Frappe dans la profondeur : L’armée de Terre veut des munitions téléopérées à longue portée

Jusqu’à présent, étant donné que la doctrine française en matière de défense repose sur la dissuasion nucléaire, l’armée de Terre n’a pas montré un intérêt particulier aux moyens conventionnels de frappe dans la profondeur, contrairement à l’armée de l’Air & de l’Espace et à la Marine nationale, qui, respectivement, mettent en œuvre les missiles de croisière SCALP EG et MdCN. Aussi, elle ne dispose actuellement que d’une poignée de Lance-roquettes unitaires [LRU], capables d’atteindre une cible située à 70 km de distance.

Aussi, avec les retours d’expérience [RETEX] de la guerre en Ukraine, et après l’avoir longtemps négligée, l’armée de Terre entend se doter d’une telle capacité. D’où le programme FLP-T [Frappe longue portée terrestre], lequel doit lui permettre d’aller au-delà du simple remplacement des neuf derniers LRU encore en service au sein du 1er Régiment d’Artillerie [RA] puisqu’il est question d’en acquérir au moins vingt-six exemplaires à l’horizon 2035.

Ce programme FLP-T va de pair avec l’ambition de l’armée de Terre de prendre la direction d’un corps d’armée au sein de l’Otan. Aussi, l’enjeu est qu’elle ait les moyens de frapper des cibles situées à 120/150 km de distance [ce qui correspond à la responsabilité d’un corps d’armée]. Voire plus, s’il s’agit d’obtenir des effets au niveau interarmées ou stratégique. C’est d’ailleurs la raison d’être d’un second projet qui, appelé ELSA [European Long Range Strike Approach], doit faire l’objet d’une coopération entre la France, l’Italie, l’Allemagne, la Pologne, le Royaume-Uni et la Suède.

Pour le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, le projet ELSA ne s’oppose pas à la dissuasion nucléaire : il la complète, voire la renforce.

« La question des frappes à longue ou à très longue distance, pour les Français, c’est toujours quelque chose qui est un peu tabou parce que, en fait, on n’a pas le droit de parler de dissuasion conventionnelle quand on est une puissance dotée. Mais enfin, j’ai brisé ce tabou depuis déjà plusieurs mois en disant : ‘même une puissance dotée a besoin d’adosser sa dissuasion nucléaire sur un système de dissuasion conventionnelle, en tout cas, des forces conventionnelles importantes’ », avait-il en effet expliqué, en juin dernier, lors du lancement de ce projet.

Quoi qu’il en soit, commentant une étude sur la frappe dans la profondeur récemment publiée par l’Institut français des relations internationales [IFRI], le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill, a expliqué que cette capacité ne devait pas reposer sur les seuls missiles à longue portée dans la mesure où les moyens de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD, pour Anti-Access/Area Denial] sont toujours plus performants.

« La frappe dans la profondeur répond au besoin de produire des effets décisifs, cinétiques mais pas seulement. Au-delà du champ de bataille, elle a pour objet de percer les systèmes de défense d’un ennemi pour frapper ses centres de gravité et l’affaiblir durablement », a d’abord expliqué le CEMAT, via le réseau social LinkedIn. En outre, a-t-il souligné, elle « influence directement les jeux d’alliances et les équilibres sécuritaires régionaux et internationaux ». Ainsi, a-t-il détaillé, « l’Ukraine a procédé à l’acquisition de nouvelles capacités dans ce domaine en développant des gammes variées de drones longue portée » tandis que « l’armée russe utilise des salves balistiques mixtes mêlant effets de saturation et de précision ».

En clair, il ne suffit pas de disposer de missiles de longue portée à la fois performants et précis [donc onéreux]… Ces derniers doivent être complétés par d’autres effecteurs, moins perfectionnés et pouvant donc être acquis en grande quantité.

« L’avenir de la frappe dans la profondeur réside probablement dans des capacités de salves mixtes, combinant effet de saturation par des effecteurs peu chers et rustiques et effet de pénétration par des vecteurs haut de gamme précis et puissants », estime le général Schill.

Ces « effecteurs rustiques » pourraient être des munitions téléopérées [MTO], comme le Shahed-136 iranien [ou Geran-2], que les forces russes utilisent massivement, en complément des missiles de longue portée tirés contre les infrastructures critiques ukrainiennes.

« En s’appuyant sur la Direction générale de l’armement [DGA] qui organise un solide partenariat avec les industriels de défense, l’armée de Terre travaille, en lien avec les autres armées, au développement de ces capacités de frappe dans la profondeur ainsi qu’à l’amélioration des moyens de se prémunir de celles de ses ennemis putatifs : protection anti-aérienne, anti-missile, capacité de brouillage », a rappelé le CEMAT.

Mais cet effort n’est pas suffisant. « En parallèle, la constitution d’une flotte de drones permettra un autre type de frappe dans la profondeur », a fait valoir le général Schill. Et d’assurer que « l’armée de Terre poursuit ses réflexions et ses adaptations pour garantir son efficacité dès ce soir et être prête au combat de demain ».

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82 contributions

  1. Fabien Tremm dit :

    Encore un programme qui arrive trop tard pour avoir un intérêt industriel. Les PULS, HIMARS, K239 sont en train de gagner tous les contrats. Seules des munitions peuvent encore avoir un intérêt industriel. Il serait plus intelligent pour gagner des contrats de faire un système qui s’adapte sur les PULS et les HIMARS.

    • Paul dit :

      Il serait aussi intelligent de s’assurer que les fabricants des PULS et HIMARS certifieront nos munitions, sinon ça serait balo…

    • jean dit :

      Bof,
      Le problème ne réside pas dans les contrats. C’est la souveraineté.
      Est-ce nécessaire ou pas à notre souveraineté et notre doctrine de défense.
      Si c’est le cas, il faut le faire. Et à mon avis, pas en coopération.
      ou alors chacun doit avoir une production locale complète.
      Si ce n’est pas viable financièrement, mais que cela rendre dans la doctrine de défense, on met en place une société publique

      • tschok dit :

        Oui mais Jean il faut alors définir un périmètre précis à la souveraineté, parce que sinon, tout devient souveraineté et donc plus rien ne l’est.

        Les souverainistes imbéciles commettent en général deux erreurs, et c’est à ça qu’on les détecte:

        – le souverainiste imbécile est convaincu que la souveraineté est l’antidote à son incapacité à faire des choix: on détecte un souverainiste imbécile parce qu’il veut tout, quoi qu’il en coûte, toujours. Infoutu de faire des choix, ça le paralyse. Il maquille ça sous le sceau de la souveraineté.

        – le souverainiste imbécile est convaincu que la souveraineté le rend plus puissant et qu’elle peut combler un différentiel de puissance en toute circonstance, même à l’égard d’un pays incomparablement plus puissant que le sien: par exemple, en France énormément de gens sont absolument convaincus que la France est plus puissante que l’Allemagne parce que nous, au moins, on est souverain (comme si l’Allemagne ne l’était pas). Et les mêmes sont presque persuadés que la France est aussi puissante que les Etat-Unis parce qu’elle est souveraine.

        Mais devant l’évidence, parfois, ils doutent, ce qui les rend plus intelligents, mais ça reste rare.

        Alors, à partir de quand on devient un souverainiste imbécile?

        On devient un souverainiste imbécile quand on est incapable de faire des choix et qu’on croit être tout puissant. Des mecs incapables de prendre une décision et qui se prennent pour des lumières, on trouve ça où en France actuellement, à part dans l’armée et la police?

        Ben oui, en politique.

      • Roland Desparte dit :

        Bonjour @Jean,
        D’accord avec vous, mais je ne vois pas pourquoi il serait utile de mettre en place une société publique ? Quels seraient les avantages d’une entreprise publique, puisque l’Etat a suffisament de moyens de pression sur les entreprises de Défense, non ?

    • Jack dit :

      « Encore un programme qui arrive trop tard pour avoir un intérêt industriel. Les PULS, HIMARS, K239 sont en train de gagner tous les contrats »
      .
      Curieuse remarque. Le P-8, Leopard, Black hawk, Wedgetail, KC-390… gagnent tous les contrats => On abandonne ? On licencie les ingénieurs ? On ferme les usines et les sociétés concurrentes pour conforter les monopoles ? « Premier ou rien » c’est ça l’idée ?

    • Relecture dit :

      Hem… Tu devrais relire le titre de l’article.

    • LaMeuse dit :

      Y en a-t-il un seul ITAR Free ? Sinon attendre l’autorisation américaine (omniprésence des composants), puis israélienne ou coréenne (assembleurs) pour pouvoir employer un équipement reconnu crucial et sans alternative, c’est se lier les mains. Les ukrainiens ont testé pour nous. Tout le monde a oublié que même les Stormshadows/SCALP y sont/ont été soumis ?

      Et depuis quelque décennies , il est assez clair que nos priorités de politique extérieure ne sont pas toujours calées, au moins chronologiquement, avec celles de ces pays.

      Dès que nos maigres forces terrestres sont exposées, une solution souveraine est indispensable.

  2. Félix GARCIA dit :

    Et pour la chasse aux drones : A400M/A200M Zeus
    40mm CTA, LMP, lasers, brouilleurs …
    https://www.youtube.com/watch?v=sGTSuo9cIDI

    Pour les repérer : dirigeable LCA60T de Flying Whales avec radars longue portée de Thalès, optronique …

  3. JILI dit :

    Oui, certe il y a les drones et actuellement, nous en avons de nombreux de toutes sortes qui ont été créés, et qui présentent de nombreuses qualités. Également, il y a le lanceur multi missiles ou système d’artillerie « Challenge  » qui est en création chez Thales Ariane Groupe, et amènera pour 2030 deux versions dont une qui frappera à 150 km avec une vitesse de mach3, et une autre le fera à 1000 km avec une vitesse de mach5.

    • KOUDLANSKI Romain dit :

      @JILI t’as des illustration, du système d’artillerie Challenge ?

      • JILI dit :

        Non, mais j’avais lu ça en mai ou juin 24, et on trouve plusieurs informations sur l’intervention de Thales Ariane Groupe. Il est sûr que c’est du sérieux et le projet n’est pas développé ou illustré car il est en cours de réalisation. De plus et lorsqu’on considère les grandes compétences du groupe Thales, je suis persuadé que leur système d’artillerie va faire des envieux.

        • Roland Desparte dit :

          Bonjour JILI,
          Pour abonder dans votre sens, le groupe Thales s’est effectievement allié à Arianegroup afin de proposer une solution d’artillerie, dans le cadre du programme Frappes longue portée terrestres (FLP-T) ; de nouveaux systèmes capables d’atteindre des cibles distantes de 120 à 150 km, voire jusqu’à 500 km. Et l’on connait les hautes capacités de ces deux groupes.
          Dans les couloirs de l’Assemblée nationale, selon le quotidien d’information stratégique LA LETTRE (je cite) : Paris prévoit dans sa loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 votée en juillet de consacrer 600 millions d’euros à l’acquisition de 13 systèmes d’artillerie à longue portée d’ici à 2030, avec un objectif de 26 systèmes à horizon 2035. Le projet de loi de finance pour 2024 prévoit d’engager dès cette année 124 millions d’euros sur le programme FLP-T et le lancement de la phase de réalisation en 2025. Le fruit de l’alliance Thales-Ariane devrait donc être présenté cette année, si le projet de loi de finance pour 2024 est adopté et si les tergifications politiques cessent…
          Attendons, espérons…

          • Scionnère Dick dit :

            « et si les tergifications (sic) politiques cessent… »

            Et encore, les « tergifications », ce n’est pas bien grave. Ce sont les tergiversations qui sont problématiques.

          • JILI dit :

            Roland merci de vos précisions, et à la considération de cette réalisation et des grandes compétences de ces entreprises, comme du besoin urgent de cette artillerie qui manque en Occident, ça serait une folie qu’encore des politiciens irrationnels fassent échouer un tel projet.

        • KOUDLANSKI Romain dit :

          Ok d’accord .

  4. Maxx dit :

    C’est là que le piège se referme, rien de made in France ne peut saturer un adversaire. le coût unitaire restera forcément trop conséquent.

    • KOUDLANSKI Romain dit :

      Certes ça ne sature pas, mais les Scalps passent à côté des S-300 et S-400 sans être détecté ni intercepté . Pour le prix unitaire , des munitions style Colibri et Larinae n’est pas trop élevé je crois , pour que ça coute moins cher à produire il faut une énorme commande Européenne .

      • HMX dit :

        Colibri et Larinae ne sont pas des munitions conçues pour frapper dans la profondeur du disposif adverse. Le cahier des charges de Larinae vise une munition avec une autonomie de 60 minutes à 50km de distance.

        Ce qui manque à l’arsenal français, c’est une munition réellement low cost à très longue portée, de l’ordre de 2000km environ (soit 6h à 7h de vol à à la vitesse moyenne de 300km/h, ce qui n’a rien d’un exploit), qui puisse saturer le dispositif adverse. En clair, l’équivalent à peine amélioré de ce que russes et ukrainiens s’envoient sur la figure depuis 2 ans. Fuselage en bois ou en composite, groupe motopropulseur rustique, fiable et peu coûteux, électronique de guidage low cost mais pensée pour atteindre une précision décamétrique (caméra associée à un logiciel/IA de reconnaissance d’images, permettant également du même coup de réaliser un vol en mode suivi de terrain ?). De tels drones/missiles de croisières seraient des compléments parfaits, aux côtés des missiles SCALP/FMC plus rapides, plus furtifs, plus précis, et réservés aux cibles de haute valeur.

        • KOUDLANSKI Romain dit :

          On pourrait regardé pour augmenter la portée des MTO Colibri et Larinae

    • Roland Desparte dit :

      Bonjour Maxx,
      Toujours le même problème ; la confusion entre le nécessaire et les moyens. Si notre pays, pour assurer sa souveraineté, n’est plus capable de mener des projets ambitieux et onéreux, alors autant fermer les EPR, stopper la fabrication des SMR, Bloquer Dassault et son F5, vendre Thales, Ariane, et tout acheter sur étagère… Ici, il n’est pas question de saturer un adversaire telle la Russie (ou un autre, au choix…) mais plus prosaïquement de tenter de le faire réfléchir au ratio bénéfice/risque et de pouvoir lui dire stop en cas d’agression. Juste une question de souveraineté et de Défense nationale…

  5. Rafale2702 dit :

    Les Drones. On en parle depuis un bon bout de temps. Les petites guerres entre services dans les armées ont mis du temps a se décanter. Certainement du fait des budgets limités . Maintenant que les budgets redevienne convenable. Chaque armée ( terre. air, mer) commence a réfléchir aux moyens pour s’équiper avec toute la panoplie nécessaire. Il était temps même si les moyens arriveront trop tard.
    Il serait peut-être temps d’acheter sur étagère, deux ou trois systèmes. Le temps que les matériels se développent et soit opérationnel.
    Et de commander en masse des munitions de tout calibres.

  6. Tintouin dit :

    « D’où le programme FLP-T [Frappe longue portée terrestre], lequel doit lui permettre d’aller au-delà du simple remplacement des neuf derniers LRU encore en service au sein du 1er Régiment d’Artillerie [RA] puisqu’il est question d’en acquérir au moins vingt-six exemplaires à l’horizon 2035. »
    Nos « ennemis putatifs » sont donc priés d’avoir la courtoisie et le bon goût d’attendre 10 ans, que nous soyions prêts dans ce domaine.
    Sinon….. achats sur étagère aux US?

  7. Adnstep dit :

    Il serait plus intelligent de voir dans ces engins déjà sur le marché les composants les plus critiques, repérer qui les fabrique, et essayer d’en prendre une part.

  8. Romain dit :

    Donc on essaye de faire en 2035 ce que les russes font depuis 2023. C’est ce qui s’appelle avoir l’initiative.

  9. Bricoleur dit :

    Le CEMAT lirait-il OPEX 360 ? Voir mon post du 10.01 à 17:55 à propos de l’achat des 21 HIMARS par l’Italie.
    « Plein accord avec Athena et Rakam. En ce qui nous concerne, détenteurs du feu nucléaire, nous nous devons de « penser autrement », comme l’ont déjà dit moult distingués exégètes de notre doctrine d’emploi de nos forces. Tirer à 100- 150 km, c’est « se tirer sur les godasses » ! On reste dans le tactique. Nous sommes en mesure de penser « opératif » dans le grande profondeur. Notre but doit être de se doter de moyens capables de tirer à 500-1500 km des charges classiques énormes (type MOAB – plusieurs tonnes d’explosif) à utiliser sur des sites militaires à titre d’ultime avertissement. Un HADES dopé à ( très) grosse charge classique ferait l’affaire. « 

    • Frédéric dit :

      Un missile balistique sud coréen est censé pouvoir emporter une tète de 8 tonnes pour démolir les QG nord coréens. Mais c’est un engin de 36 biétage, Bien plus encombrant que les Hades ;

      https://air-cosmos.com/article/la-coree-du-sud-devoile-son-nouveau-et-tres-lourd-missile-hyunmoo-5-69388

      • Diacritique dit :

        Ne confondons pas « tète » (avec un accent grave) et « tête » (avec un accent circonflexe) :
        – Tète : verbe téter (je tète, tu tètes, il tète).
        « Je tète encore ma mère » (La Fontaine, « Le Loup et l’Agneau »).
        – Tête : partie supérieur du corps humain, reliée au tronc par le cou.
        « Ça m’prend trop la tête ! » (M C Kevin, « J’suis grave vénère »).

        Une tête de 8 tonnes.

      • HMX dit :

        @Frédéric
        le Hyunmoo-5 est en effet hors norme. Sauf erreur, c’est le plus gros missile balistique jamais conçu pour emporter une charge conventionnelle. Cette charge semble spécifiquement avoir été imaginée pour détruire les bunkers Nords-coréens profondément enterrés. On ignore ses capacités réelles de pénétration, qui doivent probablement être très importantes.

        Ce concept pourrait clairement être une source d’inspiration pour des pays dénués d’une flotte de bombardiers stratégiques, mais potentiellement confrontés à des adversaires qui aiment cacher leurs installations stratégiques sous plusieurs dizaines de mètres de terre et de béton. A tout hasard, on pense par exemple à l’usage qu’un pays comme Israël pourrait avoir de quelques Hyunmoo-5, ou d’un équivalent local…

        En poursuivant la réflexion, une telle arme aurait également beaucoup d’intérêt dans l’inventaire français , afin d’accroître les capacités de dissuasion conventionnelle du pays (et par delà, de l’Europe). Pouvoir envoyer 8 tonnes d’explosifs sur pratiquement n’importe quel point de la planète, en quelques minutes et avec un faible préavis, constitue un « signal » particulièrement intéressant sur le plan politique et militaire.

    • Roland Desparte dit :

      Bonjour Bricoleur,
      Un Hades c’est 500 km max.
      1 000 – 1 500 km cela implique un nouveau missile qui selon moi pourrait aussi être un potentiel vecteur nucléaire tactique… Alors pourquoi ne pas adapter le M51 pour des frappes conventionnelles déjà possibles à plus de 1 000 km ?

      • Hors normes dit :

        Hors de prix, très gros (on le tire d’où ?), pas du tout précis, risque de confusion avec une attaque nucléaire.

    • rainbowknight dit :

      « Ultime avertissement » avant que la France ne soit rayée de la carte ? L’adversaire potentiel ne serait pas dépourvu contrairement aux derniers ennemis combattus dans la BSS ou Afghanistan…..
      La « réponse » d’une puissance dotée à une autre puissance dotée a des aspects bien différents. Il eût été surprenant de voir une Fédération de Russie conduire une Opération Militaire Spéciale contre une Ukraine encore dotée ….. même parcimonieusement.
      La « retenue » dont font preuve certaines puissances vis à vis de l’Iran ou du délirant Kim nous conforte dans l’idée que la ligne rouge se définit autrement quand « l’autre » à lui aussi les moyens de vous faire disparaitre ou très très mal……
      Finançons, la France n’a pas de limite budgétaire….

  10. Stoltenberg dit :

    « c’est toujours quelque chose qui est un peu tabou parce que, en fait, on n’a pas le droit de parler de dissuasion conventionnelle quand on est une puissance dotée »
    Il est peut-être temps que certains « experts » reprennent contact avec la réalité car ce n’est pas comme si le marché n’avait pas été dominé par des puissances dotées comme les USA et l’Israël. Et les pays comme la Russie et la Chine communiste développent ce type de compétences. Même cas de figure que des « experts » qui expliquaient en 2021 et 22 que la Russie n’allait pas envahir l’Ukraine ou encore ceux qui freinaient le développement des drones dans l’armée, ce qui a fait que la France n’existe quasiment pas sur ce marché juteux.
    La France a des champions industriels qui pourraient être compétitifs et exporter de l’équipement pour des lances roquettes, si les « experts » avaient encouragé le développement d’une telle filière au lieu d’empêcher sa création. Et en plus, nous avons signé des traités idiots sur la non utilisation des armes à fragmentation ce qui impacte également cette industrie en France.

    • Pas un problème dit :

      En gros, il n’y a que les USA, la Russie et Israël qui n’aient pas signé la Convention sur les armes à sous-munitions, et ils les produisent très bien eux-même, si l’on excepte l’Arabie Saoudite et la Thaïlande. Il semble d’ailleurs que les USA aient cessé d’en produire. Ces saloperies tuent et estropient encore aujourd’hui des enfants entre autres au Vietnam, au Laos et au Liban (un million, cadeau israélien dans ce dernier pays en 2006).

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Convention_sur_les_armes_à_sous-munitions

      • Stoltenberg dit :

        Ok et vous choisiriez quoi entre les armes à sous-munitions et les hordes de soldats russes (ou issus d’un autre pays de l’axe du mal), totalement dépravés dont certains sortis des institutions pénitentiaires, venus pour tuer, piller et violer? Si vous ne me croyez pas, je vous conseille de regarder les témoignages sur les pratiques des soldats russes (dont tchétchènes) dans des zones de conflit, tq. l’Ukraine, le Sahel ou encore la Syrie. Ces armes permettent de limiter la propagation du conflit sur notre territoire ou celui de nos alliés, d’autant plus que la technologie d’aujourd’hui est plus sûre que lors des conflits évoqués.

        • Ataka dit :

          Inutile de débiner les Russes auprès de ma pomme, c’est prêcher le converti ;o/

          Les Américains pourtant pas bégueules affirment qu’une tête à fragmentation est aussi efficace. S’ils fournissent des ATAMS à sous-munition à l’Ukraine, c’est pour s’en débarrasser, car ce sont les plus anciens modèles. Ils ne produisent plus d’armes à sous-munitions, les ATACMS les plus récents ont des têtes unitaires.

          • Stoltenberg dit :

            Personne de sérieux ne vous dira que les têtes unitaires sont aussi efficaces que les têtes à fragmentation. Aucune des puissances majeures n’a ratifié cette convention donc d’où sortent ces « affirmations »? Les Américains ont décidé de livrer ce type d’armes à la demande des Ukrainiens, qui en savent quelque chose sur les méthodes contre les assauts de viande russes. Et la Lituanie est sortie de cet accord d’auto-désarmement unilatéral idiot.

  11. farragut dit :

    En parlant du RETEX de l’invasion russe en Ukraine, on peut constater qu’il est plus efficace de cibler et d’affaiblir les infrastructures critiques (énergie, eau, barrages, sites de défense aérienne, industries, etc.) que de s’en prendre à des cibles militaires offensives.
    Si l’on adopte le point de vue de Poutine, il vaut mieux déclencher une guerre « stratégique », c’est à dire s’en prendre aux civils, que de faire des frappes tactiques qui n’éliminent que les matériels militaires offensifs.
    Une fois l’effet de surprise raté (l’opération militaire spéciale en 3 jours), la seule solution est la guerre d’extermination totale (« Eradiquer », comme diraient les Daleks).

    Si l’on considère la vision américaine de la guerre du Pacifique (ou de Sir « Bomber » Harris), pour faire plier le Japon (ou l’Allemagne), la stratégie « payante » a été d’abandonner le bombardement « ciblé » des sites militaires, pour faire des tapis de bombes incendiaires sur les villes.
    Y compris en recourant à l’opération Starvation (« famine », qui est un titre explicite), en truffant de mines les abords des ports de l’adversaire (les B-52H en sont actuellement toujours équipés et capables de minage à grande échelle) pour affamer la population, et par là même, les ouvriers et les soldats.
    D’où la remarque du colonel Le May, disant que les bombes atomiques larguées sur le Japon étaient superflues, puisque toutes les 63 principales villes avaient été rasées (l’USAAF manquait de cibles en août 1945 pour ses B-29), et que l’opération de blocus maritime était très efficace pour priver d’alimentation la population japonaise.
    A lire: « The Bomber Mafia »:
    https://www.amazon.fr/Bomber-Mafia-Malcolm-Gladwell/dp/0241535867
    ainsi que l’article suivant de 2023 :
    https://www.53rdwing.af.mil/News/Article/3405784/53rd-wing-b-52-executes-long-range-mine-test-advancing-maritime-capabilities-in/

    De nos jours, les cyberattaques sont un moyen discret et économique pour s’en prendre aux infrastructures civiles, comme le démontre les attaques contre le système de santé (en France) ou le système bancaire (dans les Pays Baltes). Et il évite de devoir recourir à des agents sur place pour saboter physiquement les réseaux de transport terrestres (les lignes de TGV en France), ou faire des opérations psychologiques pour installer un climat de défiance envers le gouvernement adverse.

    Je ne résiste pas au plaisir (malsain, je l’avoue) de faire un peu de publicité à nos chers adversaires nord-coréens, dans leur infiltration réussie de grandes entreprises US pour récupérer quelques millions de dollars, afin de financer leur programme de missiles balistiques, et leur développement d’engins thermonucléaires. Sans compter les vols de crypto-monnaies, pour un total estimé à 3 milliards de dollars… Pas si mal pour un pays prétendument « fermé » et une population crevant de faim !

    A visionner, jusqu’au bout : « L’incroyable découverte du FBI dans la cave d’une maison » – YouTube :
    https://www.youtube.com/watch?v=qc5bFkNj2XQ&list=TLPQMTAwMTIwMjUxCx9UkLRheQ&index=2

    Evidemment, la réciproque n’est pas vraiment intéressante, s’il fallait récupérer des roubles ou des monnaies chinoises ou nord-coréennes ! Et viser les centrales énergétiques en Corée du Nord, c’est un peu superflu, ils sont déjà si « sobres » !
    Donc, oui, investir dans des LRU c’est bien (avec des sous-munitions, pour faucher les vagues de soldats nord-coréens envoyées au casse-pipes), dans des capacités cyber un peu plus « offensives » et « dissuasives » tout en restant discrètes et un peu moins vulnérables, c’est mieux ! 😉
    (Et en plus, cela nous évite de développer les fameux équivalents des B-52H supersoniques, embarqués, et furtifs, évoqués dans un précédent commentaire sur les avions de combat de la 6ème génération lanceurs de missiles hypersoniques… 😉

    • Lémurien officiel dit :

      Les Daleks ! Laissez-moi rire. Wuïrrrkiah-wuïrrrkiah-wuïrrrkiah !
      Ces pitres à roulettes ont eu leur heure de gloire, mais leur étoile a vraiment beaucoup pâli. On en rencontre encore parfois un nid dans des systèmes isolés, mais il font franchement pitié.
      Non, pour l’extermination, sans forfanterie, les spécialistes galactiques, c’est nous. Demandez aux Martiens.

    • tschok dit :

      Alors, si vous voulez aller par là (dans le plaisir malsain), Schill se goure, et pour une raison précise.

      Schill dit: « L’avenir de la frappe dans la profondeur réside probablement dans des capacités de salves mixtes, combinant effet de saturation par des effecteurs peu chers et rustiques et effet de pénétration par des vecteurs haut de gamme précis et puissants ».

      C’est pas l’avenir, c’est le passé. Il parle de salves « mixtes » combinant:
      – « saturation par des effecteurs peu chers et rustiques », donc des V1
      – « effet de pénétration par des vecteurs haut de gamme précis et puissants », donc des V2

      Le mec nous parle de la 2GM. 80 piges en arrière. Pas vraiment le futur, quoi. C’est un futur qui a l’âge de mon arrière grand-mère. Un futur à la française, donc: tourné vers le passé.

      Alors, on peut dire que, oui, il ajoute un truc: la salve qui combine V1+V2.

      Effectivement, les nazis n’ont pas combiné les deux. Ils ont employé V1+V2 de façon séquentielle et alternative parce qu’ils étaient pris à la fois dans un génie technique de la destruction qui allait plus tard servir la conquête spatiale sous le pavillons de leurs vainqueurs, une pénurie de moyens qui exprime le fait que la victoire est un plan incliné, un hubris naturellement furieux mais complètement désordonné qui était propre au nazisme, et une pression opérative exercée par les alliés.

      Mais Schill se le figure toujours sous la forme d’une addition = V1+V2.

      Or, ce que nous devons faire nous, si nous voulons survivre, c’est pas viser l’addition, mais évidemment la multiplication.

      La bonne formule, celle qu’emploient les peuples guerriers dès à présent – ceux qui sont en guerre au moment où je vous parle – ce n’est pas V1+V2 = victoire. C’est V1xV2 = prise d’ascendant sur l’adversaire, ce qui ne garantit pas en soi la victoire. C’est une condition de possibilité, mais pas un avantage décisif = game changer. Le truc qui rassure le militaire, le politique et le peuple. La Wunderwaffen, quoi.

      Le mec est en recherche de Wunderwaffen et il se dit « je vais combiner les salves », comme ça je serai en avance sur les ennemis de mon époque, je vais bâtir l’armée française du futur. Mais non, ils le font déjà partout dans le monde et depuis longtemps. Combiner des salves, c’est du présent, c’est pas l’avenir.

      Faut passer à la multiplication et changer les termes de l’égalité: non pas viser la victoire finale (c’est un truc de technocrate, de populiste ou de dictateur) il faut viser la prise d’ascendant, nette.

      Voilà la raison précise pour laquelle Schill est à la ramasse et l’ensemble de notre armée avec lui. Et particulièrement en matière d’artillerie. Le Caesar est éblouissant: du tube de ce canon magnifique a jailli une telle lumière qu’on croit voir celle de la victoire au bout du tunnel, en toute circonstance.

      C’est l’impensé dans l’ultima ratio français. Ou l’effet d’éblouissement qu’on retrouve aussi avec le Rafale dans un autre domaine du combat.

      Bon, maintenant, je suis sévère avec lui, alors qu’on fait c’est un progressiste et, je pense qu’il est très conscient de ce dont je parle: je crois qu’il a parfaitement conscience de l’impensé de l’ultima ratio français, si je me fie à ce que dit notre hôte dans son dernier paragraphe:

      « Mais cet effort n’est pas suffisant. « En parallèle, la constitution d’une flotte de drones permettra un autre type de frappe dans la profondeur », a fait valoir le général Schill. Et d’assurer que « l’armée de Terre poursuit ses réflexions et ses adaptations pour garantir son efficacité dès ce soir et être prête au combat de demain ».  »

      Il y a un moment un peu mystérieux dans sa phrase: « dès ce soir ».

      Une réflexion nocturne sait d’elle-même qu’elle doit rattraper pendant la nuit ses insuffisances du jour.

      J’ai l’impression qu’en définitive le général nous dit cela et qu’il est à la fois dans son rôle et dans son temps, qui est celui de la modernité et de la rupture.

      • Comparaison pas raison dit :

        Par ailleurs, V1 comme V2 étaient extrêmement imprécis (CEP en kilomètres), et le V2 étaient imparables avec les moyens de l’époque – donc ils n’avaient pas besoin d’assistance de diversion.

        La différence entre un drone et un SCALP, c’est la tête de 500 kg du SCALP, qui ravage à coup sûr une usine, un pont ou une raffinerie. Le drone, ça va pour un réservoir d’hydrocarbures ou un entrepôt de munitions… s’il a du pot et tombe sur une munition et pas dans une allée du dépôt et pour autant qu’il n’y ait pas de dispositif de protection contre les projections de sa charge creuse.

      • Roland Desparte dit :

        Bonjour tschok,
        C’est pas faux, mais vous êtes effectivement sévère avec le général. Additionner peut aussi exprimer la multiplication nécessaire des moyens. Quant à la combinaison des salves, ce n’est pas forcément la récherche d’une Wunderwaffe. Je crois que Schill adopte un langage visant surtout à obtenir des crédits suffisants, et peut-être sera-ce cela la Wunderwaffe…

      • Marine dit :

        « « effet de pénétration par des vecteurs haut de gamme précis et puissants », donc des V2 » … Affirmer que les V2 étaient précis ! Vous ne manquez pas de souffle !!! De mémoire, seuls 10% des V2 sont tombés à moins de 20 km autour de leur cible, qui était quand même aussi étendue que Londres, rien que ça ! XD

    • Une tête bien faite vs. une tête bien pleine dit :

      Une tête à fragmentation est aussi efficace qu’une tête à sous munition – dixit les Américains, qui ne sont pas réputés pour faire dans la dentelle. CF. seuls les ATACMS les plus anciens sont dotés de sous-munitions.

    • Kobayashi Maru dit :

      @Farragut. Les historiens, 80 ans plus tard ne sont toujours pas arrivés à un consensus sur l’efficacité des bombardements sur des cibles civils.
      Et on ajoute à ce brouillard, certaines thèses comme le fait que si les US avaient eu la bombe en avril-mai ou que le lll Reich, auraient survécu jusqu’en août 1945, il y avait une réticence à bombarder des « blancs ». Théorie qui a du pour et du contre:
      – le racisme anti japonais, dans un pays ségrégationniste.
      -le fait que la plupart des scientifiques du projet M , étaient eux même allemands.

      Le concept de bombardement sur les civils, les centres arrières, la logistique de l’ennemi est du en partie à l’italien G. Douhet. Mais les bombardements de ville comme Dresde qui rasa la Florence du nord, Hambourg, servirent Goebels. Tokyo en 45 fut bien plus touchée que Hiroshima et Nagasaki, alors que l’Empereur-dieu y résidait. lors de la Seconde Guerre mondiale, loin de provoquer la reddition, ces bombardements constituèrent plutôt un renforcement du sentiment patriotique. Autre question toujours sans réponse, la bombe a sur le Japon, acte de propagande dirigé vers Jojo le moustachu ? Est ce ces 2 bombardements ou l’entrée de l’armée rouge en Mandchourie qui ont fait céder le camp belliciste japonais ?

      On peut aussi reprendre l’exemple du Vietnam, les exfoliants, les bombardements.. Ça n’a pas fonctionné. Ça a traumatisé l’armée américaine qui se sentait toute puissante. Et on a vu 15 ans plus tard, la guerre « chirurgicale » et médiatique sur Saddam, un vrai salon de l’armement futuriste en mondio vision, des F117, les AH64, les F15, F16, les tomahawk et plein de jolies lumières vertes pour le nouvel an de Bagdad comme AA, assez inutile, un nombre énorme de bombe mais cette fois-ci, « ProRes » d’où on peut légitimement penser que le camp du « bien » a investi dans des bombes et missiles qui ne tuent que le papa-méchant kalach à la main et épargne maman, les enfants et les œuvres d art et architecturales.

      Affamé les populations civiles par des sanctions, n’est pas non plus très efficaces, Irak, Iran…Bien que plus « civilisé » et sous l’égide onusien.

      Quant aux cyber attaques elles pourraient très vites aller dans les deux sens.

      Poutine connaît bien l’histoire, je pense, mais il doit peut etre s’auto convaincre qu’il est le seul à avoir des ancres qui traînent, que les hackers ne sont pas seulement russes (ce que vous expliquez très bien à la fin de votre com en précisant l’aspect plus offensif…) et que tout autant que le blitz sur les villes anglaises, les bombardements de Harris ou de Lemay n’ont fait que renforcer la population civile derrière la politique de la guerre totale. Même les alliés civils normands, rennois ont accepté leurs sorts comme un mal nécessaire pour la libération de la France.

      Cordialement.

      • Pascal, (l'autre) dit :

        @Kobayashi Maru Petite rectification si vous le permettez. Les Américains ont utilisé des défoliants (l’agent orange qui n’était autre que de la dioxine) et non pas des exfoliants. Maintenant cela explique peut être le fait que les Vietnamiennes ont la peau……………..douce!

    • PK dit :

      « comme le démontre les attaques contre le système de santé (en France) »

      Pas besoin non plus de cyberattaque pour mettre à genoux un système agonisant… L’excuse de l’attaque ennemie (qui doit entraîner les débutants dessus tellement le système est facile à foutre en l’air) permet de bien dissimuler les failles structurelles du bouzin…

  12. Ulysse dit :

    la guerre entre l AT et l AAA va commencer. qui est le plus compétent pour atteindre des cibles a 500 kms et plus. les drones et missiles longues portée doivent ils être gérés par l AT ou l’ AAA.?

    • Qui peut le plus peut le moins dit :

      Les deux mon capitaine. Et même trois avec la Royale.
      A chaque corps d’armée, son vecteur.

  13. Félix GARCIA dit :

    Au vu des capacités antiaériennes qui s’améliorent et commencent à pulluler, il nous faut des VMaX. PleiN d’VMaX.
    Peut-être que les SCALP et MdCN ne se feront pas intercepter si facilement, ni les FMC, mais il faut s’attendre à ce que ça devienne de plus en plus faisable (oui, je sais, j’enfonce une porte ouverte).
    https://pbs.twimg.com/media/Fzn8PRaWwAIzVm8?format=jpg&name=large

  14. KOUDLANSKI Romain dit :

    On peut acheté sur étagère pour paré au plus pressé, le temps de développé notre système de frappe Franco-Français .

    • Infini'Tifs Coiffure, 25 Bd de la Libération - 32100 Condom dit :

      On peut acheter.
      Pour parer au plus pressé.
      Le temps de développer.

  15. vrai_chasseur dit :

    La salve mixte, l’un des RETEX les plus intéressants d’Ukraine : en bref, coordonner le tir de chevrotines et d’un fusil à lunette.
    La prochaine étape, évoquée par le CEMAT, c’est la salve manoeuvrante. Ce n’est plus simplement une munition, obus intelligent ou missile, qui manœuvre vers sa cible, mais un essaim entier de munitions – comme un vol de guêpes qui communiquent entre elles et manœuvrent ensemble.
    La supervision humaine du tir de ce genre de salve intelligente s’appuiera alors nécessairement sur un degré d’automatisation poussé de la coordination des munitions entre elles durant le vol, par IA.
    Le tir longue portée appelle cependant des réflexions plus profondes sur le choix stratégique des cibles. La majorité des cibles militaires se trouvent massées dans une bande, disons, d’une cinquantaine de km de profondeur derrière la ligne de contact. Au-delà, la densité des cibles devient plus lacunaire, support, logistique, transmission, etc – voire des infrastructures civiles.
    Le tir à longue portée -pris au sens de la dissuasion conventionnelle – va alors nécessairement devoir aborder la question doctrinale de la représentativité des cibles et donc de l’inclusion, ou pas, de cibles civiles. Pour citer Jean de Lattre de Tassigny : « Frapper l’ennemi, c’est bien. Frapper l’imagination, c’est mieux. »

    • dit :

      La « salve mixte » est un problème pour les Ukrainiens…

      … Mais il semble que les missiles de croisière de bon aloi (SCALP) et les missiles quasi-balistiques très manœuvrant (ATACMS) ne soient guère interceptés par les Russes… CF. cibles les plus sensibles – bases aériennes et postes de commandements centraux – atteints sans coup férir.

    • Pascal, (l'autre) dit :

      « Pour citer Jean de Lattre de Tassigny : « Frapper l’ennemi, c’est bien. Frapper l’imagination, c’est mieux. » » Ce qui a probablement les Américains quand ils ont nommé l’opération de 2003 en Irak « choc et stupeur »!

    • Bazdriver dit :

      @vrai_chasseur.  » La prochaine étape, évoquée par le CEMAT, c’est la salve manoeuvrante. Ce n’est plus simplement une munition, obus intelligent ou missile, qui manœuvre vers sa cible, mais un essaim entier de munitions – comme un vol de guêpes qui communiquent entre elles et manœuvrent ensemble. » Il semblerait que ce concept soit déjà opérationnel…https://www.twz.com/air/f-15exs-and-f-15es-set-to-get-stealthy-agm-158c-long-range-anti-ship-missiles

  16. sonata dit :

    « La question des frappes à longue ou à très longue distance, pour les Français, c’est toujours quelque chose qui est un peu tabou parce que, en fait, on n’a pas le droit de parler de dissuasion conventionnelle quand on est une puissance dotée. »

    Et pourtant c’est complètement débile comme analyse. On sait très bien que personne n’emploiera l’arme nucléaire à moins de voir son existence réellement menacée, car ce serait un point de non – retour… pour tout le monde. Autrement dit, une puissance qui attaquerait la France sans en menacer l’existence même ne se prendrait pas un M51 sur la tronche, et tout le monde le sait très bien ; il suffit de rester sous le seuil.
    Certes en restant ambigu sur ce que l’on considère comme ses intérêts vitaux on ne définit pas clairement le seuil et on maintient un flou artistique, mais on se doute bien – par exemple – que la France ne lancerait pas une frappe nucléaire contre la Chine si celle – ci, au hasard, venait à débarquer en Nouvelle Calédonie.

    Conclusion, une dissuasion ne peut être efficace que si elle repose sur des forces conventionnelles efficaces dont le seuil d’engagement est bien plus bas que le nucléaire, qui n’est réservé qu’aux cas extrêmes (et encore). Avoir une défense reposant uniquement sur la dissuasion nucléaire, ça ne défend contre rien du tout si ce n’est la menace absolue de raser le pays !

    C’est également la raison pour laquelle les menaces de Poutine ne sont rien d’autre que du bluff. Si on en était au point de raser le Kremlin avec lui dedans, ça oui, ça serait jouer avec le feu. Mais que l’Ukraine bombarde la Crimée, les infrastructures énergétiques russes ou envahisse à la marge l’oblat de Koursk ne justifiera pas une riposte nucléaire. Plusieurs bases de bombardiers stratégiques impliqués dans la dissuasion nucléaire russe ont déjà été visées, de même qu’un radar Voronej M, pourtant essentiel à la détection des menaces balistiques. Et même là, rien en retour.

    • Roland Desparte dit :

      Bonjour @sonata,
      J’ai du mal à vous suivre, car au final (Et avec raison) vous dites la même chose que Schill…

    • LaMeuse dit :

      Oui, tant que l’on a le même logiciel cérébral que l’ennemi. Pas garanti dans la durée, avec d’une part la prolifération, là où l’on croit plus qu’on ne pense, et d’autre part l’irrationalité des dirigeants plus proches.

      Toujours se souvenir que la dissuasion a été mise en place et a fonctionné par une génération issue d’une guerre « énaurme », et qui a su s’en souvenir, dans chaque camp.

  17. Strato dit :

    les munitions téléopérées longue portée ne sont valables que si la liaison de données est sécurisée.
    Il nous faudrait une munition type SDB faible encombrement qui pourrait s’installer sur différents vecteurs (avion, lanceur terrestre etc) et sous différentes versions dont une capable d’autonomie complète.

    • KOUDLANSKI Romain dit :

      On développe le successeur du Scalp avec les Anglais, on pourrait voir avec eux, pour faire une version sol-sol du missile.

  18. Schwarzwald dit :

    « La question des frappes à longue ou à très longue distance, pour les Français, c’est toujours quelque chose qui est un peu tabou parce que, en fait, on n’a pas le droit de parler de dissuasion conventionnelle quand on est une puissance dotée. … » – merci, j’ai bien rigolé, on doit être les seuls à penser comme çà …

    • Ceci cela dit :

      Le pronom démonstratif « ça » ne prend pas d’accent. Il est la forme familière de « cela », qui n’en prend pas non plus.

      On doit être les seuls à penser comme ça.

  19. Parabellum dit :

    On a bazarde les hades …et maintenant on voudrait avoir des missiles…gaspi et cécité…terrible retard dans tant de domaines…il est temps de comprendre que l on doit lourdement réarmer …avec de la masse et de la puissance de feu…et des stocks…l Ukraine montre hélas à quoi s attendre…à moins de tenir un autre langage disons de dissuasion active…mais qui le veut et y pense pour reformâtes La Défense et le message militariste politique français ?

  20. Bob dit :

    S’il est question de ne pas mélanger les effecteurs de type nuke ou conventionnel pour un missile, c’est une chose afin de ne pas porter à confusion mais ce problème ne concerne pas l’AdT et surtout depuis la chute des communistes du pacte de Varsovie avec la fin des missiles pluton. Ces missiles avaient une portée de 120 km donc ils entraient dans le domaine du corps d’armée. Ainsi, l’AdT n’avait jamais eu de capacité stratégique contrairement à la Marine ou à l’AA.
    La dissuasion militaire passe aussi par la dissuasion conventionnelle de l’AdT associée à une supériorité technologique au sein de l’OTAN mais cette dissuasion a été un échec stratégique contre la mère russie avec son invasion à grande échelle de l’Ukraine. Il est temps de changer de paradigme au sein du Balargone et des biffins.
    Que l’AdT retrouve une capacité de frappe dans la profondeur jusqu’à 300 km, équivalents aux ATCMS US livrés à l’Ukraine est indispensable mais la DSA l’est tout autant et les VL Mica ou autres SAMPT NG ne sont pas suffisants vu leur faible nombre, sans parler de leur capacité réelle « bon de guerre » contrairement à d’autres systèmes de DSA livrés à l’Ukraine.
    Un gros chantier pour une AdT de type légion/para/colo mais outre le brassage de vent sur Linkdl et après bientôt 3 années de guerre, d’engagement de haute intensité en Europe, il n’est pas certain que l’AdT change vraiment.

  21. Malazgirt1071 dit :

    « Frappe en profondeur » vous avez dit ??
    Et ça c’est pas mieux ?? :

    https://www.youtube.com/watch?v=PibrZgA6UPM

  22. Georges Frérot dit :

    Tout cela est des plus interressant.
    Mais assurera-t-il l’indépendance de l’emploi de ces matériels ?
    En effet l’emploi de nos SCALP, MdcN, pour ne citer qu’eux, dépendent aujourd’hui du bon vouloir des USA !
    Une première étape d’urgence est de nous doter des outils de guidages de notre indépendance de décision et de frappe.
    Une seconde étape, me semble-t-il, est de définir une panoplie de moyens aéromobiles de frappe dans la profondeur.
    Le choix de l’éventail des profondeurs doit intégrer la préservation de nos moyens aériens pilotés.
    Et aujourd’hui les délais de fabrications de chacune des solutions doivent être intégrés dans ce plan.

    • Mouais dit :

      « En effet l’emploi de nos SCALP, MdcN, pour ne citer qu’eux, dépendent aujourd’hui du bon vouloir des USA ! »

      Il vous faudrait justifier cette affirmation.

  23. toufik dit :

    « …ELSA [European Long Range Strike Approach], doit faire l’objet d’une coopération entre la France, l’Italie, l’Allemagne, la Pologne, le Royaume-Uni et la Suède. »
    Impressionnant attelage pour un projet européen d’armement, l’Espagne étant par ailleurs pressentie pour le rejoindre.
    Pour sécuriser l’avancement de ce projet qui pourrait bien partir dans tous les sens (comme d’hab)°, il serait intéressant que la France et l’Italie trouvent le moyen de rejoindre, en parallèle, l’European Sky Shield Initiative menée par l’Allemagne, avec ses 21 états européens. participants (+ la Turquie… , certes), projet dont il faut relativiser le caractère de « traîtrise pour l’Europe » : à ce jour, seule l’Allemagne a commandé des Arrow 3 israéliens, et le Patriot américain ne compte que 2 ou 3 nouveaux clients européens après 2022. L’ESSI a surtout été un bon argument commercial pour l’Iris-T allemand, grand bien leur fasse.
    Il serait absurde à la fois que ce projet ESSI soit fermé à la France et l’Italie pour raison d’utilisation de systèmes différents (SAMP-T), et que France et Italie maintiennent un vague contre-projet à base de SAMP-T. C’est l’interopérabilité et la coordination de ces systèmes à l’échelle européenne qui doit être la ligne directrice, pas la recherche de prévalence de tel ou tel industriel… tout comme pour ELSA.