La DGA mène une étude sur la prolongation de la durée de vie des Alphajet de la Patrouille de France

Alors que la formation des pilotes de chasse de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] se fait désormais exclusivement avec des turbopropulseurs PC-21 Pilatus, la flotte d’Alphajet, jusqu’alors utilisée pour cette mission, est sur le déclin. Selon la dernière édition des Chiffres clés de la Défense, elle comptait 72 exemplaires, dont 51 dédiés aux vols d’entraînement et 21 affectés à la Patrouille de France [PAF].

Jusqu’alors, l’AAE pouvait pallier l’usure prématurée des Alphajet soumis à de fortes contraintes mécaniques lors des représentations et des entraînements de la PAF en s’appuyant sur une flotte encore importante. Ce qui n’est désormais plus le cas.

« Notre souhait est de faire voler les Alphajet aussi longtemps que possible au sein de la Patrouille de France. Nous serons aidés en cela grâce à l’arrivée des PC-21 ainsi que par les réflexions en cours sur une réduction du nombre d’Alphajet déployés à Cazaux. Tout ceci nous permettra de récupérer des avions et donc du potentiel au profit de la Patrouille de France, repoussant la nécessité d’un remplacement à l’horizon 2035 », avait expliqué le général Philippe Lavigne, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air & de l’Espace [CEMAAE], lors d’une audition parlementaire, en 2019.

Plus récemment, dans une réponse à une question écrite posée par le député Frank Giletti, le ministère des Armées avait assuré que la « pérennité de la PAF » ne serait « pas remise en question au-delà de 2032 ». Et d’ajouter, sans livrer de détails, que, s’agissant du remplacement de l’Alphajet, « toutes les solutions » étaient « envisageables et étudiées, notamment avec le Royaume-Uni et l’Espagne ».

Quoi qu’il en soit, encore faut-il être certain que les Alphajet, qui totalisent plus de 40 ans de service, puissent tenir le coup au-delà de 2032, voire jusqu’en 2035. Pour le savoir, il faut évaluer leur potentiel… Et c’est précisément ce qu’est en train de faire DGA Essais en Vol [DGA EV], dans le cadre d’une étude sur la « prolongation de la durée de vie » de ces avions.

Pour cela, DGA EV a fait exécuter à ses quatre Alphajet « instrumentés » des figures du programme de la PAF [un ruban et une synchronisation], avec des pilotes de la patrouille et de son centre d’essais aux commandes.

L’objectif était de collecter des données, comme, par exemple, les paramètres d’accélération, afin de permettre au constructeur, Dassault Aviation en l’occurrence, de « cibler au plus juste les efforts mécaniques subis par les Alphajet de la PAF » et de « faire une projection sur leur utilisation future dans le cadre de leur utilisation actuelle », explique DGA EV. Il ne reste plus à attendre le verdict…

Cela étant, l’Alphajet devra être remplacé à un moment ou à un autre. Pour le ministère des Armées, la solution consistera « à développer ou à acquérir un avion modulaire répondant à la fois aux besoins de patrouille, de Red Air, mais également d’avion de complément, à l’aune du SCAF [Système de combat aérien du futur] et de son vecteur habité, le NGF [avion de combat de nouvelle génération] »