Le navire d’assaut amphibie espagnol Juan Carlos I pourrait aussi mettre des drones tactiques en œuvre

Après la Chine, la Corée du Sud et la Turquie, l’Espagne envisage à son tour de mettre en œuvre des drones tactiques de taille moyenne à partir d’un navire d’assaut amphibie, en l’occurrence le Juan Carlos Ier. C’est en effet le sens de l’accord signé par Airbus Defence & Space et le constructeur naval espagnol Navantia, le 28 janvier.

Ainsi, il s’agira d’abord de vérifier la compatibilité du drone SIRTAP [Sistema Remotamente Tripulado de Altas Prestaciones / Système téléguidé de haute performance] avec le système de gestion du combat SCOMBA, installé à bord du Juan Carlos I par Navantia. Puis, il restera à voir comment lancer et récupérer un tel appareil.

« Cet effort conjoint vise à obtenir un système entièrement intégré, garantissant une compatibilité complète entre le SIRTAP et le Juan Carlos I », a résumé Airbus. Il vise à « augmenter les capacités de mission, la flexibilité et l’efficacité globale des deux plates-formes dans divers scénarios opérationnels », a précisé l’industriel.

Développé dans le cadre d’une coopération avec la Colombie , le SIRTAP, qui est « ITAR Free » [c’est-à-dire qu’il ne contient pas de composants américains, ndlr], a été conçu pour des missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance [ISR]. Pouvant emporter une charge utile de 150 kg, il est notamment doté d’une boule optronique et d’un radar à synthèse d’ouverture.

D’une envergure de 12 mètres pour 7,3 mètres de long, le SIRTAP a une endurance 20 heures, pour un rayon d’action de 2 000 km. S’il n’est pas exclu de l’armer, cette option n’a, à ce jour, pas été retenue par le ministère espagnol de la Défense, qui en a commandé vingt-sept exemplaires [soit neuf systèmes comprenant chacun trois drones et une station de contrôle] en novembre 2023. Ces appareils sont destinés à l’Ejército de Tierra et à l’Ejército del Aire y del Espacio.

Pour la marine espagnole [Armada Española], disposer d’un drone navalisé lui permettrait d’accroître les capacités ISR du Juan Carlos I, de récupérer une capacité d’alerte avancée et d’appuyer ses opérations amphibies. Et cela alors que l’avenir de son aviation embarquée, qui repose en partie sur le chasseur-bombardier EAV-8B Harrier II [ou Matador] à décollage court et à atterrissage vertical, est encore incertain.

Reste à trouver la solution pour que le SIRTAP puisse être exploité depuis un navire d’assaut amphibie, sachant que, selon sa fiche technique, il a besoin d’une piste de 800 mètres pour être mis en œuvre.

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40 contributions

  1. Félix GARCIA dit :

    « Le bâtiment porte-drones : nouveau gadget, porte-avions low-cost ou future classe de bâtiments ? »
    https://www.meretmarine.com/fr/defense/le-batiment-porte-drones-nouveau-gadget-porte-avions-low-cost-ou-future-classe-de-batiments

    À l’évidence, il nous faudra un « porte-AAROK ».
    Probablement, des TCD/porte-drones navals (de surface et sous-marins).
    Et préférablement, au moins un « porte-nEUROn » aux côtés de notre futur, unique et solitaire PANG.

  2. Titeuf dit :

    Putain sur le coup vite fait en regardant la première photo j’ai cru que c’était un CM 170 Zéphyr !!!!

    • Madame Mado dit :

      Je vous confirme qu’une putain, par sa fonction, est toujours « sur le coup » (en espérant pour le client que ce coup soit bon), mais il n’est pas interdit de l’appeler par un nom moins connoté…

      • Titeuf dit :

        Punaise…..
        Il est vrai,laissons les pros….tapiner.

        • Madame Mado dit :

          Merci.
          Il y avait aussi, plus martial : « Pétard ! »
          Ou, dans le style alimentaire : « Purée ! » ; voire, dans une gamme de cuisine plus méditerranéenne : « Purée de nous autres ! »
          Ou bien, très vieille France : « Parbleu ! », « Morbleu ! », « Tudieu ! » et « Palsambleu ! »
          Ou encore, méridional : « Fan de chichoune ! »
          Enfin, plus américain (tendance Buck Danny*) : « Damned ! » ; ou, plus « British » (tendance Blake & Mortimer**) : « By Jove ! »

          * Fringuant jeune homme, que je n’ai pourtant jamais eu le plaisir d’accueillir dans un de mes établissements.
          ** Ces deux-là non plus, mais les rumeurs prétendent qu’ils se suffisent à eux-mêmes…

          • Archibald Haddock dit :

            Chère Madame Mado, il y avait aussi « Mille sabords ! ».

          • Abbé Cherèle dit :

            Mon enfant, je ne fréquente bien sûr pas votre maison, mais un « Sapristi ! » quelque peu suranné vous agréerait-il ?
            Du même acabit, je puis aussi vous proposer un « Saperlipopette ! » qui ne demande qu’à prendre un peu l’air.

          • Happy boy in town dit :

            J’ai très bien connu Buck dans le Pacifique et je peux vous garantir qu’il n’a pas le travers que l’on prête à vos deux Britanniques, mais il est vrai que c’est quand même l’archétype du gars sérieux, propre sur lui et bien comme il faut, qui ne fréquente pas les enseignes à lanternes rouges.
            Excellent camarade, mais pas vraiment le boute-en-train des soirées bien arrosées, le Buck. Tout le contraire de moi, vous vous souvenez, quand vous aviez une succursale à Espiritu Santo ?

          • Heulà dit :

            Guillaume le Conquérant vous aurait peut-être dit : Heulà !

          • Shocking dit :

            Vos sous-entendus concernant mes deux compatriotes sont extrêmement choquants.

          • Bonchoir mademoiselle, bonchoir madame, bonchoir monchieur dit :

            Madame Mado, en souvenir de l’enthousiasme de nos jeunes années, que penseriez-vous d’un « fouchtra ! » bien senti ?

          • M'enfin dit :

            Prunelle vous suggère « Rogntudjuûu !!! ».

          • Et « mâtin ! », ça vous irait ?

      • Lulu la Nantaise dit :

        C’est vrai ça, quelques égards, tout de même.

    • Titeuf dit :

      CM 175….mea culpa…

  3. Stakan Vada dit :

    20h00 d’autonomie, 2000km de rayon d’action, 150kg de charge utile, ils sont trop forts ces colombiens et espagnols. Mais pas autant que nous avec notre DT46 et ses 7h00 d’autonomie et ses 5 kg de charge utile. Euh, comme ça en passant, une fois de plus on ne serait pas ridicules. Puis cette fois cela ne vient pas des américains ni des russes ni des chinois, mais de nos amis espagnols et colombiens. Moi je pense qu’on devrait arrêter tout ça et tenir un stand de crêpes. Ce sera plus crédible…

    • Chimou dit :

      Encore un qui pleure que sa 2CV n’aille pas aussi vite qu’une Ferrari. Chapeau l’artiste

    • Pb75 dit :

      Ce ne sont pas les mêmes catégories et pas les mêmes tailles*. En termes d’usage, le SIRTAP se rapproche plus du Patroller.
      Ou alors, les Espagnols et Colombiens pourraient dire « Oh … on est tellement à la rue par rapport à l’Aarok », mais ça n’aurait juste pas de sens.
      Sinon, les crêpes c’est très bon.
      * Oui : la taille, ça compte.

    • Bastan dit :

      Et sur le plan opérationnel, à part le regarder sur le pont du navire, ils feront quoi avec? Une certitude, moins que notre DT46. On va plus loin et plus vite avec une 2CV en état de marche qu’avec une Ferrari sans roues.

    • Jack dit :

      Heureusement que le ridicule ne tue pas. Vos commentaires nous manqueraient… ou pas

    • monteynard dit :

      On comptait sur toi pour élever le niveau de la france, mais à part glander sur internet

  4. HMX dit :

    Excellente initiative de la Marine espagnole. On attend cependant d’en savoir davantage, car pour le moment, les photos montrent des essais d’embarquement statiques, sans aucune forme d’optimisation particulière du drone SIRTAP pour en faire un drone STOL : le train et la voilure semblent d’origine, ainsi que la motorisation. Une version STOL nécessitera une voilure adaptée (et si possible repliable), un train renforcé, et une motorisation elle aussi renforcée pour permettre à l’appareil de prendre l’air sur une piste très courte sans catapulte… Voir à ce sujet le « kit de modification » proposé par General Atomics pour transformer le MQ9B en drone STOL (remplacement de la voilure, des empennages et de la propulsion). On suppose qu’Airbus doit travailler à quelque chose d’équivalent, pour adapter ce drone à la navalisation.

    • Convertor dit :

      Probablement qu’Airbus y travaille, en effet, ET en gardant la caractéristique « ITAR-free » … qui semble être essentielle pour l’Espagne et la Colombie. Mais pas si simple pour Airbus ?

  5. Gauthier dit :

    finalement le concept du TDD ANADOGLU turc dont tout le monde se gaussait fait des émules.

  6. Celbou dit :

    Faire d’un âne un cheval de course est toujours compliqué. C’est une lecon que nous devrions mediter pour la prochaine révision de la loi de programmation militaire pour ‘deux futurs porte-avions’ car la liberté est chose couteuse.

  7. Bastan dit :

    Donc ces drones peuvent être embarqués, mais reste à régler des petits détails comme la possibilité de les faire décoller et les récupérer ensuite.

    • dolgan dit :

      C est cela . et ensuite de travailler sur l ajout de capacités.

      Mais il faut commencer par le commencement.

    • lym dit :

      Gagner un facteur 4 sur la taille de la piste, même en prenant en compte le gain lié à la vitesse du navire face au vent et que cela inclut forcément (sur terre) un passage des 15m en bout de piste ici assuré vu la hauteur du pont d’envol, cela parait en effet pas évident.
      Puis la formule retenue, propulsive (moins de traînée mais pas de ventilation des plans) et empennage en V (objectif traînée, là aussi + limiter le poids sur l’arrière qui loge aussi le moteur, plutôt qu’efficacité de contrôle profondeur/lacet), ne va pas aider à gratter… Et ces choix liés à favoriser l’endurance vont poser problème au décollage comme à l’atterrissage (prévoir aussi le stock d’hélices!).

      • dolgan dit :

        tremplin, catapultes, ajout de roquettes au décollage.

        Les solutions sont connues. reste a choisir la bonne et a réussir a la mettre en oeuvre.

        • lym dit :

          Le tremplin est déjà présent ici mais si la vitesse air n’y est pas, ça tombera juste un peu plus loin devant l’étrave, les fusées JATO sur un pont plat… je n’ose imaginer! Et la modif catapulte ne serait pas simple (contrairement à un brin d’arrêt).
          Pas de quoi compenser facilement un design de base totalement inadapté à un usage embarqué. Hélice propulsive (ventilation des plans/garde au sol) ou même simplement empennage en V (efficacité gouvernes) je n’ai aucun exemple en tête d’un truc qui ait osé cela dans ce contexte, pas même un proto rapidement abandonné.

          • dolgan dit :

            C est juste 750kg a mettre en l air.

            Et personne n envisage de le faire sans modifier le drone …

            Mais toutes les armées du monde doivent renoncer a leurs projets. Lym a dit sur le net que c est trop compliqué.

    • Ontyl d'Egeambh dit :

      Moyennent l’emploi d’une grue aux capacités appropriées, n’importe quel aéronef peut embarquer sur un navire, à condition d’avoir assez de surface disponible sur le pont.

  8. Patrico dit :

    waouhhh ! ce drone SIRTAP a vraiment de la « gueule » !! on vois vite qu il est taillé pour le long range et sa motorisation AR doit lui procurer tous les avantages de puissances d’emports avioniques et stabilités de vols! bravo les Colombiens et Espagnols! pour le récupérer en landing j ai connu pendant mes classes sur la base stratégique de metropole des puissants filets de sécurités relevables en cas de problèmes takeoff, Mirages et autres aéronefs !! Cela pourrais être étudié sur des ponts envols??
    Merci Thank you merci a vous et tous!

  9. Kamelot dit :

    Il faut bien placer ses produits et en montrer l »usage. Faute d’une Aéronavale efficiente, faisons de l’aérodrones et du navalodrones… C’est à la mode, accessible et ça déstabilise quelque peu les stratégies habituelles, comme en Ukraine. Pourquoi pas, même chez nous la réflexion fait son chemin et il faudra se faire à l’idée. Les solutions pratiques et employables sur les mers et océans devront être démontrées pour un grand nombre d’engins différents, dont ceux récupérables. Nous en avons une petite idée avec le SDAM/VRC-700 et possiblement demain avec l’accompagnateur du Rafale M.

  10. kaiox dit :

    Et si l’Espagne travaillait sur l’incorporation de brint d’arrêt sur son porte aéronef? On pourrait faire un développement intéressant avec eux pour gagner en autonomie, et ça rendrait le rafale compatible avec des bateaux plus petit (comme le juan carlos ou les successeur des mistral) vu qu’il décolle sans catapulte…

  11. desi dit :

    Comme ils n’ont plus un rond, ils échangent leurs harriers contre ça. Pour quelles capacités réelles , exactement ? ça reste brumeux. A part de la surveillance, je vois pas bien.