L’armée grecque confirme son intérêt pour des VBCI neufs et d’occasion après une présentation de KNDS France

Depuis qu’il a été mis sur le marché, et malgré de très bons retours d’expérience [RETEX] de ses engagements en Afghanistan et au Mali, le Véhicule blindé de combat d’infanterie [VBCI] a accumulé les déboires à l’exportation. Écarté des appels d’offres lancés par le Canada [programme « Close Combat Vehicle »], le Danemark, les Émirats arabes unis ou encore la Lituanie, il avait pourtant suscité l’intérêt de la British Army, qui ne donna pas de suite, ainsi que celui du Qatar, l’émirat ayant récemment relancé les discussions pour en acquérir 490 exemplaires, alors qu’il privilégiait auparavant l’achat de Boxer.

Aussi, à ce jour, le VBCI n’est en service qu’au sein de l’armée de Terre, qui en possède 628 exemplaires. Cependant, cela pourrait changer prochainement.

En effet, faute d’avoir pu mener à son terme le programme Kentauros, qui visait à moderniser les capacités de son infanterie mécanisée, l’armée grecque est en quête d’un nouveau véhicule de combat d’infanterie. Or, ce dossier fait désormais partie de ses priorités. D’où les efforts de KNDS France [ex-Nexter] pour promouvoir le VBCI en Grèce et tenter de damer le pion à Rheinmetall, qui propose son KF-41 « Lynx » à Athènes.

En 2021, KNDS France dévoila une nouvelle version de son VBCI, développée pour répondre aux besoins exprimés par l’état-major de l’armée grecque [GES]. Appelée « Philoctète », celle-ci repose sur une tourelle téléopérée munie d’un canon 40 CTAS [c’est-à-dire utilisant des munitions télescopées produisant des effets similaires à ceux d’un canon de 90/105 mm] ainsi que sur une motorisation plus puissante [600 ch].

Par la suite, KNDS France a noué des partenariats avec des industriels grecs, comme Hellenic Defence Systems, spécialiste de la conception et de la production de systèmes d’armes, de missiles et de munitions. Dans le même temps, l’industriel peut compter sur le soutien – indirect – de l’armée de Terre. En novembre dernier, celle-ci déploya des VBCI en Grèce à l’occasion de l’exercice « Coopération Olympique ». Et ces derniers, à en croire Defence Review, laissèrent une très bonne impression à l’état-major grec.

#Grèce | Début de l’exercice Olympic Cooperation ! Profitant de la relève des @FrForcesRomania, une partie du Battle Group quittant s'est réengagée immédiatement sur l'exercice interalliés🇧🇬🇨🇾🇬🇪🇬🇷🇺🇸 #OLYCO.
➡️ S'entraîner au combat blindé et renforcer nos savoir-faire. pic.twitter.com/dJR92R9a4r

— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) November 19, 2023

En mars, il fut rapporté que KNDS France avait proposé de fournir immédiatement à l’armée grecque 120 VBCI d’occasion – donc prélevés dans la dotation de l’armée de Terre – en guise de solution provisoire et sous réserve d’une commande de 250 VBCI « Philoctète » dans le cadre une co-production avec l’industrie locale. En outre, il était question d’un « financement et de garanties de l’État français ».

Cette offre n’avait jamais été confirmée jusqu’au 1er octobre. En effet, l’état-major de l’armée grecque a fait savoir, via un communiqué laconique, que des « représentants » de KNDS France venaient de lui faire une présentation concernant des « VBCI neufs et d’occasion ».

Cette proposition n’est pas sans rappeler le mécanisme qui avait été mis en place par Paris pour vendre à Athènes des chasseurs-bombardiers Rafale. Pour rappel, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] avait dû se séparer de 12 exemplaires pour les livrer à son homologue grecque. Depuis, un contrat a été notifié à Dassault Aviation pour les remplacer… et Athènes a commandé 12 appareils neufs.

Dans le cas de l’armée de Terre, la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 ne prévoit pas une diminution du nombre de VBCI en dotation. Cependant, sous réserve qu’une commande soit notifiée à KNDS France pour les remplacer, une éventuelle cession de 120 exemplaires à la Grèce lui permettrait d’en obtenir autant… mais dans une version modernisée.