Un hélicoptère NH-90 de la Marine nationale a effectué une mission de « déminage aéroporté »

Lutte antinavire, lutte anti-sous-marin, secours maritime, évacuation sanitaire, transport, etc… L’hélicoptère NH-90 Caïman NFH [Nato Frigate Helicopter] mis en Å“uvre par la Marine nationale peut effectuer un vaste panel de missions. Il vient d’en ajouter une nouvelle.
En effet, la Flottille 33F a récemment été sollicitée par le commandement de l’arrondissement maritime de l’Atlantique [CECLANT] pour soutenir le Groupe des plongeurs démineurs [GPD] dans une opération visant à neutraliser une munition dite « historique », en l’occurrence un obus de 240 mm et de 160 kg, découverte au pied d’une falaise difficile d’accès, dans le goulet de Brest, plus précisément dans le secteur de Toulbroc’h et de la commune de Locmaria-Plouzané.
Cette opération avait été évoquée par le CECLANT le 25 septembre, via le réseau social X. Mais il n’en avait pas donné tous les détails. Ce qui vient de faire la Marine nationale.
Le Groupe de Plongeurs Démineurs (GPD) de l’Atlantique a procédé ce 24.09 au contre-minage d’une munition historique découverte en pied de falaise, dans le secteur de Toulbroc’h – Commune de Locmaria-Plouzané (29)💥 pic.twitter.com/pr4a6Mpx28
— Préfecture maritime et commandement en chef ATLANT (@premar_ceclant) September 25, 2024
Ainsi, la 33F a engagé l’un de ses NH-90 pour transporter cet obus sous élingue sur le lieu désigné pour le pétarder, c’est-à -dire en mer. Une telle mission, qui n’entre pas dans le cadre des activités opérationnelles de cet hélicoptère, a dû être minutieusement préparée.
« La réalisation de cette mission a demandé une préparation minutieuse en amont pour évaluer les risques et adapter les procédures de treuillage, conçues pour le transport de personnel et de petit matériel », explique en effet la Marine nationale. « Météorologie, reconnaissance du terrain, études fines des capacités de la machine, analyse des risques et briefing avec le GPD ont été autant d’éléments contribuant au succès de cette opération », a-t-elle ajouté.
Finalement, il aura fallu moins de 20 minutes au NH-90 de la 33F pour treuiller l’obus en question et le déplacer au bout d’un câble de 40 mètres de longueur. Il a ensuite été déposé en mer, à 30 mètres de profondeur, ce qui a permis au GPD de la pétarder en toute sécurité.
Une telle opération n’a évidemment pas été sans danger… En 2020, après la tempête Alex, dans les Alpes Maritimes, un NH-90 de l’Aviation légère de l’armée de Terre avait été mis en difficulté par un groupe électrogène qu’il transportait sous élingue, au point qu’il avait dû s’en débarrasser. La « cargaison s’est mal comportée durant le transport, mettant en danger l’appareil et son équipage », avait expliqué l’État-major des armées.
Quoi qu’il en soit, pour la Marine nationale, cette mission inédite [du moins pour un NH-90] a valeur d’exemple. « Penser au-delà du cadre, prendre des risques mesurés, réfléchir et travailler avec d’autres unités expertes : la manÅ“uvre, d’envergure modeste, permet déjà de préparer les esprits à l’inventivité nécessaire à la victoire de demain », a-t-elle conclu.
Photo : CECLANT / Marine nationale





« Penser au-delà du cadre, prendre des risques mesurés, réfléchir et travailler avec d’autres unités expertes : la manœuvre, d’envergure modeste, permet déjà de préparer les esprits à l’inventivité nécessaire à la victoire de demain »
Un bon état d’esprit.
Bon état d’esprit et quelques mois plus tard, c’est la même personne qui va t’engueuler pq tu n’as pas respecté la DG machin ou l’IP truc.
Doctrine PIPE : Pas d’Initiative Pas d’Emmerdes !
En vigueur partout en France !
On dirait une phrase tout droit sortie du pipotron.
J’admire sincèrement les personne qui arrivent à parler comme ça
Ils ont quand même dû serrer un peu les fesses. 40m c’est peu vs un obus de 240mm.
Oui,
et oui.
Effectivement, être cadre supérieur, il y a des formation pour ça !
🙂
C’était suffisant pour le déposer à 30 m de profondeur, je suppose.
Le risque d’explosion de la munition devait être faible à nul, sinon ils ne l’auraient pas transportée.
Je ne vois pas comment on pourrait qualifier de faible ou nul le risque d’explosion d’une munition se trouvant au fond de l’eau. Par définition, on n’en sait rien. S’ils la laissent tomber de 40 mètres et que rien ne se passe c’est que le risque était faible ou nul. Dans le cas contraire, on peut en conclure que le risque n’était pas négligeable…
En effet, il est pratiquement certain que les plongeur-démineurs ont « préparé » l’obus à son transport.
C’est une belle opération, mais on est loin des opérations de dragage effectuées par certains hélicoptère américains.
Sans être un spécialiste il s’agit là d’un hélitreuillage tout simple d’une charge modeste de 160kg. Même s’il s’agit d’un obus de 240mm, une fois la fusée retirée avant toute manipulation, son déplacement ne présente alors plus aucun risque d’explosion, éventuellement un risque chimique si l’obus est rempli d’hyperite ou d’une autre saloperie de ce genre.
Il est vrai que retirer la fusée d’un obus rouillant depuis 80 ans au fond de la mer est une opération enfantine….
Pas de l’« hyperite » (ni de la « superite »), de l’ypérite.
Ce nom est lié à la ville belge d’Ypres.
par la suite, il a fallut 257h de maintenance du NH90 … 😀
Il a fallu.
Au-delà de la réussite de l’opération, il faut reconnaître l’expertise de la Marine Nationale dans le domaine de la communication.
« Le salaire de la peur », dans la 3ème dimension. Pétera? Pétera pas?
En tout cas, bravo aux pilotes du NH90 et aux intervenants du GPD.
Hors sujet,mais le énième épisode des « malheurs du F-35 » vient de sortir.Cela ne pouvait attendre.
https://www.geo.fr/geopolitique/f-35-toujours-plus-ruineux-le-chasseur-furtif-americain-rate-encore-des-objectifs-cruciaux-222774
Ce genre de manip’ à déjà été effectuée il y a quelques années, mais sans la com’ qui prévaut aujourd’hui au ministère pour enjoliver le travail efficace et très professionnel de nos forces. Respect et courage à nos militaires.
Cette com’ est nécessaire pour contrer la bataille informationnelle que nous subissons de plus en plus visiblement (notamment sur internet) à base de « La France est finie, elle a touché le fond. Baissez les bras et laissez vous faire ».
Vous aurez remarqué que ce blog n’est pas épargné, au travers de certains commentateurs.
Il y a dix ou quinze ans, ce genre d’info n’était diffusé que dans les journaux locaux, pour le côté curieux et anecdotique.
Donc, la France n’a pas touché le fond parce qu’une équipe de déminage a fait sauter un obus de la SGM ?
Je ne sais pas si la France a touché le fond, mais dans le fond, vous ne valez pas grand-chose avec ce type d’argumentation… Peut-être que votre fonds de commerce est à revoir… à moins que vos fonds propres ne soient surestimés.