La Direction générale de l’armement a testé avec succès la munition téléopérée « Colibri »

Le ministère des Armées n’a pas attendu la guerre en Ukraine pour s’intéresser aux munitions téléopérées [MTO, encore appelées « munitions rôdeuses » ou « drones suicides »]. Le Commandement des opérations spéciales [COS] avait en effet exprimé le souhait de posséder cette capacité dès février 2021. D’où les projets « Colibri » et « Larinae », lancés un an plus tard par l’Agence de l’innovation de défense [AID], dans le cadre d’une procédure inédite, censée permettre le développement rapide de solutions peu onéreuses.

Dans le détail, « Larinae » consistait à mettre au point une MTO capable d’atteindre une cible potentielle dans un rayon de 50 kilomètres. Quant à « Colibri », il visait à développer une capacité similaire, mais avec une portée réduite à seulement 5 kilomètres.

En 2023, l’AID annonça qu’elle avait retenu deux solutions pour le projet Colibri : l’une proposée par MBDA et Novadem, l’autre soumise par KNDS France et Delair. Il s’agissait alors de permettre à la Direction générale de l’armement [DGA] d’exploiter « plusieurs axes technologiques et opérationnels » pour répondre « efficacement » et « rapidement » aux besoins exprimés par les forces. La même procédure fut suivie pour Larinae.

Dans le même temps, la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 a fixé l’objectif d’acquérir 1800 MTO au profit des régiments de l’armée de Terre.

En février dernier, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu a annoncé que des MTO, produites par Delair, seraient livrées aux forces ukrainiennes dès l’été 2024.

« J’ai pris la décision de commander 2000 munitions téléopérées, autant pour les besoins de l’armée française que pour l’Ukraine. […] Les drones kamikazes sont absolument fondamentaux dans la conduite des opérations »et pourront constituer un « complément du CAESAr [Camion équipé d’un système d’artillerie] en matière d’artillerie », avait en effet déclaré M. Lecornu, lors d’une visite des établissement Delair, à Toulouse.

A priori, les délais n’ont pas pu être tenus puisqu’il aura fallu attendre le 15 octobre pour que DGA procède aux essais de la MTO Colibri développée par Delair et KNDS France. C’est en effet ce qu’a annoncé M. Lecornu, lors d’une audition au Sénat.

« J’ai le plaisir de vous annoncer que les tests faits, cet après-midi, par la DGA sur la munition téléopérée de Delair et de KNDS [France] ont été réussis. Et donc, nous allons pouvoir les confier à l’Ukraine. La France a désormais ses propres munitions téléopérées », a affirmé le ministre.

Pour rappel, cette MTO est basée sur le drone UX11 de Delair qui, utilisé par les forces spéciales françaises depuis 2019, est optimisé pour les vols BVLOS [Beyond Visual Line of Sight] tout en étant insensible au brouillage. De son côté, KNDS France a fourni la charge à fragmentation et effets contrôlés.

Ce 16 octobre, à l’occasion d’une audition à l’Assemblée nationale, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill, a confirmé la livraison prochaine à ses troupes des « mêmes munitions téléopérées que nous allons fournir à l’Ukraine ». L’un des objectifs sera de « tirer les leçons de leur emploi » par les forces ukrainiennes.

Cela étant, le général Schill a estimé qu’il ne serait pas pertinent de faire des « stocks » de telles MTO, étant donné que leur technologie est en constante évolution.

« L’enjeu, pour moi, est d’avoir des industries capables de produire des MTO les plus à jour possible, d’avoir un flux de production qui permette l’entraînement et un stock minimum mais surtout de produire beaucoup plus au moment où j’en aurais besoin », a expliqué le CEMAT. Et de conclure : « Le risque à constituer des stocks de telles munitions reviendrait à avoir des munitions obsolètes, tellement l’évolution est rapide dans ce domaine ».

Photo : DELAIR

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72 contributions

  1. Bastan dit :

    Le talon d’Achille de tous ces drones ne serait il pas leur système de guidage? Je pense que les études sur le brouillage doivent être la priorité de nombreuses Armées. Sans oublier une attaque de saturation massive répétée. Des drones leurres à bas coût sans armement ou système de guidage sophistiqué peuvent grandement affaiblir une défense.

    • Ihitai dit :

      « tout en étant insensible au brouillage », c’est marqué dans l’article pourtant

      • rainbowknight dit :

        Le fabriquant garantit son produit combien de temps avant que d’autres ne sachant pas qu’il est insensible au brouillage ne le fasse, car ils ignoraient que c’était impossible ?

        • Aymard de Ledonner dit :

          Ce type de commentaire est assez pénible. Si le positionnement du drone est dépendant d’un système GNSS, il y a un risque de brouillage. Si le positionnement est inertiel et/ou utilise l’analyse d’images, dans la mesure ou il n’y a aucune communication, vous n’avez rien a brouiller.
          Lisez les articles, renseignez vous un minimum avec de nous déverser votre bile.

          • rainbowknight dit :

            Mais oui bien sûr, est-ce parce que vos actions dans cette société seraient dévalorisées que vous pouvez certifier que cette technologie merveilleuse sera toujours efficiente ?
            D’autres ont juré que nos technologies assureraient à l’ Ukraine la Victoire…. il nous faut revoir « certaines choses » tant les russes et sans doute leurs amis contrarient nos affirmations.
            Le bouffon n’amuse qu’un temps après il lui faut renouveler les pitreries pour avoir l’heur de plaire.

          • rainbowknight dit :

            « tirer les leçons de leur emploi » pourquoi le doute subsiste ?
            Une petite bourrasque ou le souffle puissant d’ Eole et voilà notre bijou bousculer par les turbulences?
            Son aérodynamisme le prédestine à affronter les pires tempêtes…..
            Probablement un bon produit pour les théâtres « sous-développés » sans injurier les populations locales mais là où l’adversaire dispose de moyens technologiques suffisants …..
            Lisez et comprenez les mots du général…. pas de stock d’un pareil bijou est ce bien raisonnable ?

        • French cancan dit :

          C’est en fabriquant des drones qu’on devient fabricant de drones.

    • Yoyolegigolo dit :

      dans l’article il est bien spécifié que ces drones sont insensibles au brouillage…

      • Bastan dit :

        Comme les avions déclarés furtifs dans des articles. Mais qu’en sera-t-il dans quelques années, voire mois? Le Titanic était insubmersible d’après les experts et articles de presse.

      • PK dit :

        Ça n’existe pas, ou alors d’une seule façon, en filo-guidé, comme font les Russes actuellement. Mais évidemement, pour 50 km, c’est compliqué…

        • Momo dit :

          Faux
          C’est même expliqué un peu plus haut.
          Idem les missiles de croisiere

          • alors dit :

            Non mais c’était comme souvent avec PK un message pour chercher à valoriser les russes

          • PK dit :

            On peut l’expliquer, mais pas le prouver. Qu’on mette une centrale inertielle pour un missile balistique qui file presque tout droit à une vitesse inarrêtable est une chose, qu’on fasse la même chose pour un drone kamikaze est une autre, à moins de faire grimper le coût au prix du missile balistique, surtout en ajoutant une « IA » pour la phase terminale…

            Donc, oui, ça n’existe pas, autrement qu’en filo-guidé aujourd’hui.

    • Techmaster dit :

      Je crois que la solution réside dans l’IA pour le dernier kilomètre.
      Il me semble que Palantir a développé une solution permettant au drone de reconnaitre et de choisir automatiquement des cibles selon leur priorité. Et je pense que le drone ne se sert plus dans ce cas là de données GPS pour sa navigation.
      Coté low tech on pourrait même imaginer équiper un drone de 2 caméra et faire de la trigonométrie.
      Vous pouvez déjà développer ce genre d’approche avec des solutions open source en python (yolov5 permet la reconnaissance d’objets multiples par exemple, il suffit d’entrainer le modèle pour repérer d’autres objets, de créer la logique de priorisation, celle de trigonométrie (ou une autre méthode) afin d’utiliser ensuite les API de navigation d’un drone pour se rapprocher de la cible).

      cf. SAKER AI

      • Aymard de Ledonner dit :

        Cela existe déjà. Le scalp donné aux ukrainiens et développé dans les années 90 utilise déjà l’analyse du relief pour se positionner en comparant ses observations à une carte embarquée.

    • Matou dit :

      Il est indiqué dans l’article que ce drone est insensible aux brouillages: « …cette MTO est basée sur le drone UX11 de Delair qui, utilisé par les forces spéciales françaises depuis 2019, est optimisé pour les vols BVLOS [Beyond Visual Line of Sight] tout en étant insensible au brouillage. »

    • Roman dit :

      Cela est vrai en Ukraine car la plupart des drones téléopéré sont de conception civil et non militaire et ne sont donc pas conçu pour résisté au brouillage.

    • Aymard de Ledonner dit :

      La France, historiquement ne voulait pas dépendre du GPS US. Une expertise spécifique a donc émergé dans le domaine du positionnement inertiel.
      Cette expertise est aujourd’hui un atout précieux, avec la reconnaissance d’images.

      • rainbowknight dit :

        Véritable indépendance qui n’autorise pas l’emploi du SCALP par les ukrainiens sans l’assentiment US….. la cible doit être validée par des experts non français.

    • radionucleide dit :

      et en plus, il brouille l’écoute

    • joe dit :

      Bons baisers de paris… putler va encore couiner qu’il est agressé par l’occident collectif 🙂 Au moins l’Ukraine, c’est duv rai test grandeur nature.

    • v_atekor dit :

      Le fabricant garanti qu’il est insensible au brouillage, probablement parce que la munition n’est pas guidée par radio, mais par IMU, vidéo et IA.
      .
      Ces solutions qui coûtaient des millions à développer il y a 20 ans pour une performance moyenne ont perdu massivement du prix et pris massivement de la qualité. Après la guerre en Ukraine, le guidage IMU/optique/IA remplacera le gps quasi en standard (presque) partout, un peu à la façon dont les moteurs de marine à charbon ont été évacués par le pétrole par la 1ère guerre mondiale. Il est très probable que la solution devienne à terme aussi économique qu’un capteur GPS on n’y est pas encore, mais on en prend rapidement le chemin.
      .
      Donc pas de brouillage GPS. Par contre, il faut penser leurres, le camouflage visuel et thermique…

      • Quand le fabricant garantit, il apporte sa garantie et le contrat est garanti.

      • rainbowknight dit :

        Pas brouillable mais leurrable et trompable la HITECH la plus efficiente qui réclame une certaine expérience pour approcher l’objectif et le traiter quand les conditions météorologiques sont favorables…..
        Bien lire les garanties avant d’acheter le produit. Le fabriquant se désengage, certes mais le « couillon » lui il est engagé …..

      • 3e personne du singulier dit :

        Le fabricant garantit.

  2. Ils volent et leur chef d'escadrille c'est BESSON dit :

    Cit :[ La Direction générale de l’armement a testé avec succès la munition téléopérée « Colibri »]

    Crécerelle , le retour ! ;0)

    https://www.youtube.com/watch?v=5Fayxud6ICQ

  3. Félix GARCIA dit :

    Les troupes légères, aéroportées (parachutistes ou non) et de montagne seront encore plus létales.
    Les Pays Baltes et Scandinaves pourraient apprécier. Les Arméniens aussi …

    • BESSONIAN , l'Aigle du Caucase dit :

      Cit :[ pourraient apprécier. Les Arméniens aussi …]

      Ils ont déjà bien gouté ! Ils en ont même eu une indigestion .

      • Félix GARCIA dit :

        Un nettoyage ethnique aidé par du matériel israélien.
        Mais pas que, l’artillerie aussi a fait le boulot, notamment le couple drone + artillerie classique (BM-21, Smerch, 152/122mm …), les forces spéciales et unités de montagne … ils se sont préparés.

  4. HMX dit :

    Pas d’accord avec le Général Schill, qui a l’air de sous estimer la consommation en drones sur le front ukrainien : il faut au contraire entreprendre de stocker par dizaines de milliers ces munitions télé-opérées (MTO). Oui, les technologies évoluent. Et oui, les MTO que nous achèteront dans 5, 10 ou 15 ans ne seront plus identiques à celles que nous produisons actuellement. Mais il faut produire et stocker, pour ne pas nous retrouver pris au dépourvu lorsque un nouveau conflit éclatera. Et le cas échéant, il faut du stock, beaucoup de stock pour laisser le temps à l’industrie de redémarrer et démultiplier la production en cas de conflit : on a vu en effet que cela pouvait prendre beaucoup de temps…

    Même obsolètes dans 10 ans, ces munitions resteront… des munitions. Les armes produites dans les années 1970 ou 1980 sont aussi obsolètes : pourtant elles sont massivement utilisées par les belligérants en Ukraine, et ailleurs dans le monde. Ce sera la même chose pour nos MTO (moyennant peut être un simple changement des batteries ?). Il est urgent de constituer progressivement un stock stratégique de MTO, pour notre propre usage bien sûr, mais aussi pour pouvoir en livrer massivement à des pays alliés le cas échéant.

    Sur le fond, il est assez inquiétant de voir comment raisonne le CEMAT… personne pour lui faire comprendre qu’en cas de conflit, un petit stock de quelques milliers de drones sera consommé en une poignée de journées, et que les industriels n’auront pas le temps de produire et de livrer en masse de nouveaux drones dans un tel délai ?…

    • peterr dit :

      A mon avis, oui et non. 2000 munitions de ce type en stock me parait en effet bien léger. En avoir des dizaines de millier excessif. En dehors d’être techniquement obsolète elles risquent d’atteindre leur date de péremption avant d’avoir été utilisées (bon en ce moment on pourrait les filer à l’Ukraine). Le stock c’est aussi de l’argent immobilisé qui n’est plus dispo pour autre chose.
      Et surtout raisonner sur le seul retex ukrainien qui, certes, doit être pris en compte n’est pas forcément pertinent. Un conflit sur le sol européen sera à n’en pas douter fort différent de celui en Ukraine. Déjà l’aviation sera utilisée massivement et tout cela risque de rapidement se terminer par de jolis champignons.

      Bon si vous re flécher l’argent de l’AME versé à ceux qui n’ont jamais cotisé, versé aux assoces type SOS Méditérranée, etc … pour votre production vous avez mon accord

      • St-Denis dit :

        Le Zéro stock… est une grosse comerie… une foutaise de comptable
        Dans l’industrie, ça a juste arrêté des usines dans les quelques heures suivant la non livraison prévue
        Là ça va être pareil…
        On va dire quoi en cas de guerre… stop… c’est pas du jeu… pouce
        Laisse moi le temps que l’usine de drones tourne qq jours… et on reprend le fight après…
        c’est limite de la trahison… en d’autres temps, le conseil de guerre… n’est pas loin

        • nonozen dit :

          2000 ce n’est pas zéro stock. On serait bien mari avec 10000 drones inutilisables. Regarder les Himars, les américains ont un stock de folie et les russes les contres mesures. Un stock qui fera plouf à côté cela ne sert à rien. Par contre des unités de fabrication souple et agile, là est la solution.

      • 2e personne du pluriel dit :

        Si vous re-fléchez.

    • dolgan dit :

      donc selon vous, les drones utilisés en Ukraine sont issus de stocks? Parce que sinon …

    • E-Faystos dit :

      personne ne lui fera la morale.
      d’une part ces munitions stockées ne seront valables indéfiniment. leur production, stockage et contrôle sera un poids financier qu’aucun officier ne voudra assumer.

    • Dodo dit :

      Comme très souvent, arrêtons de considérer désormais que le prochain conflit sera comme celui de l’Ukraine et que nous, nous serions engagé de la même façon.
      L’Ukraine n’est pas la règle du conflit futur pour la France qui n’est pas dans la même situation et dont on a un mal fou à désigner clairement un ennemi sérieux qu’on devrait affronter. Si un pays comme la Corée du Sud n’a pas à chercher pour savoir contre qui elle risque de se battre, ce n’est pas le cas de la France. On a beau fantasmer une guerre contre la Russie, pour dire qu’on manque de tout, mais dans les faits, cette guerre est une fiction.

      Sur le stock, combien de drones avait l’Ukraine au début du conflit ?
      Sur le stockage, faut s’enlever de la tête que tout se conserve. Un drone comme ça, doit se conserver peut-être 5 à 10 ans tout assemblé, que ce soit la structure, la motorisation, les mécanismes, l’explosif, la batterie.
      Pour la France on est sur un engagement de 2 brigades dans un cadre de coalition, c’est autour de cela qu’on calquer nos besoins en munitions et en consommation de munitions. Ce n’est pas ce que font les Ukrainiens ou les Russes dans un conflit qui engage 700 000 hommes de chaque côté.
      On peut le regretter, on peut le dramatiser, on peut refaire vivre l’invasion allemande de 40 pour s’inventer une menace , mais il est très important de comprendre de quoi on parle et de ne pas imaginer une armée que nous n’avons pas face à des menaces que nous n’avons pas et des engagements que nous ne ferons pas.

    • Mica X dit :

      Le coût & les risques du stockage, les vérifications nécessaires avant usage si stockage prolongé, les mises à jour, les dates de péremption…

      Cela se discute si on peut en fabriquer rapidement un grand nombre

    • Matou dit :

      Sans compter qu’en cas de conflit majeur, les structures de production seront parmi celles visées en premier très probablement et pas assez de Mamba pour tout protéger (infrastructures critiques, unités de production de matériel militaire, etc). A moins de rendre la production de ce type de matériel facile, rapide, délocalisable aisément en format compact (voire multipliable) avec un savoir faire productif facilement transmissible sans lourdeur d’approvisionnements.

    • Bastan dit :

      Comme les vieux chars datant de la période soviétique déployés par centaines comme canon consommables par les russes en Ukraine. Celui qui reçoit les obus sur la tête ne se demande pas s’ils sont modernes, anciens. Se moque du fait qu’ils soient moins précis, mais s’inquiète de la densité des tirs.

    • Jack dit :

      @HMX : « Même obsolètes dans 10 ans, ces munitions resteront… des munitions. »
      => Les charges militaires ont une durée de vie. Dans 10 ans, elles seront bonnes pour le recyclage.
      .
      Les armes produites dans les années 1970 ou 1980 sont aussi obsolètes : pourtant elles sont massivement utilisées par les belligérants en Ukraine, et ailleurs dans le monde
      => Vous parlez des véhicules blindés ? Si oui, vous pensez réellement que les obus utilisés ont plus de 40 ans ? En outre, l’espérance de vie du matériel le plus ancien est très faible.
      .
      « personne pour lui faire comprendre qu’en cas de conflit »
      => Conflit ? Mais contre qui ? Où ça ? La France seule ou en coalition avec les pays de l’OTAN ?
      .
      « un petit stock de quelques milliers de drones sera consommé en une poignée de journées »
      => Les drones ne sont pas l’arme absolue dans toutes les situations… Loin de là ! Ne faite pas une généralité de ce qui se passe en Ukraine. Tous les pays sont déjà en train de travailler sur des parades à au MTO (low cost ou complexes)

    • B,A = ba dit :

      HMX, vous auriez raison si nous étions exposés à une guerre de type Ukraine.
      Or cette guerre a pu être déclenchée seulement parce que les Ukrainiens étaient dépourvus d’armes capables de détruire les lieux de pouvoir politique russes et leurs occupants.
      .
      Depuis longtemps la France détient de telles armes.
      À l’exception de la tragique incompétence de notre personnel politique (que le Général Schill préfère pas mentionner), notre situation n’a rien d’identique à celle de l’Ukraine.

    • Elwin dit :

      Tout à fait. Et une autre des grosses leçons de l’Ukraine est que lors d’une guerre de haute intensité tout ce qui tue est ressorti des placards pour créer de la masse. Jusqu’au mitrailleuse Maxims! Alors sans ressortir les Lebel garder des muns de 2024 ne semble pas si délirant…

    • Aymard de Ledonner dit :

      Les munitions d’hier n’étaient pas guidées. Elles sont donc moins précises mais jamais obsolètes.
      Une MTO que l’ennemi peut tromper pour la faire tomber sur vos propres troupes est elle obsolète. Vous pouvez en avoir un million mais si sur le champ de bataille elles sont plus dangereuses pour vous que pour l’adversaire, je pense que le terme obsolète est approprié.
      Si le Hezbollah a encore quelques pages qui n’ont pas explosé, je doute qu’ils les aient gardé « au cas où »…..

    • EchoDelta dit :

      Assez d’accord c’est confondant de bêtise. C’est comme stocker des chars ou des camion. même si l’on a pas le personnel actuellement pour les utiliser, si guerre il y a, le personne en quelques mois vous l’aurez, ce ne sera pas pareil pour des chars, des camions, des canons d’artillerie, ou des blindés divers. Et cela se revendra toujours d’occasion, les conflits ne manquant pas sur la planète.
      Si l’on a avait produit 1000 césars, 500 seraient déjà sur le front de l’Ukraine en 6 mois… et aurait pu épargner des vies ukrainiennes (puisque ce sont nos alliés de circonstance), voire 300 en Arménie, et les Azéris n’aurait peut être pas si facilement enfoncé le front arméniens au Haut K.
      Si la formation prend du temps, c’est toujours moins long quand on est motivé par un conflit, et mons aléatoire, que de relancer de la production de matériel.

      • 3e personne du pluriel dit :

        Les Azéris n’auraient pas.

      • Lothringer dit :

        D’un autre côté, vu le nombre de fournisseurs d’artillerie en ce bas-monde , les Arméniens sont peut-être responsables de leur débâcle, quelque part.
        Et nous serons responsables de nos propres futures débâcles.

    • Tannenberg dit :

      Perso je trouve son raisonnement cohérent, il faut savoir gérer son budget (qui n’est pas infini) et ses priorités (les drones ne sont pas en haut de la liste et c’est normal), par ailleurs vous pensez peut-être ainsi parce que vous voyez le conflit en Ukraine mais les forces russes sont quand même assez loin de notre pas de porte. Donc si on voit que ça chauffe, on devrait avoir le temps de s’organiser. Par contre j’espère que la planification a fait son boulot en identifiant les composants critiques nécessaires pour fabriquer ces drones et qu’on a des stocks pour éviter de se retrouver en slip si les chaînes d’appro déraillent (idéalement TOUS – y compris la résine! – les éléments devraient être fabriqués en France, a minima en Europe de l’ouest), parce qu’avec Larinae et Colibri, on ne semble pas avoir a faire a des drones qu’on peut bricoler dans son garage, il faut des capacités industrielles minimum… difficile de tout avoir.

      • Affaires à faire dit :

        On a sans doute beaucoup de choses à faire, mais on ne semble pas avoir affaire à des drones qu’on peut bricoler dans son garage.

        Avoir à faire quelque chose : devoir faire quelque chose.
        Avoir affaire à quelque chose ou à quelqu’un : être en relation avec, être confronté à quelque chose ou à quelqu’un.

    • joe dit :

      Pas vraiment. L’Ukraine fabrique plusieurs dizaines de milliers de drones par mois, je ne vois pas en quoi l’Europe entière ne pourrait pas faire le triple ou le quadruple si besoin. Fabriquer des drones qui seront obsolètes dans très peu d’années est inutile. Le brouillage nécessite des puces plus chères pour les contrer car plus évoluées, les lasers vont faire leur apparition également, c’est une question d’années pas de décennies, vos dizaines de milliers de drones deviendront inutiles car incapables d’atteindre leurs cibles. Vous n’avez pas saisi le concept de défense collective : chaque pays dépense moins en stock pléthorique qui seront jetés après deux décennies. le talon d’Achille est la préparation de chaînes d' »approvisionnement et de montages pour augmenter la production, ce qui est largement en cours d’amélioration.

    • Why not dit :

      HMX@ Je préconise la création d’une agence nationale chargée de déterminer, avant la prochaine guerre de haute intensité, s’il est préférable de stocker des MTO ou des imprimantes 3D destinées à produire des MTO…

  5. Félix GARCIA dit :

    Des nouvelles du SkyCarrier et de l’AVATAR ?

    « SKY CARRIER »
    https://www.milton-innovation.com/fr/drones-milton/147-sky-carrier.html
    —> La Section technique de l’armée de Terre teste le concept d’un « drone bombardier »
    https://www.opex360.com/2023/03/25/la-section-technique-de-larmee-de-terre-teste-le-concept-dun-drone-bombardier/

    « L’armée de Terre a fait une démonstration de son mini-drone armé « AVATAR » »
    https://www.opex360.com/2023/05/14/larmee-de-terre-a-fait-une-demonstration-de-son-mini-drone-arme-avatar/

  6. Félix GARCIA dit :

    PS : Avec des SkyCarrier dans les unités d’appui pour larguer des grenades de 40mm ou des obus de 60/81mm, l’infanterie aura un sacré capacité d’appui-feu.
    MEPAC et MO 120 RT, 60/81mm sur mortiers ou drones-bombardiers, chapelets de grenades de 40mm par drones-bombardiers ou lance-grenades, AVATAR (HK416/EVOLYS) et COLIBRI.

    Les CAESAr (155mm et LRM [Thundart, ASSM …]) et LARINAE pourront modeler le champ de bataille sans que l’appui-feu de l’infanterie soit sacrifié (rapidité, agilité, rythme, puissance, volume, précision …).

  7. Félix GARCIA dit :

    OpexNews@OpexNews
    « Pour un coût unitaire d’environ 20000€ pour une portée de 5km et 50000€ pour 150km, ce produit promet une rupture importante avec l’existant. » @SebLecornu (Vers la guerre ?)
    https://x.com/OpexNews/status/1846449377172226215

  8. Félix GARCIA dit :

    Pi l’entrainement ne devrait pas coûter cher non plus …
    Y a plein d’avantages quand même …
    Un truc pas cher pour les rendre moins visibles : une bombe de peinture pour leur donner grossièrement/rapidement la couleur du jour/moment avant l’envol ; blanc (tel quel), bleu ciel, gris, noir, couché de soleil …

  9. Philippe dit :

    C’est sûr que l’obsolescence de ce genre de matériel est à prendre en compte.
    Un drone devrait donc être « plug and play » au niveau de ses composants internes : cela permettait de le faire évoluer sans devoir réinvestir dans une machine entière. Mieux : autant le stocker avec les composants « critiques » à part, si il y a besoin d’une mise à jour, on plugge le matériel mise à jour et on envoi le tout dans la tronche de nos adversaires.

  10. Kardaillac dit :

    Je regardais ce soir sur TaiwanPlus News un reportage sur les drones développés par l’industrie taiwanaise. Ils ont toute la gamme et sont au stade de la production. En fait, ils font la course avec les continentaux et ils placent en même temps leurs commandes aux USA pour ne pas être pris de court.
    https://www.taiwanplus.com/news/taiwan-news/military/241016009/taiwan-seeks-to-buy-1000-attack-drones-from-the-us-by-2030
    Pendant ce temps nous nous pâmons sur les prototypes.
    Qui a donné l’assurance que Berlin se sacrifierait pour Paris ?

    • Félix GARCIA dit :

      On ira défendre les Baltes et les Polonais avant ça.

    • toufik dit :

      @Kardaillac : pas que dans les airs, les drones : https://www.taipeitimes.com/News/taiwan/archives/2024/06/12/2003819233
      « the “Hellscape” strategy would involve deploying thousands of uncrewed submarines, surface vessels and aerial vehicles around Taiwan to buy the nation, Washington and its partners time to assemble a response. »
      Sur l’IA dans les drones : Jensen Huang, le patron de Nvidia (par ailleurs gros client de TSMC), est américano-taïwanais. Il est aussi membre de la RAND Corporation. Je n’imagine pas qu’il puisse ne pas s’impliquer personnellement dans la défense de Taïwan. Il pèse 38 milliards de dollars. J’espère que sa sécurité est bien assurée.

  11. Stakhan Vada dit :

    Mieux vaut tard que jamais.

  12. Why not dit :

    HMX@ Je préconise la création d’une agence nationale chargée de déterminer, avant la prochaine guerre de haute intensité, s’il est préférable de stocker des MTO ou des imprimantes 3D destinées à produire des MTO…