Le groupe aéronaval du porte-avions Charles de Gaulle a appareillé de Toulon pour la mission Clemenceau 25

Livré à la Marine nationale la semaine passée, le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Tourville a rejoint la base navale de Toulon, à l’occasion de la journée des sous-mariniers, le 27 novembre. Cette arrivée a coïncidé avec le départ du groupe aéronaval [GAN] du porte-avions Charles de Gaulle [TF-473] pour la mission Clemenceau 25. C’est en effet ce que vient d’annoncer le ministère des Armées.

Les détails de ce nouveau déploiement ont été confirmés au dernier moment. Le 23 octobre dernier, lors d’une audition au Sénat, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Nicolas Vaujour, avait en effet expliqué qu’aucune « décision définitive n’avait été prise » au sujet de l’envoi du groupe aéronaval dans le Pacifique. Cela « dépendra de l’évolution de la situation au Proche et au Moyen-Orient », avait-il dit, avant de rappeler que le « Charles de Gaulle est un outil stratégique dont les missions s’adaptent aux réalités géopolitiques ».

Quoi qu’il en soit, c’est bien vers le Pacifique que le groupe aéronaval mettra le cap. Sauf erreur, cela ne s’était plus vu depuis les missions « Alfa », menées par les porte-avions Foch et Clemenceau à la fin des années 1960, dans le cadre des essais nucléaires réalisés à Mururoa.

Dans le détail, et comme l’a récemment indiqué le contre-amiral Jacques Mallard, le commandant de la force aéromaritime de réaction rapide et du GAN, le porte-avions Charles de Gaulle « contribuera à la posture défensive et dissuasive de l’Otan en Méditerranée », avant de participer à l’exercice bilatéral annuel Varuna, en Inde. Ce qui supposera un transit en mer Rouge, et donc une vigilance accrue en raison des attaques contre le trafic maritime lancées par les rebelles houthis depuis le Yémen.

Puis le GAN prendra part aux manœuvres navales La Pérouse, « en coopération avec les marines des pays riverains de l’archipel indonésien ».

Mobilité, endurance, polyvalence, réversibilité, le GAN remplit un très large spectre de missions, de l’appréciation autonome de situation à la frappe dans la profondeur.
Bon vent et bonne mer à tous les équipages ! https://t.co/OMpWCWcLGI pic.twitter.com/q9tT0YMQh9

— Marine nationale (@MarineNationale) November 28, 2024

Enfin, il rejoindra ensuite l’océan Pacifique pour participer à l’exercice Pacific Steller, dont l’enjeu sera « d’accroître l’interopérabilité » avec la 7e flotte de l’US Navy.

« Agrégateur de forces internationales par nature, le GAN sera renforcé en mer Méditerranée par les frégates alliées italienne, américaine, marocaine et grecque. […] Véritable outil de supériorité navale, de projection de puissance et d’appréciation autonome de situation, le GAN sera déployé dans un environnement stratégique complexe. Le déploiement de cette capacité militaire souligne l’attachement de la France à la liberté d’action et de circulation maritime et aérienne », a fait valoir le ministère des Armées.

Par ailleurs, Clemenceau 25 sera aussi l’occasion de réaliser plusieurs expérimentations, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle.

« Le déploiement du porte-avions Charles de Gaulle […] marque une avancée significative dans l’intégration de l’intelligence artificielle et des technologies de collecte de données. Avec cinq data hubs embarqués – un sur le porte-avions, trois sur les frégates d’accompagnement et sous-marin et un sur Atlantique 2 – nous créons un réseau interconnecté qui maximisera l’utilisation des données collectées à bord », avait en effet expliqué l’amiral Vaujour.

Photo : Marine nationale