Otan : Les Pays-Bas prolongent le déploiement de leurs drones MQ-9A Reaper en Roumanie

Maintenant que la France a retiré ses troupes du Sahel, on aurait pu penser que les drones MQ-9A Reaper Block 5 de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] allaient désormais être sollicités pour mener des missions de surveillance sur le flanc oriental de l’Otan, en particulier depuis la Roumanie, où elle est la « nation cadre » d’un bataillon multinational de l’Otan [mission Aigle]. Mais ce n’est pas encore le cas.

« Je vous rassure, personne ne va s’ennuyer dans les années qui viennent, même pas les drones que l’on va retirer du Sahel », avait ainsi déclaré le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’une audition parlementaire, en 2023.

Cela étant, même si aucune annonce officielle n’a été faite, des drones Reaper ont été déployés en Jordanie, au titre de l’opération Chammal. Leur présence au Levant avait été révélée, de manière informelle, à l’occasion d’une frappe aérienne contre des positions de l’État islamique [EI ou Daesh] en Syrie, en décembre dernier.

Quoi qu’il en soit, en octobre 2023, les Pays-Bas avaient annoncé qu’ils déploieraient trois drones Reaper sur la base aérienne roumaine de Campia Turzii, pour une période d’au moins six mois. « Les contributions substantielles des alliés sur le territoire national démontrent une fois de plus leur unité et leur cohésion ainsi que la crédibilité de la posture de dissuasion et de défense » de l’Otan, avait salué Bucarest, à l’époque.

Cette mission des Reaper de la Koninklijke Luchtmacht [KLu, force aérienne royale des Pays-Bas] est encore en cours… et elle va même être prolongée pour un an de plus, mais avec un drone en moins. C’est en effet ce qu’a annoncé le ministère néerlandais de la Défense, le 21 février.

« Les Pays-Bas continueront de contribuer à la défense du flanc oriental de l’Otan depuis la Roumanie pendant une année supplémentaire avec deux MQ-9 Reaper non armés. Ces appareils sont utilisés pour recueillir des renseignements », a-t-il en effet indiqué, avant de préciser que le troisième exemplaire allait retrouver la base de Leeuwarden.

Les Reaper de la KLu déployés à Campia Turzii sont mis en Å“uvre « sous la responsabilité nationale », a rappelé le ministre. « L’Otan partage ses besoins en matière de renseignement avec les Pays-Bas, lesquels déterminent ensuite comment y répondre », a-t-il ajouté. « Le traitement de l’information reste également une responsabilité nationale », a-t-il conclu.

La planification des missions, le pilotage des drones et l’analyse des renseignements collectés se font depuis Leeuwarden. Environ trente-cinq aviateurs de la KLu sont affectés à Campia Turzii pour assurer l’entretien et la protection des Reaper.