General Atomics met au point un système pour lancer des drones de combat depuis un navire de surface
La possibilité de mettre en œuvre des hélicoptères a permis à certains navires de surface [frégates, destroyers, voire patrouilleurs] d’accroître leurs capacités en matière de lutte anti-sous-marine et antinavire, de reconnaissance et de sauvetage. Aussi, en 2014, le Pentagone lança un projet visant à développer un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] pouvant opérer à partir de tels bâtiments. Ce qui donna lieu au programme TERN [Tactically Exploited Reconnaissance Node], mené par la DARPA, son agence dédiée à l’innovation, en coopération avec l’Office of Naval Research [ONR].
Évidemment, la place étant réduite bord d’un destroyer, la solution passait nécessairement par un drone de type VTOL [décollage et atterrissage verticaux]. Aussi, Northrop Grumman obtint un contrat pour développer un appareil de type « Tail-Sitter », à l’image des Convair XFY-1, Lockheed XFV-1 et Ryan X-13 Vertijet imaginés dans les années 1950.
Depuis, le programme TERN n’a plus fait parler de lui. Cependant, en juillet 2023, Northrop Grumman fit savoir qu’il avait été chargé par la DARPA de développer un drone VTOL aux dimensions réduites par rapport à un engin de type MALE, au titre du projet ANCILLARY [AdvaNced airCraft Infrastructure-Less Launch And RecoverY]. L’objectif était alors de permettre à un navire de surface de déployer un réseau multi-capteurs au-delà de la vue directe [BLOS].
Cela étant, mettre en œuvre un drone MALE depuis des navires plus imposants est théoriquement beaucoup plus simple. D’ailleurs, des essais impliquant le Mojave [ou Gray Eagle STOL], développé par le constructeur américain General Atomics ont été récemment effectués à bord du porte-avions britannique HMS Prince of Wales et du navire d’assaut amphibie sud-coréen ROKS Dokdo. Même chose pour le TCG Anadolu, qui, présenté par les autorités turques comme étant un « porte-drones », a été en mesure de lancer et de récupérer un drone tactique Bayraktar TB3 en novembre dernier.
Quoi qu’il en soit, pour permettre tant à un destroyer qu’à un porte-avions de mettre en œuvre des drones MALE [ou de combat], General Atomics a développé un « système de lancement électrique pour aéronefs sans pilote »
« Comme vous le savez, avec la prolifération des drones dans le monde entier, que ce soit sur terre ou en mer, on nous a demandé d’étudier le lancement de tels appareils à partir de navires de la Marine. On s’est penché principalement sur la question en Europe et en Indopacifique pour l’instant », a expliqué Gary Hopper, vice-président du développement stratégique chez General Atomics Electromagnetic Systems, lors d’un entretien accordé à Naval News.
Effectivement, dans sa communication, General Atomics a suggéré que les destroyers de la classe Daring [Type 45] et les deux porte-avions de la Royal Navy ainsi que les « destroyers porte-hélicoptères » japonais de type Izumo pourraient être dotés d’un tel système.
Système au sujet duquel il n’a pas livré beaucoup de détails, si n’est qu’il est « totalement différent » de la catapulte électromagnétique [EMALS] qu’il a développé pour les besoins de l’US Navy [et de la Marine nationale]. « Il n’a pas la même redondance, les mêmes exigences que pour un vol habité. C’est donc un système beaucoup plus simple qui peut être installé, éventuellement, sur certains porte-avions britanniques ou d’autres navires », a expliqué M. Hopper.
Cependant, lancer un drone est une chose… le récupérer en est une autre. Mais General Atomics a assuré qu’il était en train de développer un « système innovant » à cette fin.
Photo : General Atomics
Au final je lis , » lancer un Drone c est une chose… Le récupérer en est une autre ! » certes notre Marine en sais quelques choses de tous ces accessoires greffés sur les ponts! la Marine Turc a de belles réussites maintenant avec Anadolu, mais je suis sûr que Général Atomics va trouver un… système pour leurs croiseurs et autres navires! sinon qu ils m appellent Thank you !!! merci a vous et à Tous.
@Patrico
Vous en avez pas marre d’être ridicule ?
Le marin turc, la marine turque, la marine des Turcs.
Des « trucs » turcs!
Ami Pascal, vous ne venez quand même pas de comprendre mon pseudo ?
Mini Emals pour catapultage sur tres courte distance d’aeronefs ailes fixes légers (donc des drones) … c astucieux.
Par contre, soit ces drones seront à usage unique, soit il faudra les récupérer :
– sur un très grand pont plat, même sans brin d’arrêt, comme le Mojave sur le PA QE … mais de tels grands ponts plats auraient dû être dotés de vraies catapultes dès le départ.
– sur un pont plat plus petit … mais avec des brins d’arrêt (pas faciles à intégrer après coup) … ou des filets barrière (jamais très bons pour assurer une bonne cadence de mise en œuvre et une récup sans dégât)
– sur un bâtiment type frégate, …. avec des filets (même problème que ci-dessus, … en pire)
.
Bref, va falloir creuser.
Sur un bateau, creuser n’est pas toujours recommandé.
https://img.over-blog.com/277×300/1/19/05/39/photo-6/cleopatre.jpg
@ontildesgambettes
Excellent 🙂
Ça va révolutionner la tactique navale.
Pas si compliqué, pour les envoyer, catapulte.
Pour les récupérer, il faut qu’ils soient flottant. Un parachute quand il est à proximité du bateau mère, et une fois dans l’eau, on les pêche à la grue.
Comme pour les hydravions sur les croiseurs et les cuirassés dans les années 20 et 30, sauf que plutôt que d’amerrir, il vaut mieux laisser tomber le drone à l’eau en le freinant avec un parachute.
Tres facile d avoir un truc inutile qui se pose et décolle par beau temps sans charge utile et sans capacités.
La difficulté est d avoir un truc opérationnel , fiable et répondant a un besoin opérationnel.
@Lex
Il y a fort à parier que les pré-requis pour assurer la flottabilité et la résistance encore accrue à la corrosion viendraient significativement alourdir l’aéronef que vous décrivez … Pas très bon pour le Mix de l’aéronef performant …
Déjà en 2014 un appontage autonome à été réalisé par le X-59
Sans attendre le PANG en 2038 c’est ce type de développement qu’il faut lancer sur le CDG pour multiplier notre force de projection.
Déficit budgétaire , lobby des navigants , DGA peu dynamique on peut attendre
Le lancement d’un drone de combat depuis le pont d’une frégate ou d’un destroyer n’est en effet pas une difficulté technique insurmontable. Plusieurs solutions peuvent en effet être envisagées :
– Conteneurisation du drone : celui-ci est alors « tiré » comme un missile anti-navire, à l’aide d’un booster à poudre.
– Catapulte montée sur un bras déporté : à l’image des cuirassés du XXème siècle qui embarquaient souvent des hydravions de reconnaissance (voir à titre d’illustration le cuirassé français Dunkerque, mais il y a beaucoup d’autres exemples), il est possible d’envisager une petite catapulte rétractable ou mobile à 90°, permettant de catapulter un drone MALE.
– Drone VTOL : c’est évidemment la solution la plus « smart », notamment avec les nouvelles générations de drones hybrides permettant d’allier décollage/atterrissage vertical et performances (vitesse/autonomie) d’un appareil à ailes fixes. Cela règle le problème du décollage, et de l’atterrissage.
En revanche, comme l’indique l’article, le problème n’est pas tant le décollage, que la récupération de manière fiable et sécurisée de ces drones de plusieurs tonnes. Là, les choses se corsent, notamment par mer agitée… On peut là aussi imaginer plusieurs types de solutions :
– Récupération dans un filet sur le navire : à l’image de ce qui se pratique avec des drones plus petits de quelques dizaines de kilos (SMDM, ScanEagle…), on pourrait imaginer le déploiement d’un filet XXL entre 2 mats télescopiques à l’arrière d’une frégate/destroyer, associé à un système de récupération/freinage, pour déposer en douceur le drone immobilisé sur la plateforme hélico du navire. Il y aurait d’importantes contraintes mécaniques sur le système de récupération, et sur le drone lui même qui devrait donc être spécialement renforcé et conçu pour cet exercice singulier.
– Amerrissage des drones : les drones pourraient être conçus pour amerrir près du navire porteur (dans les faits, ce seraient donc des hydravions), qui les récupèreraient ensuite à la manière d’une embarcation semi-rigide. Une autre technique de récupération pourrait consister à étaler derrière le navire porteur (via un bras déporté) un filin flottant, doté de balises, sur lequel viendraient automatiquement « s’agripper » les drones après leur amerrissage. Le filin serait ensuite remonté et les drones récupérés au fur et à mesure par une grue embarquée. Ce type de manœuvre serait cependant difficilement envisageable par mer formée.
– atterrissage vertical : comme indiqué plus haut, c’est évidemment la voie royale, tant pour le décollage que l’atterrissage, d’autant qu’elle ne nécessiterait pratiquement pas d’adaptations structurelles des navires (utilisation de la plateforme hélico). La seule limitation étant probablement la charge utile, forcément réduite.
– Solution mixte : décollage par une petite catapulte, et atterrissage vertical. Cette solution serait la plus optimale sur le papier, permettant de concilier une capacité d’emport (carburant, munitions) substantielle, tout en assurant un retour sécurisé.
Dans tous les cas, quelles que soient les solutions retenues, les concepteurs vont se heurter à la problématique du manque de place sur les navires existants, qui n’ont clairement pas été conçus pour emporter massivement des drones. On pourra bien sûr « bricoler » et réussir à caser 2 ou 3 drones de combat sur de grands destroyers ou frégates, présentant des installations aéronautiques correctement dimensionnées (éventuellement au prix du retrait d’un hélicoptère embarqué). Mais aucun destroyer ne dispose d’assez de place pour embarquer plusieurs dizaines de drones MALE de plusieurs centaines de kilos et pour les mettre en œuvre. Sans aller jusqu’à en faire de mini-porte avions, il faudra revoir en profondeur la conception de la prochaine génération de frégates/destroyer, en y intégrant de larges espaces de stockage sous le pont, un pont d’envol plus largement dimensionné, et des installations aéronautiques plus conséquentes.
Une grue, un drone hydravion, pas besoin de re inventer l’eau chaude si on veut vraiment arrêter avec des programmes aux prix pharaoniques pour 2 classes de bateaux.