Le général Burkhard confirme que la France prendra bientôt le commandement de la mission de l’Otan en Irak

Dix ans après avoir été créée sous l’égide des États-Unis pour défaire le califat autoproclamé par l’État islamique [EI ou Daesh] entre l’Irak et la Syrie, l’opération Inherent Resolve [OIR], qui s’attache désormais à empêcher toute résurgence de l’organisation terroriste, va évoluer dans les mois à venir.

En effet, le 27 septembre, suite à un accord entre Washington et Bagdad, le Pentagone a annoncé que la mission d’OIR en Irak prendrait fin d’ici septembre 2026, selon un plan comptant deux phases.

Ainsi, les forces de la coalition antijihadiste devront avoir achevé leur retrait de « certains lieux » en Irak avant septembre 2025. Pour autant, Bagdad l’autorisera à mener des opérations contre les positions occupées par l’EI en Syrie au moins jusqu’en septembre 2026. Et cela, « sous réserve des conditions sur le terrain et, bien évidemment, des consultations entre les futurs dirigeants politiques irakien et américains ».

« Pour être clair, les États-Unis ne se retirent pas d’Irak », a souligné le Pentagone même si la fin de la mission militaire d’OIR doit s’achever dans ce pays. « Nous avons l’intention de rester en contact, à titre de conseil et d’assistance, avec les services de lutte contre le terrorisme [irakiens], le commandement des opérations conjointes, la force aérienne et les peshmergas kurdes, qui jouent tous un rôle très important dans les missions de lutte contre l’EI », a-t-il expliqué.

Et d’ajouter : « Jusqu’à la fin de la mission militaire de la coalition en Irak, ce type d’activités de partenariat peut certainement se poursuivre. Nous continuerons de discuter avec les Irakiens – dans un cadre bilatéral – de la manière dont nous pouvons continuer à les conseiller, à les aider et à leur permettre de mener les opérations nécessaires contre le terrorisme au-delà de cette période ».

Cela étant, en 2018, et à la demande de Bagdad et sous l’autorité du Commandement allié des forces interarmées de Naples [JFCNP], l’Otan a déployé une mission en Irak [NMI – Nato Mission Iraq], avec l’objectif de « renforcer les institutions et les forces de sécurité irakiennes » pour qu’elles « puissent, de manière autonome, empêcher le retour de l’EI et combattre le terrorisme ».

Depuis mai dernier, le commandement de cette mission de l’Otan en Irak est assuré par les Pays-Bas, lesquels passeront le relais à la France. C’est en effet ce qu’a annoncé le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 25 septembre dernier [le compte-rendu vient d’être publié, ndlr].

« En Irak, nous menons l’opération Chammal, dans le cadre de l’opération Inherent Resolve, menée en coalition sous l’égide des États-Unis. Il s’agit principalement de lutter contre la résurgence de Daesh. Nous menons, à partir d’une base opérationnelle dans la région, des missions de reconnaissance et d’appui au profit des forces irakiennes. OIR a vocation à prendre fin, à la demande des Irakiens, qui veulent prendre acte du pas décisif qui a été franchi dans la lutte contre la menace terroriste que représente Daesh », a d’abord rappelé le CEMA. Et d’ajouter : « La mission de l’Otan en Irak va perdurer. La France en prendra le commandement l’an prochain ».

Il faut dire que la France est très impliquée en Irak. Outre les opérations aériennes menées depuis la Jordanie au titre de l’opération Chammal, les forces françaises ont déployé la « task force » Lamassu aux côtés de leurs homologues irakiennes. La mission de ce détachement est de contribuer à la formation de « bataillons Désert », dédiés à la lutte contre les groupes armés terroristes, dans le cadre d’un « partenariat militaire opérationnel ».

Quoi qu’il en soit, il reste à voir quelles seront les capacités que les forces françaises engageront en Irak quand elles auront pris le commandement de la NMI, sachant que, par exemple, les Pays-Bas ont engagés, en coopération avec l’Espagne, des hélicoptères de transport lourds CH-47 Chinook pour garantir la mobilité aérienne de la mission.

Selon l’Otan, tous les membres de l’Otan, ainsi que l’Autriche et l’Australie, contribuent à la NMI. Celle-ci compte actuellement « plusieurs centaines de conseillers militaires et civils et d’éléments de soutien ».

Photo : Otan

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33 contributions

  1. Rakam dit :

    Mais qu’ allons faire dans ce merdier…c’est bon,ont à déjà donné, qu’ils ce demmerde une bonne fois ,toujours à nous cracher à la gueule, mais pour leur faire le job,viennent nous pleurer ,merde sa suffit!

  2. Lothringer dit :

    OTAN = Atlantique Nord
    Irak = Moyen Orient

    Cherchez l’erreur.

    • speedbird101A dit :

      Inch Allah tel que c’est parti ,l’OTAN va bientot se renommer carrément Organisation du Traité de l’Arabie Nord ou de l’Afrique Nord ,voir les deux …….et avec la France dans le commandement intégré !

      • Avekoucenzeh dit :

        En dépit d’une homophonie trompeuse, le verbe « voir » ne signifie pas « et même ». C’est l’adverbe « voire » (avec un e final) qui a ce sens.

    • Cortex, OTAN te dire qu'il n'y a pas d'erreur dit :

      Comme l’indique la doctrine de l’OTAN, ‘la sécurité des membres de l’Alliance est indissociable de la paix et de la sécurité dans le monde entier.’ Il est donc légitime pour l’OTAN d’être n’importe où sur le globe s’il y a un besoin pour notre sécurité. Rappelons que les Irakiens ne sont pas capables de gérer seuls la menace islamiste. Donc, il n’y a pas d’erreur, comme vous le pensez…

    • vrai_chasseur dit :

      La mission d’assistance de l’OTAN à l’Irak est une mission non-combattante répondant à une demande officielle de Bagdad.
      http://www.nato.int/cps/en/natohq/topics_166936.htm?selectedLocale=fr

      • toufik dit :

        Mission de formation essentiellement. Les « conseillers militaires »… Apparemment il y a de grandes réflexions à l’OTAN sur la portée de cette mission, au budget encore modeste.
        https://www.nato.int/cps/en/natohq/official_texts_228133.htm
        « 23. NATO Mission Iraq (NMI) Enabler Transition Planning – this is one of the uncertainties included in the Budget Holders’ input to the MTRP and is dependent on military political discussions and decisions that are expected later in 2024. Council has tasked the NATO Military Authorities to expedite planning for self sustainment, but military requirements for this transition are yet to be fully defined. If the need for anticipated self sustainment of NMI materialises, the potential financial impact on the Alliance Operations and Missions Budget for NMI for 2025 could be an increase of up to EUR 18.4 million beyond the currently estimated budget of EUR 28.5 million. »
        Et la Turquie, là dedans… ? Pour faire le lien avec l’autre article de M. Lagneau de ce jour : là, on a une vraie belle situation de cheval de Troie. Qu’en pensent les Kurdes du Kurdistan irakien…?

    • PK dit :

      « Cherchez l’erreur. »

      Pas d’erreur : l’OTAN fait tout pour justifier les dires de Poutine.

      C’est quand même un soutien de taille, non ?

  3. Clavier dit :

    On va pouvoir leur placer quelques Rafale……
    le Bengladesh, la Serbie et la Colombie devront attendre encore un peu pour l’avion « mondial » ……

  4. PHILIPPE dit :

    en résumé en Irak, sauf erreur au mépris du droit international, certains ont semé on va dire la panique pour rester polis et c’est à la France de passer la serpillière.
    Quelle est la suite du programme pour les supplétifs ?

    • Mica X dit :

      La France n a pas été partie prenante dans cette aventure pitoyable, elle occupe un terrain qu’elle occupait déjà avant cette funeste entreprise, elle place ses pions dans une mission mise en place à la demande de l Irak. Et si cela em… Poupou et ses copains iraniens, tant mieux.

      Le neurones ça doit servir parfois sinon ça s’usent.

    • Frédéric dit :

      Soupir. Les Philippes ne savent pas se servir d’un moteur de recherche ?

  5. Stakhan Vada dit :

    A défaut d’avoir une armée puissante, nous avons au moins de états-majors reconnus et capables de diriger des opérations de grande envergure. A titre personnel j’aurais préféré avoir les deux.

  6. Lecoq dit :

    Il est sur place a la demande des autorités irakienne, donc de manière légale, ce qui n’est pas tout a fait le cas de ta chère russie, qui a envahit et massacre les populations de son voisin, souverain, l’ukraine …

  7. Robmac dit :

    La France surendettée est une grande puissance et rayonne dans le monde !

  8. Goose dit :

    Ben, légalement, on répond à une demande officielle du gouvernement irakien.
    Assimilez donc ce rappel…………

  9. Mica X dit :

    @ poupou Tequel l’aboyeur
    Concernant cette mission « Il » est là-bas à la demande de l IRAK; lire le lien plus haut (si toi comprendre).
    Et sinon il fait quoi ton donneur d’ordre en Ukraine avec ses potes Kadirov et Kim

  10. Bob dit :

    Au moins, vu leurs réserve de pétrole, on peut supposer que l Irak est solvable. C’est déjà ça.

  11. Aymard de Ledonner dit :

    Toute l’action de l’OTAN en Irak se fait sur demande du gouvernement irakien, émanation du parlement élu de ce pays.
    Vous nous rappelez ce que les troupes russes font de légal en Ukraine?

  12. Elwin dit :

    Vous avez vu des colons? Ou vous avez juste de l’amitié pour Daesh ?

  13. Frédéric qui en marre des collabos dit :

    Gag ? Invitation par le gouvernement irakien 🙂

  14. Roland Desparte dit :

    A la réflexion je me demande si on n’a pas tendance à considérer la morale occidentale comme devant être le moteur de la gouvernance du monde ? Faut-il vraiment que l’OTAN (dont on a vu l’efficacité dans les Balkans, en Afghanistan, en Libye, en Irak et au Soudan, …), se mêle de tenter d’imposer sa propre morale (Celle de l’ONU et du Droit international, dont on mesure l’efficacité en Ukraine ou à Gaza…) dans des conflits dont on sait que la résolution ne passe pas la présence d’une force de police inopérante mais par la soumission forcée de celui qui refuse toute solution pacifique… Il faut soit se donner les moyens de soumettre (écraser les terroristes et leurs « proxys ») ou laisser les choses se décanter “naturellement“, quitte à ce que le fort écrase le faible (Comme au Tibet ou au Xinjiang…), car depuis des lustres le monde est ainsi fait, et on ne peut imposer “dans la joie et la bonne humeur“ une vision occidentale à des peuples qui refusent toute ingérence, au nom de leur souveraineté, de leur Dieu et/ou de leurs lois tribales ou traditionnelles. Espérons que tout se passe bien pour nos soldats et que ceux-ci seront dotés de moyens adaptés et autorisés à répliquer fermement en cas d’agression, quelle qu’elle soit et par qui que ce soit.