Le président brésilien Lula bloque l’achat de 36 obusiers ATMOS 2000 auprès d’Elbit Systems

En mai dernier, l’armée brésilienne [Exército Brasileiro] fit savoir qu’elle allait acquérir trente-six obusiers automoteurs de 155 mm ATMOS 2000 auprès du groupe israélien Elbit Systems, dans le cadre de son programme VBCOAP [Viatura Blindada de Combate Obus Autopropulsada]. Et cela, à l’issue d’un appel d’offres auquel avaient pris part KNDS France [CAESAr], le slovaque Konštrukta Defence et le tchèque Excalibur [Zuzana 2 8×8] ainsi que le groupe chinois NORINCO [SH15 6×6].

Dans le détail, Elbit Systems devait alors s’engager contractuellement à livrer deux ATMOS 2000 au cours des douze prochains moins pour permettre à l’Exército Brasileiro de mener des évaluations techniques et opérationnelles. Puis un « contrat principal » allait ensuite lui être notifié pour la livraison de trente-quatre exemplaires. La valeur totale de ce marché était alors estimée à 180 millions d’euros [soit 1 milliard de réaux].

Cependant, le choix de l’ATMOS 2000 n’allait pas forcément de soi, en raisons des relations diplomatiques exécrables entre le Brésil et Israël. Pour autant, l’Exército Brasileiro avait assuré que ces dernières n’auraient aucune incidence sur la bonne exécution du contrat.

Toutefois, peu après cette annonce le ministère brésilien de la Défense décida de suspendre la procédure d’achat – et donc de reporter la signature du contrat – en expliquant qu’il fallait la soumettre à un examen juridique, en raison des modifications apportées lors de la phase finale de l’appel d’offres. Ce qui devait prendre soixante jours, tout au plus.

Sauf que, quatre mois plus tard, le contrat n’a toujours pas été signé. D’après les explications données par le site spécialisé Defensa, le président brésilien, Lula da Silva, s’opposerait à l’achat de ces ATMOS 2000, suivant ainsi les recommandations de Celso Amorim, un ancien ministre des Affaires étrangères devenu son conseiller diplomatique. Celui-ci propose par ailleurs de confier le marché à Excalibur / Konštrukta Defence.

Seulement, pour le ministre brésilien de la Défense, José Múcio, il « n’y a aucune raison technique » pour revenir sur le choix de l’Exército Brasileiro. En outre, y renoncer pour privilégier une autre solution créerait un « précédent dangereux », dans la mesure où cela remettrait en cause les processus de sélection et d’approvisionnement.

En outre, il est prévu que l’industrie locale soit impliquée dans ce contrat, via AEL et ARES, deux filiales brésiliennes d’Elbit Systems. La production des ATMOS 2000 permettrait ainsi de créer entre 200 et 400 emplois directs.

En attendant, note Defensa, les atermoiements sur ce dossier « retardent en partie le processus de modernisation » des forces terrestres brésiliennes, entamé en 2017.

Photo : Elbit Systems