Londres notifie un contrat de 10,7 milliards d’euros à Rolls-Royce pour les réacteurs nucléaires de ses sous-marins
Rationaliser les contrats en les regroupant en un seul : telle est l’approche adoptée par le ministère britannique de la Défense [MoD] pour les chaufferies nucléaires des sous-marins actuels et futurs de la Royal Navy.
En effet, ce 24 janvier, le MoD a annoncé qu’il allait attribuer un contrat d’une valeur de 9 milliards de livres sterling [soit 10,7 milliards d’euros] à Rolls-Royce Submarines Ltd pour la conception, la production et le soutien des réacteurs nucléaires des sous-marins britanniques, qu’ils soient actuellement en service ou en cours de développement.
Appelé « Unity » et devant durer huit ans, ce contrat donnera suffisamment de visibilité à Rolls-Royce Submarines Ltd pour préserver 4 000 emplois et en créer 1 000 autres au Royaume-Uni. En outre, insiste le MoD, il renforcera la « résilience et les capacités de toute la chaîne d’approvisionnement ».
« En plus de soutenir des milliers d’emplois au Royaume-Uni, cet accord rationalise également les contrats précédents […] ce qui se traduira par un meilleur rapport qualité-prix pour le contribuable grâce à des économies de plus de 400 millions de livres sterling sur les huit ans du contrat », fait-il encore valoir.
Pour rappel, la dissuasion nucléaire britannique repose exclusivement sur quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de type Vanguard. En outre, la Royal Navy met aussi en œuvre six sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] appartenant à la classe Astute [un septième, le HMS Agincourt, sera admis en service en 2026, ndlr].
Ce contrat « comprend également le soutien continu à la construction et à la mise en service des SNLE de la classe Dreadnought et le début des contrats relatifs aux SNA SSN-AUKUS », a précisé Rolls-Royce Submarines Ltd.
Son PDG, Steve Carlier, a expliqué que ce « contrat à long terme » allait permettre « d’investir dans les compétences, les équipements et les installations adéquats pour jouer notre rôle dans la protection des intérêts britanniques sur le territoire national et à l’étranger ».
Pour le secrétaire britannique à la Défense, John Healey, le contrat Unity est une « démonstration claire de l’engagement du Royaume-Uni envers la dissuasion nucléaire », qui est « l’ultime police d’assurance dans un monde de plus en plus dangereux ».
Reste à voir si ce contrat aura une incidence sur la disponibilité des SNA de la Royal Navy. En août dernier, aucun n’était en mesure de prendre la mer… Quant aux SNLE, la durée de leurs missions tend à s’allonger au fil du temps, notamment à cause des difficultés dans leur entretien. Ainsi, le HMS Vanguard n’a pu reprendre son cycle opérationnel qu’en juillet 2022, à l’issue d’une Indisponibilité périodique pour entretien et réparation [IPER] de sept ans.
« le HMS Vanguard n’a pu reprendre son cycle opérationnel qu’en juillet 2022, à l’issue d’une Indisponibilité périodique pour entretien et réparation [IPER] de sept ans. »
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IPER de 7 ans … alors que ces réacteurs nucléaires UK (et US) sont chargés d’un combustible nucléaire fortement enrichi (type militaire) devant permettre en théorie de ne jamais avoir à recharger en combustible le réacteur en question, durant toute la durée de vie du sous-marin.
Et c’est un point sur lequel les anglo-saxons se moquaient un peu de notre concept de réacteur nuke avec combustible faiblement enrichi, mais devant être rechargé tous les 7 à 10 ans selon le type de bateau (PA, SNLE, SNA).
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Manifestement, même sans avoir la difficulté majeure de devoir recharger leurs réacteurs, les IPER chez nos voisins du UK sont quand même (bien) plus longs que chez nous (et c’est idem aux US pour leurs PAN Versus notre PAN CDG).
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Du coup, je me marre un peu.
Et chapeau à nos ingénieurs et techniciens du côté de Brest et de Toulon, qui continuent à savoir faire des IPER relativement rapides.
« Du coup, je me marre un peu. »
C’est méchant. Nos grands amis anglais n’ont d’égale dans leur amitié que celle américaine. Ils sont nos produits laitiers de l’amitié 🙂
Petit détail qui a son importance. Nos réacteurs peuvent être exportés en respectant le TNP. Ce n’est pas le cas des réacteurs US et UK qui fonctionnent au combustible militaire. Il va être plaisant de suivre les contorsions diplomatique consécutives à la livraison des SSN australiens, tout en hurlant à la mort sur le programme nucléaire iranien enfreignant le TNP…
C’est extrêmement simple: les aussies n’auront jamais de soum dans le cadre d’AUKUS.
Peut-être un pseudo prêt avec un cuistot australien d’origine chinoise à bord (parce que la nourriture ‘typique’ australienne…..)?
Plus vraisemblablement un rotte de B2 avec un siège en peau de kangourou et un wombat peint comme nose-art, qui passera 1 mois de l’annéeà Amberley…
Donc ils peuvent à raison continue de hurler contre le programme islamopithèque atomique de l’Iran.
Franchement, quelle imagination. Des preuves ? Des sources ?
Je peux vous envoyer la partie declassifiee de mon cours NUC. Si votre niveau en math/physique le supporte. Sinon vous trouverez des explications simplifiées sur Wikipedia.
« tout en hurlant à la mort sur le programme nucléaire iranien enfreignant le TNP… »On peut certes argumenter sur le « deux poids, deux mesures » néanmoins, sauf erreur ou ommission, je n’ai jamais entendu le moindre dirigeant australien appeller à la « destruction » d’un pays ce que les dirigeants iraniens ne se sont pas privés de proférer! Alors la prolifération du nuc je veux bien mais entre l’Australie et l’Iran « y a pas photo! »
Le HMS Vanguard a un réacteur PWR2 qui nécessite un rechargement tous les 30 ans. Je pense que vous confondez avec les sous-maris US et UK plus récents.
@Lucy
Merci pour cette précision.
Cela étant il reste là une bien grosse incohérence.
Le plus vieux Vanguard est entré en service en 93, donc son IPER pour rechargement réacteur aurait du commencer en 2023, il y a 2 ans … et non 7 ans.
Du coup, il n’est pas du tout certain que cette IPER de 7 années ait duré autant à cause d’un rechargement (qui aurait alors été anticipé de 5 ans, ce qui est bcp).
En tous les cas, rechargement ou pas, une IPER de 7 ans, et surtout pour un SNLE dont on a que 4 exemplaires devant assurer une permanence de la dissuasion nucléaire ô combien essentielle … c bien pire qu’un gros problème … c’est une catastrophe.
Le PWR2 de Rolls Royce du Vanguard s’est revele dès 2013 ,public en 2015, « fuitard ».Les tubes en alliages de Zr contenant l’U avaient (ont) des fissures , contaminant le secondaire..Les Ecossais appréciant modéremment!
D’ou l’abandon du PWR2 et le développement du PWR3 (prêt vers 2027 au mieux avec une techno US)
30 ans , c’est la durée de vie d’un sous-marin ….
tout à fait : https://www.nuclearinfo.org/article/vanguard-devonport/mod-will-not-refuel-hms-victorious
Moi aussi, j’ai eu un « sous-mari », alors j’ai pris un « sur-amant’, puis une chose en entraînant une autre, je me suis retrouvée à travailler pour le Mexicain…
@fra
L’IPER d’un SNLE (LOPR en anglais pour Long Overhaul Period and Refuel) n’est pas une sinécure. C’est un des programmes les plus complexes à mener pour un chantier naval.
On ouvre le SNLE et sa coque comme une boite de sardines pour la régénération du coeur nucléaire, une opération extrêmement complexe à cause de la haute radioactivité. On en profite pour changer également tous les systèmes ou presque, le SNLE est quasiment refait à neuf de l’intérieur pour la décennie suivante.
Le Vanguard est un cas particulier d’IPER mal conduite, le sous-investissement en techniciens spécialisés, en infrastructures, plus la période COVID l’ont fait durer 89 mois (soit plus longtemps que les 83 mois de sa construction). Les autres SNLE anglais de la même classe ont connu des IPER de 42 mois.
En France les IPER de SNLE durent en moyenne 30 mois, quand tout se passe bien.
@Fralipolipi. » alors que ces réacteurs nucléaires UK (et US) sont chargés d’un combustible nucléaire fortement enrichi (type militaire) devant permettre en théorie de ne jamais avoir à recharger en combustible le réacteur en question, durant toute la durée de vie du sous-marin « . Jamais les US n’avaient dit que les réacteurs des SNA Los Angeles n’avaient pas besoin de rechargement de combustible, ni les SNLE Ohio, ni les porte-avions Nimitz. C’était prévu dès leur conception (il y a suffisamment de documentation de l’époque de leur conception qui le montre). Ils ont un rechargement à mi-vie (18 ans pour les réacteurs des Los Angeles et 25 ans pour les réacteurs des Ohio et porte-avions Nimitz )…. Par contre les SNA Virginia, porte-avions Gerald Ford, SNLE Columbia n’auront eux pas besoin de rechargement sur la durée de vie, grâce à des réacteurs de nouvelle génération.
@Bazdriver
Merci.
Cf ma réponse à Lucy
Tout cela pour ne pas intervenir sur le fond. A quoi sert de diminuer le nombre de rechargements si les IPER sont très longs, beaucoup plus qu’en France alors qu’en France on recharge en combustible ?
Les réacteurs US (par extension UK) et Russes ont été conçus dans les années 50, avant la conception des filiéres civiles, avec une techno de tubes et de barres de contrôle à déplacement vertical (grande hauteur ,9/10 m, dimensionnant pour le reste du SM ou « bosse de chameau ».On ne peut faire des SNA de taille normale d’ou les « monstres » US ou Russes.Ils utilisent du combustible très enrichi dit »Weapon Grade ».Les générateurs de vapeur ne sont pas dans le réacteur qui fabrique donc de l’eau surchauffée sous haute pression..On peut changer l’échangeur (critique pour la sureté) sans avoir accès au reacteur.
Vers 2060 le stock de Weapon Grade issu des accords de désarmement (4000 bombes..) sera épuisé et le Congrès US a lancé des études pour utiliser le LEU.
Vers 1967 apres avoir fabriqué et stocké (100000ans)de quoi faire 500 bombes, le Gouv.Fr. de l’époque arrête l’usine militaire de Pierrelatte pour des raison de côuts.La Marine développe au CEA (Cadarache et Grenoble)une techno radicalement différente basée sur de l’U « commercial « ,inf à 7% U 235 (LEU)et permettantl’usage de la filiere amont civile et le recyclage à la Hague dans la filiere civile.Option prise par les Chinois semble t’il
C’est un systeme à plaque (et contre plaques de contrôle) tres compact avec le generateur de vapeur dans le reacteur .Il produit donc de la vapeur.Un avantage pour faire des SM tres compacts (Rubis),plus economique .La fabtrication est faite chez Naval Groupe à Indret et tansportée par barge à Cherbourg ou St Nazaire .Un SMR avant » l’heure des médias » en fait!
Pour garantir un flux de neutrons équivalent (la puissance à la fin..je simplifie..) on charge plus les plaques mais elles s’usent plus vite et on doit les changer tous les 10 ans désormais.(Avec le LEU chez EDF on change les tubes tous les 18mois/2ans,typiquement par un transfrert robotisé) .Pour échanger facilement le combustible et le gené tous les 10ans,il y a une sorte d’écoutille ,et un transfert robotise dans un port militaire d’une durée de 1 à 3 semaines ,temps masqué par les arrêts IEPER donc sans impact.
Les normes civiles de Sureté impose aussi une inspection (optique, ultrasonore..)des parois à cette occasion
Tous les SM Fr. sont démantelés (combustible usage recyclé avec le MOX à La Hague).Aucun des SM russes ou UK n’a été démantelé.Pres d’une trentaine de SM UK rouillent à flot à HMB Devonport, une ligne budgétaire vient d’être prévue..
Du strict point de vue legal l’exportation de de reacteur LEU est permise par le TNP..Politiquement c’est une autre affaire..
Il n’y a aucune difference tactique, de perf. ,entre LEU et HEU militaire(ce n’est pas la taille du réservoir qui change les vitesses ou les accélérations d’une voiture à priori!)
Semble-t-il.
L’emploi du « t » euphonique nécessite deux traits d’union mais aucune apostrophe.
Bonjour à tous, c’est les Australiens qui vont trouvé le temps long… À tel point, qu’il y a quelques semaines, un haut gradé de la marine Australienne, suggèrait sérieusement d’annuler AUKUS et de reprendre contact avec NavalGroup…
@Yann490……
Nos amis australiens ne sont pas prêts de quitter AUKUS. Ni d’avoir leur sous-marinade…
Mais dans tous les scénarios possibles, celui de revenir vers la France est le dernier… leur fierté en prendrait un sacré coup!
Nos amis américains les ont roulés dans la farine, mais ils ne lâcheront pas l’affaire, l’Australie est prévue pour servir de base à leurs propres soums, bien trop exposés sur leur petite îles!
Près de (proche de) ou prêt à (disposé à), mais ni « prêt de » ni « près à ».
Nos amis australiens ne sont pas près de quitter AUKUS.
Nos amis australiens ne sont pas prêts à quitter AUKUS.
Sources ?
https://www.aspistrategist.org.au/aukus-risks-are-piling-up-australia-must-prepare-to-build-french-ssns-instead/
Source ?
@ji_louis @warthog
https://www.aspistrategist.org.au/aukus-risks-are-piling-up-australia-must-prepare-to-build-french-ssns-instead/
Vous n’avez pas du chercher bien longtemps
Le participe passé du verbe « devoir », au masculin singulier, s’écrit « dû » (avec un accent circonflexe).
Vous avez dû, vous aviez dû, vous eûtes dû, vous aurez dû, que vous ayez dû, que vous eussiez dû, ayez dû, vous auriez dû, vous eussiez dû.
C’est l’article « du » qui s’écrit sans accent.
« Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps. »*
Vous n’avez pas dû chercher bien longtemps.
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* Brassens : https://www.youtube.com/watch?v=ajzr9W0LqtE
@Yann490. Cet ancien amiral australien exprime un avis personnel et tout à fait respectable. Cependant, et malgré toutes les difficultés, les Australiens demeurent majoritairement favorables au programme. https://poll.lowyinstitute.org/report/2024/security-and-defence/#report.
Un retour en arrière est plus qu’improbable…
la source est ici : https://www.aspistrategist.org.au/aukus-risks-are-piling-up-australia-must-prepare-to-build-french-ssns-instead/
Peter Briggs est un ancien amiral très expérimenté des forces sous-marines australiennes
mode langue de p*te: on:
il est surprenant que Rheinmetall n’ait pas tenté d’impos…pardon, »proposer » ses compétences,vu qu’apparement,cette boîte est plus compétente que tout le monde sur tout
Mode langue de p*te: off.
« Une démonstration claire de l’engagement du Royaume-Uni envers la dissuasion nucléaire » Rappelez-moi la dernière fois qu’un Trident a été tiré avec succès ? Parce que les contrats pour subventionner Rolce Royce et préserver les compétences, c’est bien. Avoir démontré que le Royaume-Uni est capable de tirer avec succès un missile intercontinental, ce serait mieux.
« Rolce Royce »
Oh! How so very shocking!
The right spelling is Rolls-Royce, my dear.
Marine ruZZe encor,
Navire espion toujours,
Incidents mécaniques, toujours:
https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20250125-la-s%C3%A9rie-noire-de-la-marine-russe-en-m%C3%A9diterran%C3%A9e-se-poursuit-un-navire-espion-en-feu?utm_slink=go.rfi.fr%2FKte&utm_term=RFI&utm_campaign=twitter&utm_source=nonli&utm_medium=social
Pourvu que ça dure !!!
Une vraie plaie, ces mégots mal éteints.