Le français CILAS développe un fusil laser dérivé du système HELMA-P pour les forces spéciales
Ces derniers temps, il a beaucoup été question de l’arme à énergie dirigée HELMA-P [High energy laser for multiple applications], développée par la Compagnie industrielle des lasers [CILAS] depuis 2017. Ce système laser a en effet été déployé par l’armée de l’Air & de l’Espace durant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris et, après des essais probants effectués en mer depuis la Frégate de défense aérienne [FDA] Forbin, il devrait être livré à la Marine nationale d’ici la fin de cette année.
Pouvant détecter, suivre et neutraliser des mini/micro drones à 1 000 mètres de distance, le HELMA-P pourrait s’intégrer à un robot terrestre. Lors des Journées nationales de l’infanterie [JNI], organisées en novembre dernier, Soframe a dévoilé une version robotisée de son fardier HE 441 doté d’une telle capacité. Cependant, CILAS n’entend pas en rester là.
Durant ces JNI, l’industriel a présenté une déclinaison « portable » de son arme à énergie dirigée qui, appelée HELMA-LP, a été développée en toute discrétion. Mais peu de détails avaient été donnés à son sujet, si ce n’est que sa portée serait d’au moins 500 mètres et qu’il aurait suscité l’intérêt du Commandement des opérations spéciales [COS].
Justement, la dernière édition du SOFINS [special operations forces innovation network seminar], le salon dédié aux forces spéciales et organisé par le Cercle de l’Arbalète au début de ce mois, a permis d’en savoir davantage sur ce HELMA-LP, par l’entremise de l’European Defence Review [EDR].
Ainsi, évidemment moins puissant que le HELMA-P, le HELMA-LP a l’apparence d’un fusil d’assaut AR-15, muni d’un boîtier central abritant l’émetteur laser et d’un cylindre qui, placé à l’avant, permet de concentrer le faisceau laser sur la cible. Il est également doté d’un rail Picatinny, sur lequel est fixé un viseur. Les batteries nécessaires à son fonctionnement sont logées dans un sac à dos. Enfin, pour plus de stabilité, il repose sur un trépied. L’ensemble pèse environ 15 kg.
Selon EDR, plusieurs « tirs » peuvent être effectués avant de recharger les batteries, lesquelles ont une endurance « jugée intéressante ».
Outre la lutte antidrone, ce HELMA-P serait efficace contre les équipements électroniques [ordinateurs, radios, écrans, systèmes optroniques, caméras, etc.], voire les engins explosifs improvisés [IED], ceux-ci étant endommagés ou détruits par l’altération de leur structure, à condition de maintenir le faisceau laser pendant suffisamment de temps. Une cible immobile facilite évidemment la tâche.
Photo : Illustration / CILAS
Pas très confiant sur le devenir d’un tel système d’arme semi-portatif, même s’il faut saluer l’exercice qui montre qu’on a beaucoup progressé en terme de miniaturisation et de sécurité d’emploi du laser.
Reste que le système présenté ici nécessite d’immobiliser un opérateur dédié, avec l’arme, son indispensable trépied, et un sac à dos bourré de batteries. On note quand même que cette arme dispose d’une certaine polyvalence : un « tir » capable de détruire un drone à 500 mètres doit également pouvoir neutraliser un véhicule, et même d’enflammer tout produit combustible à des distances supérieures. Et y compris, même si ce n’est pas politiquement correct de le rappeler, de neutraliser un humain mal intentionné…
Cela étant, pour lutter contre de petits drones FPV, le système le plus prometteur réside dans d’autres drones FPV intercepteurs. On pourrait très bien imaginer un concept avec un sac à dos incluant des emplacements, ou une poche dédiée directement fixée sur le treillis, qui contiendraient ces mini-drones FPV. Pour une efficacité maximale, ce système d’autodéfense du fantassin devrait être associé à un système d’alerte, possiblement des capteurs acoustiques et optiques intégrés dans le casque ou sur la tenue. En cas de détection d’un drone présumé hostile, le système procèderait à l’éjection automatique d’un drone dans la direction de la menace, le drone étant ensuite autonome pour trouver sa cible et la détruire par ses propres moyens. Simple, pas cher, pas lourd, efficace même si le drone n’a pas de visuel direct sur la cible. Un tel système pourrait bien sûr également être installé sur un véhicule, pour une utilisation nomade, avec des capacités de détection et un emport de drones accrus par rapport à la version « fantassin ».
Un tel système aurait l’intérêt d’être relativement peu coûteux à l’usage, de ne pas immobiliser un personnel dédié, et d’être très léger, avec une vraie plus-value pour les fantassins équipés. En effet, outre sa fonction principale d’autodéfense, ces petits drones auraient aussi une fonctionnalité secondaire intéressante de « grenade volante », puisque sur demande, ils pourraient être lancés sur une cible d’opportunité, sous le contrôle du soldat concerné.
Ce n est pas pour un usage fantassin anti drone. Le ciblage serait trop compliqué .
L’expression « en termes de » s’emploie toujours au pluriel.
En termes de miniaturisation et de sécurité d’emploi du laser.
Toutefois, dans la mesure où « en termes de » signifie « dans le vocabulaire de », il est préférable de ne pas l’utiliser comme synonyme d’« en matière de ».
En matière de miniaturisation et de sécurité d’emploi du laser.
https://www.dictionnaire-academie.fr/article/QDL032
Mais plus personne n’emploie « en termes de » pour dire « dans le vocabulaire de ». Le sens a glissé dans l’usage, et c’est très bien.
La langue telle que vous voudriez la figer est elle-même le fruit d’innombrables glissements, de trucs qui ont progressé insidieusement, comme vous dites.
Songez que si les « Immortels » eûssassent existé du temps des cavernes, nous nous exprimerâsserions aujourd’hui par grognements. Des grognements conformes, de bon aloi, m’enfin quand même …
La fourche à Claudine, honnêtement, on l’a tous vue, pourquoi passer dessous alors que … hein ? Franchement …
Quoi qu’il en soit, on emploie toujours « en termes de » au pluriel.
J’ai encore en tête le souvenir de commentaires sarcastiques lorsque je postais sur les armes à énergie dirigée… Certains pensaient qu’il faudrait une centrale électrique pour alimenter un tel système, alors que je partageais les essais israéliens effectués à partir d’une simple prise de courant ou une batterie de véhicule… Non, pas besoin d’un « sac à dos bourré de batteries », une simple batterie disposée dans un sac pour ne pas déséquilibrer le fusil lors de la prise de visée, et un trépied lorsque l’on veut affiner la visée. Restera à alléger et miniaturiser l’ensemble ; fusils et canons “blaster“ c’est pour bientôt, comme les droïdes. N’ayons pas une guerre de retard…
Je vois pas bien l’intérêt d’investir des ressources dans la miniaturisation alors qu’on est encore dans une course à la puissance du faisceau. J’ai l’impression que les gens de SILAS nous prennent pour des jambons…
« Et y compris, même si ce n’est pas politiquement correct de le rappeler, de neutraliser un humain mal intentionné… »
Ha bon ! Si l’humain est bien intentionné, le laser ne fonctionne pas ?
L’arme est avant tout un prototype destiné à explorer de nouveaux champs de possibilités.
Les FS ont par exemple, découvert une très bonne efficacité du laser pour briser à distance les vitres blindées.
Sinon pour la lutte anti-drone courte distance il reste la bonne vieille chevrotine…le fabricant turc Hatsan a par ex. conçu son BTS-12 pour cet usage, lançant des billes de tungstène (plus efficace que le plomb)
http://hatsan.com.tr/en/urun/escort-bts-12-en/
Les ukrainiens en ont commandé plusieurs milliers d’exemplaires et l’armée française le teste actuellement. Son allure générale et son format bullpup rappelleront des souvenirs à certains.
@vrai_chasseur
Le calibre 12 et la chevrotine contre les drones, c’est certes mieux que rien du tout… mais on est là dans l’improvisation et le bricolage le plus absolu. Un drone FPV qui attaque sa cible vole fréquemment à plus de 100km/h et peut attaquer depuis n’importe quelle direction, sur 180°. A moins de bénéficier d’un gros coup de chance ou de réflexes hors du commun, lorsque vous le voyez arriver, il est déjà trop tard.
La vraie solution contre les drones FPV passe à mon sens par d’autres drones FPV, destinés à les intercepter. C’est une solution légère, relativement peu coûteuse, fonctionnelle même contre des essaims de drones (il sera assez facile de stocker quelques milliers de ces petits drones FPV intercepteurs), y compris en l’absence de visée directe sur le(s) drone(s) assaillant(s), et occasionnant par ailleurs le minimum de dommages collatéraux, comparé aux dégâts que pourraient occasionner l’usage d’un canon à tir rapide ou une arme laser dans un environnement urbain. Enfin, la technologie existe déjà, il n’y a pas grand chose à inventer. Cela fait donc beaucoup d’arguments…
Le pragmatisme voudrait donc qu’on développe en urgence et en priorité un système de petits drones FPV intercepteurs, qui seraient produits à la chaîne. Cela n’exclut pas de continuer à travailler en parallèle sur des lasers, des canons à tir rapide, ou des systèmes de brouillage. Mais si on veut agir efficacement et rapidement, c’est vers un système de drones intercepteurs qu’il faut prioritairement se tourner.
Pour l autonomie, il ne faut pas trop s inquieter. Le HELMAP peut tirer 10 ou 15 fois avec une batterie 12V de camion.
Le proto présenté semble etre un avant projet avancé pour avoir du retex utilisateur et déffricher les usages possibles. L ergonomie du cablage a travers la crosse ne permettant meme pas d épauler. Donc, amha, il faut pas trop se baser dessus pour chercher des utilisations.
Les usages en version manportable, semblent etre FS ou troupes du génie. En mode embarqué, il doit suffire a l auto protection drone sur véhicule non spécilisé ( un helmap doit prendre 1/3 de griffon d armoire elec).
On a des nouvelles des 2 HelmaP achetés?
Vous verrez …on va finir par trouver la bonne solution et avoir la peau de ces drones envahissants….!
Un vrai soulagement pour les biffins et les cavaliers qui forment en Ukraine le gibier favori du champ de bataille
Les lasers dans Stars wars, c’est pas encore pour demain…
Les lasers dans SW sont le plus souvent du plasma de gaz plutôt que de véritables lasers. L’arme laser à l’instar du helma-p est une arme qui tire une vague d’energie concentrée en continu et non des projectiles.
Du plasma de gaz… Oh l’autreuuuuh !
Espérons… La guerre actuelle ne ressemble plus à rien avec ces petits drones qui empêchent tout mouvement d’ampleur et toute manoeuvre géniale et héroïque.
Espérons que ce petit programme ne soit pas sacrifié pour des raisons d’austérité à venir:
https://www.forcesoperations.com/des-travaux-de-mise-a-jour-de-la-lpm-engages-sur-fond-dausterite-budgetaire/
De manière générale je trouve que les armes lasers ne sont pas mûres. et pourquoi?parce qu’il faut un temps « infini » pour neutraliser sa cible .C’est bien quand on a le temps et surtout peu de choses à neutraliser. Si la cible est manœuvrante et va assez vite j’ai bien peur que ça ne fasse pas l’affaire, surtout à 500m.
la nature du matériau à détruire aussi entre en ligne de compte.
si vous avez des drones en plastique ou autre oui c’est pas mal.
les russes utilisent des drones en métal sur certains de leur modèle.Et là j’ai bien peur que ça manque de puissance.
Quand on ne sait rien sur un sujet, on se tait. C est mieux.
NB: non j ai pas envie de jouer a Brandolini avec vous.
Pourquoi certains critiquent cette arme qui est une avancée technologique qui sera plus qu’utile ou’pardon indispensable par rapport au nombre croissant de drones, qui sont utilisés actuellement. En effet, la guerre en Ukraine démontre parfaitement l’utilisation massive de drones, et la destruction importante qu’ils créent sur le champs de bataille. De plus, ce nouveau fusil laser sera largement amélioré au fur et à mesure du temps, tout comme il nous permettra d’en créer de bien plus performants, mais surtout aujourd’hui permettra la protection de nos hommes et de notre matériel. Bref, pourquoi ces critiques alors qu’ aujourd’hui on agit sans retard, et donc que notre armée n’est pas démunie en matériel pour se défendre?
Le champ de bataille.
Bonjour, la technologie avance vite et fort.
Depuis 3 ans, on se focalise sur les nuées de drones au dessus du champ de bataille ukrainien, dans peu de temps cela risque de devenir du passé ou alors, il va falloir s’adapter ( l’éternel débat du boulet et de la cuirasse).
On peut imaginer des bulles de protection automatique au dessus du champ de bataille alliant un laser avec un radar en mode automatique ( et pourquoi pas un IFF pour séparer les bons des méchants).
disons que ce « fusil laser » est l’arquebuse du fusil d’assaut. il faut bien commencer d’une façon ou d’une autre
A quand le sabre laser en remplacement de la baïonnette qui ne sert plus que pour les prises d’armes ?
Il va falloir changer les lois de la physique. Sur 2 points minimum. 1) trouver une source d énergie concentrée révolutionnaire et 2) par définition , un rayon laser ne peut pas donner une épée. ni en terme de longueur de lame, ni en terme de consistance. Essayer de croiser deux faisceaux de lampes torches, ils vont simplement se traverser.
Non mais vraiment, oh, hé, hein, bon !
Ni en termes de longueur, ni en termes de consistance.
Ni en matière de longueur, ni en matière de consistance.
Si cela fonctionne alors allons-y sans restrictions, surtout budgétaires.
J espère que tous ces matériels sont testés en Ukraine. A moins que nos autorités craignent qu ils finissent dans des mains russes.