Dassault Aviation a remis une offre préliminaire au Pérou pour une vente éventuelle de 24 Rafale

Ces derniers jours, il a été avancé par plusieurs médias suédois que la Colombie allait choisir le JAS-39 Gripen E/F pour remplacer ses avions de combat Kfir à bout de souffle. Et cela aux dépens du Rafale de Dassault Aviation et du F-16V de Lockheed-Martin. Ce que Bogotá a refusé de confirmer. « Il y a beaucoup de rumeurs, mais il n’y a pas encore de décision. Nous attendons la décision du président Gustavo Petro », a seulement déclaré Iván Velásquez, le ministre colombien de la Défense.

Le 105e anniversaire de la force aérienne colombienne [Fuerza Aérea Colombiana – FAC], célébré le 8 novembre, aurait pu être une occasion pour le président Petro de faire une annonce à ce sujet. Mais il faudra patienter encore… puisqu’il a seulement répété que le Kfir serait bel et bien remplacé, sans aller jusqu’à préciser le modèle susceptible d’être retenu. En clair, aucune décision n’a été prise… Ou si elle l’a été, de nombreux détails restent encore à régler.

🔴 Desde Madrid, Cundinamarca, el Presidente @petrogustavo anunció que el Gobierno tomó la decisión de cambiar la actual flota estratégica de la Fuerza Aeroespacial de Colombia, por aviones nuevos de última tecnología, que permitan fortalecer la soberanía del país. pic.twitter.com/u8UDefYzGY

— Presidencia Colombia 🇨🇴 (@infopresidencia) November 8, 2024

En tout cas, probablement que le choix de la Colombie sera regardé avec intérêt par le voisin péruvien, lequel a récemment lancé un processus pour se procurer vingt-quatre nouveaux avions de combat, afin de permettre à sa force aérienne [Fuerza Aérea del Perú – FAP] de remplacer ses Mirage 2000 et ses MiG-29 [lesquels ont déjà été retirés du service, faute de pièces détachées pour assurer leur entretien]. Et cela d’autant plus que les trois appareils considérés par Lima sont les mêmes que ceux en lice dans l’appel d’offres colombien.

La FAP souhaite moderniser son aviation de combat depuis au mois 12 ans. Pendant un temps, elle s’était intéressée au Rafale, au Gripen E/F, au F/A-18 Super Hornet, à l’Eurofighter, au MiG-35 et au Su-30/35. Mais, faute de crédits budgétaires ad hoc, elle ne put qu’adresser des demandes d’informations aux industriels. Et cela même si l’Espagne lui avait proposé une douzaine d’Eurofighter [tranche 1] d’occasion, à un prix unitaire de 61 millions de dollars.

Cela étant, en octobre, le ministère péruvien de la Défense, Walter Enrique Astudillo Chávez, a confirmé qu’un plan pour acquérir 24 nouveaux avions de combat avaient été validé par le gouvernement. Et d’indiquer que son financement se ferai grâce à un prêt d’environ 2 milliards de dollars sollicité auprès de la Banco de la Nación, l’objectif étant d’abord d’acquérir un premier lot de 12 appareils, à l’issue d’un appel d’offres pour lequel Dassault Aviation, Saab et Lockheed-Martin allaient être sollicités.

Dans un entretien accordé au site spécialisé Zona Militar, le chef d’état-major de la FAP, le général Carlos Enrique Chávez Cateriano, a livré quelques détails sur la procédure en cours. Ainsi, il a révélé que 11 différents modèles d’avions ont été considérés pour moderniser l’aviation de combat péruvienne. « Nous avons éliminé les plus coûteux, ceux sans support technique d’après-vente et ceux provenant de pays sous sanctions économiques. Finalement, il nous reste trois modèles : un suédois, un américain et un français », a-t-il dit.

📍#Peru (🇵🇪)

In an interview with @Zonamilitar1, Lt. Gen. Carlos Enrique Chávez Cateriano confirmed that the @fapperu is set to decide its future multirole fighter in 2025 after the military budget is unveiled.

He also states they expect the first units within 2-3 years. pic.twitter.com/VSLXTzL66G

— SA Defensa (@SA_Defensa) November 8, 2024

Même si la compétition n’a pas encore été formellement lancée [elle devrait l’être d’ici le printemps prochain, le temps d’en régler les derniers détails avec le ministère péruvien de l’Économie], le général Cateriano a fait savoir que les trois industriels en lice avaient déjà remis leurs « offres préliminaires ».

La FAP leur a demandé d’inclure un programme de maintenance pour les sept premières années d’exploitation des nouveaux avions ainsi que des compensations directes et indirectes pour soutenir l’industrie locale. À noter que ces dernières ne concerneront pas forcément le seul ministère péruvien de la Défense. Enfin, l’achat des munitions se fera séparément.

L’un des enjeux pour les trois industriels en lice sera de livrer les premiers appareils environ trois ans après la signature du contrat. Ce qui pourrait être préjudiciable à la candidature de Saab, qui n’a livré que 9 F-39 Gripen à la force aérienne brésilienne sur les 36 commandés en 2014.