La Suède est prête à prendre la tête d’une brigade blindée multinationale de l’Otan en Finlande

En 2016, suite à l’annexion de la Crimée par la Russie, l’Otan décida de déployer des bataillons multinationaux dans les trois pays baltes et en Pologne, dans le cadre d’une « présence avancée renforcée » [eFP, enhanced Forward Presence], l’idée étant de dissuader des opérations russe menées en deçà du seuil de déclenchement d’un conflit.

Six ans plus tard, alors que la Russie exerçait une pression militaire de plus en plus forte aux frontières de l’Ukraine, il fut convenu d’étendre ce dispositif à la Roumanie, à la Hongrie, à la Bulgarie et à la Slovaquie, puis de le renforcer, les bataillons multinationaux devant s’effacer au profit de brigades, dans le cadre de l’opération Forward Land Forces [FLF].

Depuis que ces décisions ont été arrêtées, la Finlande est devenue le 31e État membre de l’Otan, au grand dam du Kremlin, qui a affirmé que cette adhésion allait créer des « problèmes » là où il n’y « en avait pas » et annoncé des mesures « militaro-techniques » pour prendre en compte la nouvelle donne. Pour rappel, les deux pays partagent une frontière de 1300 km.

Aussi, après avoir signé un accord militaire avec Washington, Helsinki souhaite la présence d’une brigade multinationale, à dominante blindée, sur son territoire, lequel doit déjà accueillir, à Mikkeli, une localité située à seulement une centaine de kilomètres de la Russie, un « Commandement de la composante terrestre multicorps » [MCLCC] de l’Otan.

Relevant du Commandement allié de forces interarmées de Norfolk, cette structure sera chargée des opérations terrestres de l’Otan dans les pays nordiques et d’organiser des exercices dans la région.

Quant à la brigade multinationale souhaitée par Helsinki, elle devrait compter entre 4000 et 5000 soldats. Reste à trouver les pays contributeurs… Ce 16 septembre, la Suède, qui a aussi rejoint l’Otan, a fait savoir qu’elle en ferait partie… Et qu’elle serait même prête à en être la « nation cadre ». C’est en effet ce qu’a affirmé son ministre de la Défense, Pål Jonson, lors d’une conférence de presse donné au côté d’Antti Häkkänen, son homologue finlandais, à Stockholm.

Cependant, a prévenu M. Jonson, ce processus est encore à un « state précoce », l’envoi de troupes en Finlande sous la bannière de l’Otan devant encore être approuvé par le Parlement suédois.

Cela étant, la disponibilité de la Suède pour prendre la tête d’une brigade multinationale en Finlande n’est pas une surprise. En 2016, un rapport avait estimé que les deux pays devaient adhérer ensemble à l’Otan. Plus récemment, ils ont signé, avec la Norvège, un accord visant à créer un corridor de transport militaire vers l’Arctique.