois et sans aucun tir ennemi direct alors là chapeau! Perdre un F18, abattu par ses propres amis c’est déjà très con mais en perdre un deuxième du fait d’une manœuvre brutale c’est encore plus con et un troisième parce que le pilote rate son appontage alors là ce n’est plus de l’incompétence c’est de l’art. L’équipage est le digne héritier du destroyer USS William D. Porter (si, si tapez sur Google, vous verrez). Notez qu’un tel niveau c’est rare!! Non mais je crois qu’à ce stade il faut que l’équipage fasse un autre métier…

    • Why not dit :

      Stakan Vada@ Faut pas déconner! Que la version amphibie du F18 connaisse des problèmes lors de ses premiers essais n’a rien de vraiment surprenant…

  20. Bistenclaque dit :

    Pour une info exhaustive sur l’USS Wiliam D. Porter, un coup d’œil à la chaîne de Odieux Connard s’impose.
    Omer Simpson à la manœuvre.

  21. Pierro dit :

    Si la rupture d’un brin d’arrêt est rare, c’est l’explication la plus probable.
    La procédure est de mettre plein gaz l’impact sur le pont pour repartir si la crosse n’accroche pas un des brins (on appelle ça un « bolter »).
    Mais si la crosse accroche un brin et qu’il casse en bout d’extension, l’avion aura été trop freiné pour redécoller et n’aura pas la distance pour freiner, donc il partira à l’eau.
    De plus le câble peut causer des dommages supplémentaires en fouettant le pont.
    C’edt déjà arrivé, chez les Américains comme chez les Russes (Kuznetsov).

    • Nike dit :

      Les câbles doivent être changés périodiquement.
      Une hypothèse pourrait être qu’après 7 mois d’intenses opérations le stock de câbles de rechange commence sérieusement à s’amenuiser.
      N’aurait-ils pas un peu trop attendu pour le changer ?

  22. Jamais deux sans trois dit :

    On va peut-être s’arrêter là, non ?

  23. Raoul MOMO dit :

    Maverick ?!