L’armée de l’Air et de l’Espace veut retrouver une « culture de maintenance plus proche du temps de guerre »

Ces dernières années, le Maintien en condition opérationnelle aéronautique [MCO Aéro] a fait l’objet de plusieurs réformes afin d’augmenter les taux de disponibilité des aéronefs militaires, alors jugés décevants au regard des investissements consentis.

La dernière en date a été lancée par Florence Parly, alors ministre des Armées, en décembre 2017. Ainsi, la Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques du ministère de la Défense [SIMMAD] a été remplacée par la Direction de la Maintenance aéronautique [DMAé] qui, placée sous l’autorité directe du chef d’état-major des armées [CEMA], s’est vu confier la mission d’élaborer des stratégies de MCO Aéro afin d’accroître la disponibilité des aéronefs à un coût maîtrisé.

C’est ainsi que la DMAé a mis en avant le concept de « contrat verticalisé », l’idée étant de regrouper tous les marchés relatifs à la maintenance d’une flotte d’aéronefs en un seul, puis de le confier à un prestataire unique, avec une obligation de résultat à la clé.

Si cette réforme a pu produire des résultats encourageants peu après le début de sa mise en œuvre, il est désormais difficile – voire impossible – de mesurer ses effets sur le long terme, les chiffres relatifs à la disponibilité des équipements utilisés par les forces françaises n’étant plus publiés. Cela étant, à en juger par de récents rapports, des progrès seraient encore à réaliser. C’est en effet ce qu’a estimé la Cour des comptes, dans un référé publié le 10 septembre dernier.

Bien qu’ayant observé, lors de son contrôle, une « amélioration de la performance du MCO aéronautique » et donc une « meilleure disponibilité de plusieurs flottes stratégiques d’aéronefs depuis 2018 », la Cour des comptes a cependant estimé que ces progrès, « réalisés au prix d’un accroissement significatif des moyens budgétaires », sont encore « insuffisants au regard des besoins opérationnels ». Ne remettant pas en cause le concept de contrat verticalisé, elle a souligné l’existence de « marges de progrès importantes en matière de productivité et de compétitivité » au sein du Service industriel de l’aéronautique [SIAé], rattaché à l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE].

Cela étant, alors que cette dernière réforme tarde à produire tous les effets escomptés, le général Jérôme Bellanger, chef d’état-major de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], a dit vouloir une nouvelle évolution du MCO Aéro afin de l’adapter à de nouvelles exigences opérationnelles.

« Les politiques de maintenance de nos avions d’État ont beaucoup évolué. À partir de 2005, nous nous sommes adaptés aux normes de la navigabilité pour plus de sécurité aérienne. Dans les années 2010, les marchés dits ‘verticalisés’ ont fait leur apparition avec une gestion de la performance confiée à un industriel unique pour chaque flotte », a d’abord rappelé le général Bellanger, via le réseau social LinkedIn, le 15 novembre.

Seulement, une « nouvelle évolution est indispensable pour retrouver une culture de maintenance plus proche du ‘temps de guerre' », a-t-il ajouté, après avoir souligné que les avions de l’AAE devaient « pouvoir décoller en masse et de façon très réactive », comme ils le font lors des exercices de type SAPHIR [Séquence d’activité et de production de haute intensité et de régénération].

Pour rappel, ces derniers visent à optimiser la disponibilité des avions de chasse d’une escadre dans le but d’accroître leur volume d’activité pendant une période donnée [4 à 5 jours]. Cependant, les mécaniciens n’ont pas à se préoccuper des dommages de combat…

Cela étant, pour le CEMAAE, il s’agit désormais d’aller « vers un maintien en condition opérationnelle aéronautique plus flexible, en ayant les moyens de sortir du cadre normatif, quand la nécessité nous y oblige ».

Le général Bellanger n’a pas précisé les modalités de l’évolution du MCO Aéro qu’il appelle de ses vœux. Toutefois, a-t-il dit, « nos forces doivent retrouver l’expertise du MCO de combat » car « il s’agit d’être capable de peser le risque à prendre au regard de l’enjeu opérationnel, afin de rester dans le tempo des opérations », a-t-il dit. Et de conclure : « La performance des opérations aériennes est intimement liée à la maintenance de nos moyens, à notre capacité de prendre des risques maîtrisés et à le faire rapidement ».

Photo : Florian Flahaut – Armée de l’Air & de l’Espace

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65 contributions

  1. Bastan dit :

    Les avions de chasse sont de plus en plus déployés lors des périodes de conflits ou de tension en dehors de leurs bases. Un avion peut décoller d’une base et se reposer sur une autre base gérée par une autre nation. Très peu d’Armées étant équipées de Rafale ou M2000 cela rend le moindre problème très difficile à traiter, voire l’obligation de rentrer sur une base pouvant assurer l’entretien en analysant les risques.

    • charcot 84 dit :

      N’importe quoi , les armées occidentales pratiquent l’avitaillement des aéronefs des différents pays, afin justement de pouvoir favoriser les mouvements avions sur les différentes plateformes. Un avion qui tombe en panne sur un autre aéroport, s’il ne peut être localement dépanné, les pièces de rechange arrivent par transport rapidement, et le dépannage est effectué au plus vite pour que l’avion soit de nouveau opérationnel. Selon votre théorie, il faudrait que toutes les armées de l’air du même bloc de pays soient équipées du même appareil !!! Souvenez vous de la guerre froide, la variété des modèles d’avions était bien plus importante qu’aujourd’hui, pourtant les échanges et autres exercices ont toujours pu se faire de n’importe quelle base de n’importe quel pays. La chaine logistique est prévue et opérationnelle. La guerre du golfe a bien vu de nombreux pays avec des avions différents faire une coalition, les avions au besoin atterrissaient sur des plateformes variées , étaient dépannés et repartaient sur leur base de rattachement.

      • Bastan dit :

        Un avion Rafale en panne sur une base extérieure durant une OPEX demande de la logistique, des personnels détachés pour en assurer la réparation, et ne sont plus opérationnels sur leur base de détachement. Cela est moins le cas pour un F16, F35.

        • charcot 84 dit :

          Justement en OPEX, c’est prévu la réactivité en cas de déroutement suite à panne permet d’acheminer hommes et matériels dans un laps de temps court et l’avion reste immobilisé peu de temps. Donc, vous préconisez quoi: acheter des F16 d’occase, des F35 ?

    • Grosminet dit :

      @ Bastan: Et c’est LA que la conception intelligente ,l’excellente fiabilité et la faible emprunte logisique du Rafale font toute la différence avec un avion ,disons…..US!

      Parce que Rafale est plus simple d’accès,donc plus rapide à entretenir,et « autosuffisant » au niveau des procédures de mise en marche de l’aéronef

      Changer un moteur complet en une heure,ce n’est pas donné à tout le monde……Ou en 3h,sur le pont d’e l’USS Truman ,par 7 mécanos

      Alors,en cas de panne,une équipe de mécanos (une dizaine à tout casser) dans un A400M,quelques pièces dans la soute et c’est parti…
      Pas besoin d’une flottille de C5 ou C17

      • Banquier dit :

        « la faible emprunte »
        L’économiquement faible aura des difficultés à emprunter dans notre établissement, car pour pouvoir prêter, il nous faut des garanties.
        En dépit des grandes qualités humaines de notre personnel, notre banque reste empreinte des notions traditionnelles de l’activité bancaire.
        Nous lui conseillerions de s’adresser plutôt à un établissement de microcrédit ou à une association pratiquant le prêt d’honneur. Ces structures, qui ont une faible empreinte dans la masse totale des emprunts accordés dans le pays sont beaucoup plus adaptées à la situation d’une personne à faible revenu.

    • lym dit :

      Si vous supposez qu’une nation pourra assurer une maintenance d’un appareil d’une autre qu’une panne aurait obligé à s’y dérouter car elle en est aussi équipée, vous rêvez éveillé: Les contraintes sécuritaires (du danger d’intervenir sur un avion armé, avec des différences d’intégration possibles, au travail mal fait voir saboté) autant que de responsabilité font que ce ne sera jamais fait ainsi. Même entre compagnies aériennes qui pourtant sont essentiellement clientes du duo Airbus/Boeing on ne fait pas cela.

      Les risques calculés ici me paraissent plus de mieux savoir estimer ce qu’il serait raisonnable (ou pas) de tolérer niveau potentiels voir petits problèmes pour laisser voler un appareil qui « dans le manuel » devrait rester au sol. Absolument pas de faire faire le taf par d’autres.

      • Avekoucenzeh dit :

        Pour dire « et même », il convient d’employer l’adverbe « voire » (généralement précédé d’une virgule) plutôt que le verbe « voir » (qui n’a pas ce sens).

        Du danger d’intervenir sur un avion armé, avec des différences d’intégration possibles, au travail mal fait, voire saboté.
        Qu’il serait raisonnable (ou pas) de tolérer niveau potentiels, voire petits problèmes pour laisser voler un appareil.

      • Pascal, (l'autre) dit :

        Effectivement ne pas confondre le « cross servicing » qui peut se définir comme des opérations d’accueil et de remise en œuvre (avitaillement, mise en sécurité de l’armement, etc) et une opération visant à résoudre une panne! Défini au sein de l’OT.A.N. par le S.T.A.N.A.G. 2234.

  2. adnstep dit :

    Logique.
    Il y a une différence énorme entre :
    – selon le contrat établi, vous aurez 25 avions disponibles demain matin,
    et
    – je veux 30 avions disponibles demain pour exécuter les missions.

  3. Un mec dit :

    quand les bureaucrates se rendent compte que l’excès de normes est contre productif.
    C’est pour cela que les machines en OPEX on de meilleurs dispo…
    Des pièces, des personnels dispo et qui prennent leurs responsabilités et font parler leur expérience.

  4. fran17 dit :

    Simple, abroger la navigabilité des aéronefs d’état ou utiliser l’art 10

    • Pascal, (l'autre) dit :

      « abroger la navigabilité des aéronefs d’état » Si seulement! Je suis parti à la même période de la mise en œuvre de la navigabilité avec le système de gestion « S.A.G.E.R.T.N.G.! J’avais dit à l’époque « bonne chance »!

      • JILI dit :

        Il est tout à fait logique ce général, et les moyens en hommes et en matériel doivent être fournis à l’armée de l’air afin de non retrouver une culture mais une efficacité NATURELLE et CONSTANTE. Il y a peu, il était mentionné qu’elle manquait de personnel compétent, ce qui est inacceptable au regard du nombre anormalement trop élevé du personnel d’état. En effet, non seulement c’est certainement la cause principale de l’endettement anormal de notre pays, et qui est sérieusement dissimulé. Bref, ça revient à dire et là je ne mets pas en cause les emplois justifiés de tous les fonctionnaires indispensables au bon fonctionnement de toutes nos administrations, mais ceux créés injustement par nos bureaucrates et technocrates pour satisfaire leurs délires débiles de puissance. Bien sûr et ceci au détriment du budget de l’armée et donc automatiquement du nombre de son personnel et du matériel qui lui manque gravement. En ce moment et dans le nouveau budget, ils s’attaquent à ces excès mais les mesures sont insuffisantes.

    • Steph dit :

      alors la,tout faux ! la véritable raison est une réelle perte de compétences des mécanos de l’AA(e) .De plus les militaires veulent travailler comme les civils et surtout ne pas faire d’heures sup!

      • JC dit :

        Même s’ils ne veulent pas faire d’heures sup, ils en font quand c’est nécessaire ou pas.

        • JILI dit :

          Tout à fait d’accord, tout comme les militaires ne sont pas prêts de travailler comme le civil, et encore dans ce dernier il faut mentionner les différences selon les catégories de travail, et les circonstances de réalisation du travail. En effet, en opération ou au combat et je le dis en souriant, je ne vois pas nos braves gars cesser le combat car durant la semaine ou le jour conflictuel, ils ont fait leur 35 heures hebdomadaire ou leur sept heures de la journée.De même dans le privé et je l’ai vu incessamment et le vois encore, s’il faut finaliser ou terminer le jour même un travail ou un chantier, les salariés effectuent conscieusement leur travail et ainsi des heures supplémentaires car n’oublions pas que ces dernières apportent une rémunération supplémentaire qui est bien souvent nécessaire au travailleur et à sa famille. Même dans l’administration, il y a des personnes conscienceuses qui travaillent en plus lorsqu’il
          le faut. Bref, il faut respecter les personnes qui travaillent et cesser de les diminuer car dans tous les secteurs existent et depuis toujours des personnes respectables, et ceci quelque soit leur niveau ou leur domaine de travail. Franchement j’arrête car je crois que cette argumentation quant à
          ne pas faire d’heures supplémentaires est à mourir de rire!

      • Pascal, (l'autre) dit :

        « la véritable raison est une réelle perte de compétences des mécanos de l’AA(e) » Quand on voit la durée de formation de certaines « spé »………….. maiskisoncons les formateurs au sein de l’A.A.E.
        « De plus les militaires veulent travailler comme les civils et surtout ne pas faire d’heures sup! »Vous l’avez lu dans le quotidien du Peuple?

    • La capitale de l'État, l'état de la capitale. dit :

      Les aéronefs d’État.
      L’état des aéronefs.

      https://dictionnaire.lerobert.com/guide/etat-majuscule-ou-minuscule

  5. Phil dit :

    Je vais jouer l’ancien combattant mais tant pis ! Quand l’A.A.(E) avait encore des vrais anciens avions (Jaguar, F1, Mir 3) les mécaniciens étaient formés aux « réparations dommages combat », par des stages pratiques d’une semaine sur des épaves. Il s’agissait alors d’effectuer des réparations (circuits carburant/ hydraulique/ électrique) et cellule pour un seul vol opérationnel. Cela à servi notamment lors de la guerre du Golfe sur Jaguar et aussi lors des opérations en Afrique. Les avions étaient capables de rentrer en métropole par convoyage. C’était bien l’expertise de combat ainsi cité par le Général Bellanger. Ce type de stage n’existe plus à ma connaissance, c’est bien dommage. D’une façon plus générale, les mécanos sont plus dans le rythme mécanos avions transport civil. Les contrats de maintenance poussée ou majeure par des partenaires civils sont passés par là… Est-ce lié à la conception des avions récents (Rafale, A400M) ?

    • Pascal, (l'autre) dit :

      @Phil le « R.D.C. » était assez rustique sur des avions comme le Mir F1, la famille des III et sur ce vénérable guerrier qu’était le Jaguar alors certes des nouvelles techniques ont été mises au point et testés sur un avion comme le Rafale composé de majoritairement de composite mais techniquement n’est ce pas devenu trop pointu nécessitant le constructeur?
      ps: par « pointu » j’entends des processus complexes et nécessitant un outillage, une infrastructure difficilement déployables et non pas une incapacité , une remise en cause du professionalisme, du « Royal Cambouis dont les « Choumacs »!

      • Phil dit :

        Pascal, j’entends bien, c’est pour cela que j’évoquais les contrats de maintenance mis en place peut-être à cause de la conception des avions… Cependant quand je vois que pour remplacer une ampoule ou un autre composant à »2 balles » dans un boitier, il faille l’envoyer « chez le constructeur », c’est affligeant ! Non pas que les mécanos actuels n’en seraient pas capables mais les industriels qui ont mis ces contrats (souvent d’anciens officiers de l’AAE à la retraite passés civils) doivent bien se taper sur le ventre en voyant s’arrondir leur chiffre d’affaire…. Je le dis sans animosité…

        • Grossous dit :

          Chiffre d’affaires, avec un s à affaires (l’idée étant que l’entreprise fait des affaires et pas une seule affaire).

        • Pascal, (l'autre) dit :

          @Phil « Je le dis sans animosité… » Je vous rassure, je n’ai pas remarqué la moindre animosité dans vos propos!
          « Cependant quand je vois que pour remplacer une ampoule ou un autre composant à »2 balles » dans un boitier, il faille l’envoyer « chez le constructeur », c’est affligeant !  » Le même constat concernant nos (très) chères bagnoles où pour changer un ampoule il faut quasiment passer par le réseau du constructeur (même si avec la génération des ampoules au xénon l’ampoule est « censé » avoir la même durée de vie que le……………………véhicule)! Pour revenir à « l’aéro » j’aimerais voir le R.D.C. sur Rafale tout en me remémorant celui sur Mir III!

      • Choumac dit :

        Bonjour Pascal, (l’autre) !

        Qu’entendez-vous par « Choumacs » ?

        Un membre de ma famille était surnommé de cette manière pendant son service mais il ne m’en a jamais précisé l’origine.

        Merci pour votre aide !

      • Participe dit :

        Les techniques ont été testées.

    • Conjugaisons dit :

      Cela a servi.
      L’expertise citée.

    • Trop de chefs, pas assez d'indiens dit :

      @ Phil
      @ Phil
      Cela a été « rejoué » pour la première fois depuis 32 ans pendant la phase 3 de l’exercice intergalactique « ORION » en 2023.
      https://www.journal-aviation.com/actualites/orionis-le-mco-se-prepare-aussi-aux-imperatifs-operationnels-de-la-haute-intensite~56892.html

      Comme sur la photo, des types derrière des écrans, mais pas de mécanos au cul des aéronefs.

  6. Lecoq dit :

    Des pieces des bon hommes pour les monter et suffisemment de masse pour faire le mco et faire decoller ce sui est necessaire.
    Ajd la masse n’est pas la

  7. speedbird101A dit :

    Autrement dit moins d’intellos du numérique et bien plus de bouchons gras ……………..normal !!

    • Pascal, (l'autre) dit :

      Il en faut des deux………………..cotés! « L’intello » du numérique qui va détecter puis analyser la panne potentielle sur un moteur par exemple et qui va déterminer si cette panne peut être solutionné par le « Royal Cambouis (bouchons gras quelle………………….. »délicatesse ») le moteur ne quittant pas la cellule où au contraire qui doit nécessiter une dépose moteur! La durée de la maintenance étant un peu……………..différente!

  8. MAS 36 dit :

    Un article précédent ici même indiquait un déficit de 1 000 sous-officiers pour l’AAE. Ce n’est donc pas gagné du tout.

  9. StJacques dit :

    Il est important de conserver un vrai savoir faire au sein de l’AAetE en mco et arrêter de tout vouloir externaliser (ce qui in fine coute plus cher) ; de toute façon en cas de guerre, Dassaut sera detruit, comme tout site industriel strategique des les premieres heures ou jours)

  10. LYP dit :

    Il existe plusieurs moyens de s’affranchir de la Navigabilité lorsque cela le nécessite. L’article 10 en est un mais il est rarement utilisé. Pour les exercices de type « SAPHIR », faute de moyens nécessaires, c’est un recours aux prélèvements qui permettent de maintenir la disponibilité demandée. Pour les MCO verticalisés, même si ces derniers ont apportés des améliorations, c’est au titre d’efforts budgétaires importants mais il existe encore trop d’intermédiaires étatiques et industriels pour une réactivité efficace.
    Commençons d’abord par constituer des lots de rechanges utiles sur les retours d’expérience des premières années de mises en service et ne commandons pas tout, et n’importe quoi. Ensuite, limitons les contraintes administratives lourdes en terme de décision et de réalisation des marchés et demandons aux différents acteurs des contrats verticalisés, plus de souplesse envers leurs sous-traitants qu’ils doivent considérer avant tout, comme des partenaires.
    Quand il le faut, l’autonomie des unités et commandements organiques ne doivent pas reposer sur des attentes de réponses soumises à un contrat. Il faut prendre sa part de responsabilités qui depuis plusieurs années reposent sur le principe suivant :
    « Il vaut mieux entendre le bruit sec d’un d’un parapluie qui s’ouvre que le bruit sourd d’une carrière qui s’effondre »

    • Participe dit :

      Ces derniers ont apporté.

    • Ah ! Qu'en termes galants ces choses-là sont mises. dit :

      Les contraintes administratives lourdes en termes de décision et de réalisation des marchés.

      « En termes de » s’écrit avec « termes » au pluriel, alors qu’« en matière de » s’écrit avec « matière » au singulier.
      Mais dans la mesure où l’Académie réprouve l’emploi d’« en termes de » en dehors de son seul sens de « dans le vocabulaire de », autant conserver le singulier et utiliser directement « en matière de » :

      Les contraintes administratives lourdes en matière de décision et de réalisation des marchés.

      https://www.academie-francaise.fr/en-termes-de

  11. PPSD dit :

    faut il comprendre que ça glande en MCO et que cela coûte beaucoup ?

    • LYP dit :

      Oui, malheureusement et ce sont les industriels responsables des contrats de verticalisation qui tirent les ficelles. Tout ce qui n’est pas prévu au contrat fait l’objet de nouvelles forfaitisations et elles sont nombreuses.
      En complément, les externalisations ont dépouillé les effectifs et les savoir faires. Faire marche arrière est maintenant devenu pratiquement impossible !
      Si la DMAé assure les fonctions de soutien, c’est la DGA qui continue à assurer les développements et les modifications sans forcément s’assurer des conséquences induites sur le terrain. Encore un axe d’effort vers une DGA NG !

    • JC dit :

      Sous couvert d’améliorer la MCO on a donné les clés du camion mili aux civils, au grand bonheur des actionnaires.

  12. Czar2 dit :

    Encore un jolie enfumage/ouverture de porte ouverte.
    Vivement que des étoilés en deuxième section nous explique ce qu’il fallait faire sans l’avoir fait ou à minima essayé de le faire quand ils étaient d’active.

    Courage à ceux qui sont au charbon.

  13. Achille-64 dit :

    Pour comparer ce qui est comparable, le principe de la maintenance sur Rafale dans l’Aéro (avec des services techniques étroitement liés aux opérations de l’unité) semble bien plus efficace que ce qui se pratique dans l’AAE … où l’on vient juste de mettre en oeuvre le retour d’une proportion de techniciens vers les escadrons … après plus d’une décennie d’errance qui a consisté à déporter quasi-totalement la maintenance opérationnelle vers les ESTA.
    Un bel exemple de ‘bougisme’ dont on pouvait prévoir le résultat dès le départ.

  14. JeanS dit :

    Il faut aussi que le supply chain le shop, fonctionne.
    Qu’il n’y ait pas de rupture de pièces détachées.
    Que l’indus ou ses sous traitants soient en mesure de fournir asap ce dont on a besoin.
    Quelle que soit la flotte d’aéronef (strat, tactique, chasse, voilure tournante)
    Pas d’avion devenant magasin et ne volant plus durant…………….

  15. JC dit :

    Après avoir bien dégraisser le personnel voilà que l’on manque de graisseux…..Quelle ironie !

  16. leplaneur84 dit :

    BALZAC, c’est génial ! Faut compter à minima une semaine pour avoir une pièce si elle n’est pas sur la base mère alors que l’armée de l’air pouvait la livrer en 72h.
    70% des avions qui sortent d’entretien du SIAé sont arrêté à leur retour sur la base mère car il y a un soucis à régler (OBIB trouvé), opérations non réalisées…
    Externalisation des moteurs : au top également ! On envoie certains modules sur la route pour les laver avec un karcher. Après avoir traversé la métropole, une fois nettoyé, on les retourne sur la base mère. Si à l’inspection après lavage sur la base mère, un défaut est trouvé, il re traverse le territoire pour changer l’élément défectueux.
    Les clefs dynamométriques traversent la France alors qu’un atelier de l’AAE pourrait les vérifier de l’autre côté de la route… Un petit contrat entre le SIAe vers l’AAE est trop compliqué.
    Ça, c’est faire des économies et être productifs…
    A part dépenser l’argent du contribuable, que le signataire du contrat s’assure une bonne reconversion et surtout démotiver les troupes et perdre du temps dans la MCO…

    • FNSEA dit :

      Les horticulteurs, qui rencontrent tant de soucis pour faire pousser leurs soucis, en perdent la voix à nous le dire : qu’il concerne la fleur ou le tracas, le mot souci s’écrit sans s au singulier.
      Il y a un souci à régler. Aucun souci. Je me fais du souci. Ma fille est une sans-souci. Le souci de plaire. Une fleur de souci à la boutonnière.

  17. Lebet Michel dit :

    Progrès net.

  18. Alfred dit :

    Ce sont les mêmes problèmes qui remontent partout, faute de s’être souvenu au moment des reorganisations successives des armées que l’efficacité repose sur un minimum d’autonomie des unités, notamment pour entretenir leur matériel. La mode etait a l’epoque de raisonner en ETP (équivalents temps plein) économisés, de faire des beaux graphiques et d’avoir un ordinateur allumé sur son bureau (certains fonctionnant d’ailleurs h 24 pour eviter a leur utilisateur de chercher le bouton marche/arrêt )