Le ministère des Armées a lancé le défi « Ader » pour améliorer la maintenance de ses drones

Du MQ-9 Reaper au Black Hornet, en passant par le Patroller, le NX-70, le Serval ou encore l’Aliaca, le nombre de drones aériens mis en œuvre par les forces françaises n’a cessé d’augmenter au cours de ces dernières années. Et ce n’est pas fini étant donné que d’autres systèmes entreront bientôt en service, comme le SDAM [Système de drone aérien de la Marine] et les munitions téléopérées Larinae et Colibri.

En 2023, l’armée de Terre, pour ne citer qu’elle, disposait de 2000 drones environ. L’an prochain, elle devrait en compter un millier de plus, conformément à ce que prévoit la Loi de Programmation Militaire [LPM] 2024-30.

Aussi, les besoins en Maintien en condition opérationnelle [MCO] vont augmenter en conséquence. En outre, la diversité des modèles exploités ne peut que compliquer la tâche. D’où le défi « Ader », lancé par la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé], en septembre.

« L’emploi des drones s’est généralisé et le nombre de flottes et leur variété sont en forte augmentation au sein des armées. Cet essor fulgurant doit être accompagné en termes de soutien. Soucieuse de s’adapter aux évolutions d’emploi et d’optimiser leur soutien, la DMAé recherche des solutions innovantes pour améliorer la performance du Maintien en condition opérationnelle Aéronautique [MCO-A]. Toutes les solutions permettant d’atteindre cet objectif seront considérées avec le plus grand intérêt », explique-t-elle.

S’adressant aux PME, aux Entreprises de taille intermédiaire et aux « jeunes pousses » [« start-up »], le défi Ader doit permettre à la DMAé de trouver des solutions innovantes et assez matures pour qu’elles puissent faire l’objet d’un passage à l’échelle dès 2025. Elles viseront surtout à « optimiser l’efficience des activités » relatives au MCO-A alors que les moyens qui leur seront dédiés seront contraints.

« L’augmentation du nombre de drones [en nombre de références et en nombre de vecteurs] implique une augmentation des besoins de maintenance et de formation mais sans une augmentation proportionnelle des moyens. L’amélioration de l’efficacité des activités de soutien est essentielle », explique en effet la DMAé.

Les candidats potentiels ont jusqu’au 31 janvier 2025 pour se manifester. Puis, ceux qui auront été retenus après une première phase de sélection seront invités à présenter leur solution devant un jury qui se réunira en mars. Enfin, le gagnant se verra remettre un trophée par « de hautes autorités du ministère » des Armées à l’occasion du Salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget.

Complément : Pour consulter le règlement et télécharger le dossier de candidature : https://www.defense.gouv.fr/dmae/actualites/projet-ader

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21 contributions

  1. rainbowknight dit :

    On prend conscience que 3828 milliards ce n’est pas une paille ? Variable d’ajustement utile la Grande Muette même si on peut s’interroger sur le pourquoi de la « diversité » des produits achetés, le retour de l’armée de Bourbaki…

    • Jack dit :

      « on peut s’interroger sur le pourquoi de la « diversité » des produits achetés » : C’est peut être parce :
      – qu’un drone DJI à 500 E n’est pas très utile en pleine mer ?
      – qu’un drone suicide n’est pertinent pour faire de la reconnaissance à haute altitude ?
      – qu’un drone Reaper ne peut pas se poser sur une Frégate ?
      .
      Repose en paix Charles Denis Bourbaki 😉

      • rainbowknight dit :

        Naturellement sans oublier que trois ou quatre fabricants différents pour un même « outil » afin d’ accomplir une même mission avec uniquement quelques petites différences c’est beaucoup mieux….
        La logistique va adorer la multiplication. Avoir pléthore de choix c’est signe de richesses extérieures….

  2. La priorité c'est la communication. dit :

    Travailler gratuitement sur l’avenir de la guerre alors que des milliards d’euros sont dépensés en pure perte pour des colonies de vacances pour filles et garçons…
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/10/01/le-service-national-universel-est-une-hypocrisie-et-une-gabegie-financiere-il-est-temps-de-l-abandonner_6340849_3232.html

    • Jack dit :

      Lu dans l’article : « S’adressant aux PME, aux Entreprises de taille intermédiaire et aux « jeunes pousses » [« start-up »] »
      .
      Où avez-vous lu que ces sociétés travailleraient gratuitement ? Et quel rapport avec le SNU ?!?

      • La priorité c'est la communication. dit :

        Le SNU demanderait entre 3,5 et t milliards d’euros pour son fonctionnement.
        On peut faire autre chose avec un tel budget, surtout concernant les drones (dans la LPM, il était prévu un financement de 5 milliards).
        Le SNU ne sert à rien, les investissements dans l’outil industriel français de defense en revanche ce serait pas du luxe.

    • SonnyTuckson dit :

      L’avantage de la France c’est que de l’argent on en a. Et a foison. Il suffit seulement d’aller le chercher. Notamment dans les quasiment 800 milliards d’euros consacrés au social dans notre pays. Ce n’est pas le SNU qui pèse dans le budget de l’armée, c’est le social qui pèse sur tout les budgets des ministères utiles. Le niveau d’assistanat est énorme, les gens ne sont plus autonome du tout. Après cela il ne faut pas s’étonner que la déresponsabilité triomphe.

      • Marco dit :

        Vous êtes une nouvelle fois dans la caricature car vous pensez dépenses sociales = assistanat.

        Les milliards de dépenses sociales (800 milliards, c’est vous qui le dites) sont en très très grande partie du fait du versement des pension de retraite et du fonctionnement de la sécurité sociale (la couverture maladie de notre pays est une des plus complètes au monde).
        Ces deux postes de dépenses n’ont rien à voir avec de l’assistanat (à moins d’être un ultra-libéral).

        • SonnyTuckson dit :

          Caricature ??? Oui la majorité des dépenses sociales sont de l’assistanat ! Du moins dans le système de fonctionnement. Il est anormal que le modèle de retraite actuel soit encore en vigueur.

          Il me semble être du bon sens que de dire qu’1 cotisant pour 1 retraité n’est absolument pas un système viable ! Il est temps de revenir à un système par capitalisation. Cela évitera la surcharge administrative ainsi qu’une bonne économie sur la masse des fonctionnaires.

          De plus, les aides aux étrangers en situations irrégulière est une abomination… Dans quel pays voit on des gens privilégier les étrangers par rapport aux citoyens ??

          Et puis, on peut louer la couverture complète, mais je ne pense pas que le remboursement à 100% des transitions de genre, par rapport aux 3% sur les lunettes soit le reflet d’un système social en bonne santé.

          Et la liste est longue …

      • Marco dit :

        *pensions

      • Toue tous tout toux dit :

        Le social qui pèse sur tous les budgets.

      • Slasher dit :

        Les petits droitards ayant arrêté l’école au CM2 qui pensent qu’on va redistribuer une partie de nos retraites et de nos dépenses de soins (oui parce que les 800 milliards, c’est la retraite et la sécu…) pour la LPM. lol !
        Parlez-nous plutôt des 200 milliards d’aides aux entreprises dont une partie part littéralement en fumée dans la poche des actionnaires.

        • SonnyTuckson dit :

          @slasher

          De fait le problème viens surtout des LowIQ de socialo qui sont convaincu que la sécu et le système de retraite est le saint graal de la politique francaise. De plus, la majorité des boites qui bénéficient de l’aide aux entreprises sont des PME qui produisent, contrairement aux milliards donnés aux transitions de genre, CMU, couverture sociale des algériens et autres idioties.

          Et cette phobie des -de 40 de QI des actionnaires est absolument extraordinaire. Heureusement qu’il y a des particuliers qui investissement dans les boites, pcq avec ce que leur vole l’état tout les ans leur durée de vie en France est limité. Vous aimez bien vous attaquer aux entreprises sans comprendre, ce qui est du niveau CP, que ce sont elles qui créent la richesse, et donc qui se font racketter pour financer les projets fondamentalement idiots des politiques sociales depuis 40 ans.

        • Rakam dit :

          @ slasher… dis voir, tu confonds pas Libé et ce blog…non parce que ta remarque à la con…

  3. JC dit :

    Un concours Lépine de la maintenance dronautique, en quelque sorte !

    • HMX dit :

      Quelques idées simples, ou grands principes, qui pourraient être mis en œuvre en matière de simplification de la maintenance et de la conception des drones :

      – Standardiser les connectiques,
      – Qualifier des gammes de composants, ou de sous-ensembles complets, (ITAR Free…) qui serviront de « briques » pour les futurs drones. Cette « bibliothèque » de composanst et de sous-ensembles devra bien sûr être régulièrement tenue à jour,
      – Standardiser les protocoles de liaisons de données sécurisées,
      – Standardiser les gammes de terminaux de contrôle (un terminal unique pourra ainsi potentiellement contrôler différents types de drones, facilitant la logistique, la maintenance et la formation),
      – Standardiser les batteries, avec une famille de batteries ayant des capacités variables mais utilisant les mêmes cellules, les mêmes chargeurs et les mêmes connectiques. En clair, s’inspirer de la stratégie des fabricants d’outillage portatif à batterie,
      – Encourager la conception de drones sous forme de modules/boitiers, facilement interchangeables sur le terrain sans outils ni connaissances spécifiques. Il serait intéressant d’exiger que ces modules soient nativement étanches (IP67), à l’épreuve des chocs et vibrations, et disposent chacun d’un bouton « test » facilement accessible, permettant d’identifier instantanément un éventuel dysfonctionnement du module,
      – Encourager la fabrication de cellules de drones en impression 3D, directement sur le terrain (Ex : dans un véhicule), facilitant ainsi la réparation d’éléments de cellule partiellement endommagés, ou le remplacement total de la cellule d’un drone trop endommagé pour être réparé (avec récupération des modules qui fonctionnent toujours sur le drone endommagé, puis réinstallation sur une nouvelle cellule),
      – Faciliter l’accès des concepteurs de drones, souvent des petites start-up ou des PME/TPE, aux installations d’essais étatiques (Ex : souffleries de l’ONERA) afin de tester et d’améliorer des concepts prometteurs sur le papier,
      – Faciliter l’accès des concepteurs de drones aux opérateurs et maintenanciers de l’AdT, pour des missions « d’évaluation flash » et un retour d’expérience très rapide, selon les principes de la méthode essai-erreur. Le but étant de raccourcir et d’optimiser au maximum la phase de conception du drone.

      • Dédé Jéhat dit :

        Vous semblez avoir beaucoup réfléchi à la question, vous devriez candidater.

  4. Pirlouis dit :

    Excellente initiative! Il vaut mieux accompagner le changement que de le subir.
    La défense a deux intérêts majeurs pour un pays défendant sa souveraineté :
    1) un rôle traditionnel militaire. Les ukrainiens l’ont oublié en 1994 en cédant leurs 3000 bombes nucléaires aux russes de Putler en échange de la paix et de la protection des signataires de ce traité de dupe (dont la France). 30 ans après, ils s’en mordent les doigts.
    2) un rôle novateur en développant une BIDT nationale favorisant les emplois et l’innovation. C’est d’un intérêt crucial dans ce monde où les autocrates se reproduisent comme des lapins.
    Négliger ces rôles en diminuant le budget de la défense au profit d’un populisme consumériste exacerbé se traduira inéluctablement par des abandons munichois qui ne nous épargnerons pas une guerre et que nous paierons ensuite par l’instauration d’un régime s’inspirant de celui d’un Laval tutoré par un pétainisme bon teint. Savoir d’où l’on vient permet de connaître où on va dit ….

  5. Félix GARCIA dit :

    AAROK aux couleurs de la Marine Nationale :
    https://www.areion24.news/wp-content/uploads/2024/09/Image-encadre.png
    🙂
    —> « AAROK : le premier drone MALE français »
    https://www.areion24.news/2024/09/23/aarok-le-premier-drone-male-francais/

    PS : « Le bâtiment porte-drones : nouveau gadget, porte-avions low-cost ou future classe de bâtiments ? »
    https://www.meretmarine.com/fr/defense/le-batiment-porte-drones-nouveau-gadget-porte-avions-low-cost-ou-future-classe-de-batiments