Un Mirage 2000-5 taïwanais s’est abîmé en mer lors d’un vol d’entraînement

Le 10 septembre, vers 20 heures [heure locale], un Mirage 2000-5EI appartenant à la 2e Escadre de chasse tactique de la force aérienne taïwanaise [RoCAF – Republic of China Air Force] s’est abîmé en mer, dans le détroit de Taïwan, alors qu’il venait de décoller de la base aérienne de Hsinchu.

Ayant pu s’éjecter, son pilote, le capitaine Hsieh Pei-hsun, a été retrouvé par la garde côtière taïwanaise au bout de près de trois heures de recherches. Souffrant de légères contusions au dos et au cou, il est actuellement hospitalisé et placé en observation.

Comme il est d’usage en pareil cas, le ministère taïwanais de la Défense a annoncé l’ouverture d’une enquête et a décidé de suspendre de vol les 53 Mirage 2000-5 restants. A priori, selon la presse locale, l’appareil aurait « apparemment perdu de la puissance » avant de percuter la mer.

Le dernier accident impliquant un Mirage 2000-5 de la RoCAF s’était produit en mars 2022. Là encore, son pilote avait signalé une perte de puissance au niveau de son réacteur M53 avant de s’éjecter.

Pour rappel, Taïwan avait commandé 60 Mirage 2000-5 [dont 9 biplaces] à Dassault Aviation à la fin des années 1990. L’entrée en service de ces appareils au sein de la RoCAF avait été compliquée, avec deux avions perdus en octobre et en novembre 1999.

En novembre 2001, un troisième Mirage 2000-5 s’était abîmé en mer lors d’un vol d’entraînement, à 40 km au large de Hsinchu. Une fois encore, un problème de réacteur avait été signalé par l’équipage qui, malheureusement, ne survécut pas à cet accident.

Pour rappel, la RoCAF dispose aussi de 129 F-CK-1 Ching-kuo [de conception locale] et de 130 F-16 de facture américaine. Cela étant, au regard de ses performances, le Mirage 2000-5 constitue une « pièce maîtresse », même si ses coûts de Maintien en condition opérationnelle [MCO] sont élevés.

En effet, en 2023, il avait été rapporté que la RoCAF envisageait de prolonger la durée de vie de ses Mirage 2000-5, notamment biplaces, pour « des raisons à la fois stratégiques et de couverture des risques », selon un article publié à l’époque par Focus Taïwan. Et cela d’autant plus que ces appareils, au-delà de leurs performances intrinsèques et leur armement [missiles MICA et Magic II] mettent en œuvre la nacelle de renseignement électronique ASTAC, fournie pat Thales.

À noter que, en janvier dernier, le ministère taïwanais de la Défense avait attribué un contrat d’environ 300 millions d’euros à Safran Aircraft Engines pour la livraison de « pièces détachées » de réacteurs M53. D’après Focus Taïwan, la commande doit être exécutée « entre janvier 2024 et décembre 2028 », sur la base aérienne de Hsinchu.