Drones navals : Selon l’amiral Vaujour, la Marine nationale travaille « sur toutes les options avec les industriels »

Conséquence des réductions budgétaires passées, l’activité de la Marine nationale va au-delà de son contrat opérationnel depuis maintenant plusieurs années. Et cela ne va guère s’arranger à brève échéance, alors que le contexte international se dégrade. En effet, si elle acte le renouvellement de certaines de ses flottes [patrouilleurs, frégates, sous-marins ou encore bâtiments ravitailleurs], la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 ne prévoit pas de revoir son format à la hausse.

Cela étant, la Marine nationale n’est pas la seule à se trouver dans une telle situation. Aussi puissante soit-elle, l’US Navy est aussi confrontée à un manque de navires disponibles. Même chose pour la Royal Navy [qui, par ailleurs, fait face à des difficultés pour son recrutement] et, plus généralement, pour les forces navales européennes, dont l’engagement en mer Rouge pour protéger le trafic maritime contre les attaques lancées depuis le Yémen par les houthis a mis en lumière quelques déficiences.

L’un des moyens pour gagner de la « masse » serait de recourir aux drones navals, qu’ils soient de surface [USV] ou sous-marins [UUV]. La marine américaine s’est déjà lancée dans cette voie et expérimente des concepts d’emploi reposant sur de tels équipements. Idem pour Israël [avec le bateau téléopéré Seagull], la Turquie [avec les drones Ulaq] ou encore le Royaume-Uni, via l’initiative Navy X.

Mais, pour le moment, c’est la marine ukrainienne qui a accumulé le plus d’expérience opérationnelle avec des drones de surface au regard des pertes qu’elle est parvenue à infliger à la flotte russe de la mer Noire. Et cela alors qu’elle est dépourvue de navire de guerre. Pour autant, ces succès sont à relativiser, comme l’a expliqué l’amiral Nicolas Vaujour, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], lors d’un entretien accordé au Figaro, à l’occasion du 243e anniversaire de la bataille de la Chesapeake, remportée avec la plus brillante des manières par la Marine royale française.

« L’Ukraine a développé des drones de surface après avoir constaté que l’autodéfense des bâtiments russes était défaillante. Cette stratégie de contournement de la puissance a touché le point faible de l’adversaire », a d’abord rappelé l’amiral Vaujour. Mais ce n’a été possible que parce que la mer Noire est « fermée », les « distances [étant] compatibles avec l’autonomie des systèmes », a-t-il fait observer. Or, « en plein milieu de l’Atlantique, ce ne serait pas aussi facile », a-t-il estimé. D’autant plus que cela nécessiterait un système de communication solide.

Pour le moment, hormis le SLAM-F [Système de lutte anti-mines marines futur] et le projet de drone sous-marin UCUV [Unmanned Combat Underwater Vehicles], confié à Naval Group, la Marine nationale n’a pas encore lancé de programme pour se doter de drones de surface. Mais elle y travaille, selon l’amiral Vaujour. Et probablement qu’il s’agira d’appliquer le principe défini par l’amiral Raoul Castex, qui expliquait que « l’efficacité des armes » ne pouvait qu’être « multipliée par leur action solidaire ».

« Un drone peut être utilisé comme moyen d’observation ou comme arme d’agression. Nous travaillons sur toutes les options avec les industriels », a en effet confié le CEMM. « Il y a encore beaucoup de champs à explorer et nous n’avons pas lancé de grands programmes. Au regard de la rapidité des évolutions, il faut une grande agilité d’acquisition pour bénéficier rapidement des innovations », a-t-il expliqué.

Dans le même temps, une filière française dédié aux USV se met progressivement en place, comme en témoigne le partenariat récemment noué par Naval Group et Couach.

En attendant, l’attention de la Marine nationale se porte sur le SLAM-F. Mais la « rupture » que suppose la « dronisation » de la guerre de mines « n’est pas forcément simple à mettre en place », a admis l’amiral Vaujour. « Nous attendons la livraison des modules pour cet automne » et le « système devrait être opérationnel en 2025 », a-t-il dit. Il sera d’abord déployé à Brest, afin de sécuriser les approches de l’Île-Longue, où sont basés les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE], puis à Toulon.

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40 contributions

  1. Bastan dit :

    Les drones navals ont vu leur efficacité prouvée par la faiblesse des défenses adverses mal préparées. Nul doute que des leçons ont été tirées par toutes les Armée et que de moyens de défense seront développés. Quand on voit nos navires possédant des armements sophistiqués et couteux mis en échec par des drones houtis, la recherche sur la lutte contre les drones navals me semble prioritaire.

    • Aymard de Ledonner dit :

      Ou avez vous que nos navires avaient été mis en échec?

      • Bastan dit :

        Des navires qu’ils protégeaient ont été touchés par des drones navals. Sans oublier les retour d’expérience en Mer Noire.

        • AirTattoo dit :

          Cela n’a aucun rapport. Aucun navire civil à proximité d’un navire de guerre n’a été touché par un drone ou un missile houti. Nous protégeons ce qui est à portée, ce n’est pas de la magie.

        • Dolgan dit :

          nous avons engagé des navires en mer noire ?

  2. PHILIPPE dit :

    il a raison car dans beaucoup de domaine# le conflit ukrainien fait avancer le Schmilblic !

    • fabrice dit :

      Ce sont surtout des ingénieurs des pays qui sont à la pointe de l’innovation qui font avancer le Schmlbick.
      https://www.defensenews.com/unmanned/2023/05/05/israeli-firm-reveals-unmanned-submarine-bluewhale/
      On notera que sur la base de ce sous marin drone israélien, IAI et la firme émiratie Edge (la 1ère firme d’armement de l’émirat) travaille sur une autre version et que cela se fait en partenariat avec la 5ème flotte US.
      Mais comme disait » Paulette », IEP Paris option « de gauche », du service « keffiye » du Quai surnommée affectueusement fatat sakhifa (la « blonde ») par ses amis libanais, « surtout pas de coopération avec les sionistes, on risque de perdre des contrats aux EAU… »

  3. Fralipolipi dit :

    Pour les missions lointaines (mais pas que), les futurs UUV
    ou même les actuels (comme le très prometteur D-19(T), dérivé de la torpille F21 française),
    https://www.navalnews.com/event-news/euronaval-2020/2020/10/euronaval-french-navy-becomes-launch-customer-of-naval-groups-d-19t-uuv/
    seront forcément couplés à des SNA (ou à des sous-marins conventionnels de bonne taille et avec bonne autonomie).
    Et ces UUV là vont aussi rebattre les cartes de la guerre sous-marine !!!
    Bien probablement, certains UUV vont servir de capteur déporté pour le SNA, et par exemple, il y a fort à parier que les sonars actifs vont alors être plus souvent utilisés (à partir du drone déporté), dans la direction voulue/utile.
    .
    Une autre nouvelle question qui se pose désormais est celle de savoir s’il faut, et comment, récupérer les drones UUV en question (… ou faut-il les laisser se perdre après usage unique ?… pas idéal si récupéré par l’ennemi).
    Le docking sur la coque, la récupération via la valise séche (DDS) ? Autant de sujet à étudier dès à présent.
    .
    Côté US, les futurs classe Virginia semblent avoir déjà intégré cela.
    https://www.navalnews.com/naval-news/2023/04/u-s-navy-to-get-new-unique-submarine-virginia-ssw/
    .
    Quid pour la classe Suffren ?

    • Thierry le plus ancien dit :

      Vu le prix d’un drone naval avec tous ses capteur il serait affreusement coûteux de l’abandonner après usage tel un drone kamikaze qui n’est qu’une coquille de noix bourré d’explosif sans capacité de détection avancé, en tout cas pas plus qu’une torpille ou un missile…

      Ne confondez pas les drones pour recueillir des données et les munitions rôdeuses consommable…

      • Fralipolipi dit :

        @Thierry
        Ce n’est certainement pas moi qui fait l’erreur de mettre tous les drones dans le même panier !!!
        Vous par contre oui, parfois, et même souvent (dans d’autres Posts).
        .
        C’est une évidence : De même qu’un drone du commerce servant de lache-grenade en Ukraine ne peut pas être considéré comme ayant le même niveau de valeur qu’un drone Reaper (par exemple),
        il est impensable de considérer qu’un drone D-19 (issu de la torpille F21) puisse avoir la même valeur qu’un drone XL-UUV comme celui-là.
        https://www.navalnews.com/naval-news/2024/01/france-orders-xluuv-submarine-drone-demonstrator-from-naval-group/
        .
        … Encore une remarque bien foireuse de votre part … une de plus …
        .
        D’ailleurs pour votre gouverne, le drone D-19 en version »T » est voué à l’entraînement pour nos SNA, mais il est potentiellement voué à servir de cible en cas d’exercice de tir Torpille !..
        Par contre, il y aura sans doute d’autres versions de cette D-19 qui serviront pour la reconnaissance ISR et/ou la guerre electronique et/ou la chasse sous-marine (isolé ou en effecteur déporté d’un SNA) et/ou la pose de mines et/ou la chasse aux mines adverses …
        .
        « Ne confondez pas les drones pour recueillir des données et les munitions rôdeuses consommable… »
        … Je ne confonds rien du tout puisque justement je présente tous les éléments dans mon 1er post (il suffit de lire les liens), et justement, précisément, ensuite dans ce même Post, je préconise de bosser aux moyens pour les récupérer !!!
        … et c’est là-dessus que vous venez ensuite faire votre remarque !?!
        .
        J’en conclut que vous avez toujours l’esprit aussi tordu …. le temps passe, mais vous ne changez pas.

        • 1re personne du singulier dit :

          Moi qui fais.

        • Thierry le plus ancien dit :

          Arf !
          Ce à quoi vous bossez le plus c’est de tenter de récupérer un argument torpillé !

          Pourquoi envisager de laisser perdre les UUV de type D-19 y compris ceux qui sont basique pour l’entrainement au tir ???? puisque ça n’est pas leur vocation et que ça coute bien plus cher qu’une torpille ordinaire vu qu’ils ont davantage de capteurs et d’électronique.

          Quant à votre lien sur la version modifié du sous marin USS Jimmy Carter, il s’agit d’un sous marin dédié à la guerre du fond de mer c’est à dire dédié à ce qui se trouve sur les fonds marin comme les cables internet, son UUV est bien entendu dédié à cette usage et il n’est nullement envisagé de l’abandonner, il est récupéré après chaque usage, comme tout drone sous marin qui ne serait abandonné que dans une situation critique rendant impossible la récupération.

      • Participe dit :

        Une coquille de noix bourrée d’explosif sans capacité de détection avancée.

    • breguet dit :

      Fralipolipi: « Bien probablement, certains UUV vont servir de capteur déporté pour le SNA, et par exemple, il y a fort à parier que les sonars actifs vont alors être plus souvent utilisés (à partir du drone déporté), dans la direction voulue/utile. » je ne partage pas ce point de vue concernant les capteurs par sonars actifs tout simplement parce que cela va à l’encontre de ce qui fait la force du SNA: sa discrétion…Même déporté le drone va alerter l’objectif…L’actif c’est réservé aux courtes distance juste avant de passer à l’action( sauf quelques cas bien précis mais là à grandes distances ) ..Je vois plutôt des drone en éclaireurs passifs et discrets dans la direction voulue et utile pour reprendre vos propose…A+

  4. ADC dit :

    Il faudrait se dépêcher surtout pour faire des tests grandeur nature en Mer Noire, Mer d’Azov, le retex sera très important. Vite car le nombre de cibles diminue 🙂

  5. HMX dit :

    La dronisation de nos flotte sous-marine et de surface constitue un choc violent pour la Marine Nationale, attachée à ses traditions. Ce choc est néanmoins indispensable pour répondre à l’évolution des menaces et au besoin de massification de nos forces navales, largement sous-dotées après 30 ans de politique de « dividendes de la paix ». Or, le contexte politique et budgétaire français ne permettra probablement pas de répondre à cet enjeu de massification, et encore moins si on considère les menaces et enjeux géopolitiques qui nous imposent d’agir dans des délais très (trop) courts.

    En pratique, les drones sont donc la seule option qui permette une remontée en puissance rapide, à des coûts acceptables, et avec des cycles de vie suffisamment rapides (conception/production) pour intégrer les nouvelles technologies qui apparaissent d’ores et déjà sur le champ de bataille.

    La Marine Nationale semble en apparence bien consciente de ces enjeux, et les efforts engagés pour tester différents types de drones sous marins ou de surface sont louables et doivent être encouragés. Nous sommes actuellement dans une politique de prototypes, en attendant un vrai programme d’équipement… On retient cependant que l’effort manque d’ambition : à l’heure actuelle, pour la Marine Nationale, un drone reste une petite embarcation de quelques mètres et quelques tonnes, un simple accessoire qu’on emporte, voire un « jouet  » aux côtés des « vrais » bateaux. Si de petits drones peuvent effectivement rendre de grands services (notamment si on les fait collaborer en réseau, et/ou pour des attaques de saturation en essaim), il est tout de même urgent de passer à la vitesse supérieure et de revoir nos ambitions à la hausse.

    L’avenir passe en effet par de grands drones de surface, du gabarit d’une corvette (500-1000 tonnes minimum), avec des capacités nautiques (vitesse, endurance, autonomie) qui leur permettront sans problème d’escorter une frégate ou le GAN. Ces drones seront dotés d’une suite de capteurs complète, radar et sonar, d’une suite de communications sécurisée, ainsi que de tubes verticaux qui leur confèreront un rôle de « réservoir à munitions » au profit de la force navale qui les mettra en œuvre. Concrètement, une FDI escortée par 3 de ces grands drones de surface verrait ses capacités décuplées, tant en terme de capacités de détection (aérienne, de surface et sous-marine), que de puissance de feu potentielle. Le tout pour une fraction du coût d’un navire « habité ». La valeur ajoutée potentielle est donc très importante, pour une force qui manque de frégates et de tubes verticaux.

    Les défis techniques pour concevoir un tel drone naval sont largement à notre portée. L’enjeu principal se situe au niveau de la sécurisation des liaisons de données, et de la gestion de l’IA qui équipera obligatoirement de tels drones. Cet enjeu est lui aussi largement à la portée de notre BITD, d’autant que sur le plan industriel et technologique, on peut aisément imaginer des scénarios progressifs, avec une large palette de choix allant du drone 100% télépiloté, jusqu’au drone 99% autonome (il faudra trouver le bon « équilibre » entre ces deux extrêmes).

    • Tannenberg dit :

      « Le tout pour une fraction du coût d’un navire « habité ». » C’est de la pensée positive, parce qu’avec les systèmes d’arme, et de détection, la partie coque et GMP, les transmission et la partie IA… la fraction ne serait quand même pas très éloignée du chiffre 1… et en cas de panne… bref il y a encore loin de la coupe aux lèvres avec les « grands drones de surface » a mon avis. On ferait mieux d’investir dans les équipements et doctrine de lutte anti-drone kivonbien, quitte a utiliser des drones anti-drones abordables et simples a mettre en oeuvre, cela me paraîtrait plus pertinent.

      • Marco dit :

        Je vous rejoins sur la partie sur-évaluation des économies simplement parce qu’il n’y a pas d’humains à bord.
        Le plus gros du coût d’un navire, habité ou non, est porté par le système de combat / détection et, à moindre mesure, la propulsion avec son système de conduite.
        Enlever l’équipage permet d’économiser un peu mais pas tant que ça.

        Et, problème supplémentaire : comment vous automatisez, à faible coût, la conduite de toutes les installations ? Les automates n’ont pas la capacité d’adaptation d’un officier machine en cas de problème. L’IA pourrait aider mais on en est encore loin.
        Sans parler du remplacement par des machines des équipes d’intervention en cas d’incendie ou d’avarie type voie d’eau…
        Tout cela est envisageable mais pas à moindre coût

      • HMX dit :

        @Tannenberg
        Le coût d’un grand drone de surface tout équipé hors munitions devrait s’établir entre 100 et 200 millions d’euros (selon la configuration), proche de celui d’une corvette de taille équivalente. Selon la qualité des capteurs (qui n’ont pas nécessairement besoin d’être du même niveau de performance et de prix que celui d’une frégate de dernière génération), avec un peu d’ingéniosité dans la conception, et une construction en petite série par blocs pré-assemblés, on devrait pouvoir viser un prix particulièrement attractif. Le système de combat serait logiquement dérivé du SENIT qui équipe les frégates et le PAN. L’autoprotection serait également limitée (un unique module LMP, et peut être un canon de petit calibre téléopéré pour dissuader les curieux ?). Seule la suite de communication/transmission nécessiterait des développements poussés, avec une nécessaire redondance et des liaisons cryptées. A titre de comparaison, le prix d’une frégate s’établit plutôt entre 800 millions et 1 milliard d’euros. Pour le coût de construction d’une frégate type FDI, on peut donc espérer obtenir 4 à 5 drones : c’est l’ordre de grandeur recherché.

        Mais l’économie principale se fera sur les coûts de fonctionnement, notamment sur l’absence d’équipage à recruter, à former et à payer… sur la durée de vie du bâtiment, il s’agit là d’une économie considérable pour le budget de la défense. Il faudra néanmoins garder à l’esprit qu’il faudra recruter du personnel qualifié pour assurer le maintien en conditions opérationnelles de ces drones (au port, et potentiellement aussi des équipes dédiées sur les frégates et les ravitailleurs), et vraisemblablement faire des travaux pour permettre de les accueillir dans nos installations portuaires. Mais l’économie globale sur la construction et sur le fonctionnement est bien réelle.

        Si on devait faire rapidement monter en puissance la Marine Nationale, au lieu de commander 4 frégates FDI supplémentaires, il est possible pour la même somme de commander une vingtaine de grands drones de surface. Avec une valeur ajoutée opérationnelle sans commune mesure entre ces deux hypothèses…

        • Dolgan dit :

          vous revez, a iso capacités, vous faites prix fois 1,5 minimum. explosion des couts de construction pour la fiabilité, explosion des couts possession et réduction du temps en mer.

          aujourd’hui la question n est pas de remplacer les navires par des drones, mais comment on peut les compléter avec des drones.

  6. vrai_chasseur dit :

    Le chiffre qui circule généralement au sein des rens occidentaux c’est 30% : le pourcentage de drones maritimes ukrainiens qui vont au but, généralement en essaim. Chiffre suffisant pour que tout le monde soit amené à prendre sérieusement en compte cette nouvelle donne comme une tendance de fond, même si la panoplie actuelle des drones ukrainiens dénote plutôt des démarches de conception et de production rapides et peu onéreuses ( cf http://www.hisutton.com/images/Russo-Ukraine-USVs-2022-23.jpg ) – ce qui est logique pour une production qui se veut rapidement opérationnelle, locale et autonome en temps de guerre. A noter dans cette panoplie un drone de ravitaillement et un drone armé de missiles antiaériens.

    L’un des points qui ont accéléré l’innovation locale ukrainienne, c’est BRAVE1 : une initiative de coordination entre gouvernement, secteur privé et finance, dotée d’une plateforme collaborative ( http://brave1.gov.ua/en/ ). BRAVE1 vise à mettre en cohérence les efforts d’innovation de ces intervenants. Certains investisseurs internationaux décelant dans la dronisation du combat maritime, une opportunité dépassant le cadre du conflit russo-ukrainien, en ont profité pour y investir. Parmi eux, -à titre personnel-, l’un des fondateurs de Google…

    • Dolgan dit :

      source ?

      que signifie vont au but? s approche à moins d un km de sa cible?

      si 30% des drones maritime ukrainiens avaient touché une cible, il n y aurait plus de flotte de la mer noire.

      il y a eu a la louche 30 coups au but ( je crois que je surevalue beaucoup) pour plusieurs centaines de drones. sans doute au delà du millier.

      la menace de navire leger suicide n est pas nouvelle. juste que la il n y a pas de pilote embarqué.

  7. Thierry le plus ancien dit :

    La problème majeur des drones naval en plein océan c’est leur lenteur et leur faible autonomie, comme un hydravion il faut le mettre à l’eau et le récupérer ensuite sans trop s’en éloigner pour ne pas le perdre, et pendant ce temps le navire de surface qui s’en occupe est vulnérable du fait de ne pouvoir manoeuvrer à sa guise.

    Supposont qu’une Frégate détecte brièvement un sous marin ennemi dans une couche d’eau chaude ou froide après avoir mis son drone à l’eau, si elle n’est pas en capacité de tirer contre le sous marin elle devrait se retirer en vitesse et abandonner son drone sinon le sous marin qui a changé de couche d’eau et détecté lui aussi la frégate n’aurait qu’à tirer une torpille sans risquer une riposte.

    Bref le choix est judicieux de réserver la majorité des bateaux drones ou sous-marin drones aux zones côtières, car cela n’est pas un outil très utile dans une bataille naval entre grandes unités, sauf peut-être à aller à l’abordage de l’adversaire mais ça n’est pas tellement tendance à notre époque ou les tirs se font de très très loin.

    • HMX dit :

      @Thierry le plus ancien
      Il faut simplement penser plus grand… à l’heure actuelle, quand on pense « drones de surface », on visualise effectivement de petits engin de quelques mètres et quelques tonnes, avec des capacités nautiques en rapport avec ces dimensions modestes. Un drone de surface qui aura le gabarit d’une corvette (500-1000 tonnes) aura des capacités hauturières, et une valeur opérationnelle, sans commune mesure.

    • Impératif dit :

      Suppose que.
      Supposons que.
      Supposez que.

    • Carnaval dit :

      Un car naval, une bataille navale.

  8. Félix GARCIA dit :

    Dans l’une de ses dernières vidéos, Até Chuet parle des capacités de suivis de certains satellites :
    « DISSUADER LA CHINE D’ENVAHIR TAÏWAN ? LA NOUVELLE ARME AMÉRICAINE »
    https://www.youtube.com/watch?v=cS7Wm0EHqOo
    (11:40 / 13:14)

    Ce qui fait qu’être au-dessus de l’océan sera rendu encore plus dangereux, notamment si l’on a une « signature » qui facilite la détection préalable par d’autres moyens que l’optique « nue » (infrarouges, émissions électromagnétiques …).
    —> VELA
    https://vela-transport.com/bateaux/
    —> NEOLINE
    https://www.neoline.eu/solution-neoline-transport-maritime-responsable-et-competitif/#neoliner
    +
    —> HYNAERO
    https://hynaero.com/
    —> EENUEE
    https://eenuee.com/fr/voyages-aeriens-electriques-accessibles-a-tous/

  9. Félix GARCIA dit :

    « Présentation du SLAMF – Système de Lutte Anti-Mines Futur »
    https://www.youtube.com/watch?v=m8MOR8OSS8s

  10. Félix GARCIA dit :

    « Le drone Sterenn Du aux couleurs de Naval Group »
    https://www.meretmarine.com/fr/defense/le-drone-sterenn-du-aux-couleurs-de-naval-group
    Déployable depuis un PHA.
    Autre option non évoquée dans l’article (normal): armés de roquettes (Thundart, ASSM …) pour frapper l’intérieur de la bande côtière, notamment lors d’un assaut amphibie, avec la possibilité d’être rechargé/ravitaillé, de se déplacer proche des côtes, etc …

    • Félix GARCIA dit :

      PS : Quoique non en fait (trop peu de capacité d’emport).

    • Félix GARCIA dit :

      PPS : Par contre, depuis un PHA, il serait possible de déployer des drones navals en nombre. Que ce soit depuis le radier, ou en les transportant sous élingue avec les hélicoptères (que ce soit pour aller les chercher en mer, ou pour les y déployer [imaginons, un D2i par exemple, déployé à 200km d’un navire, puis récupéré en mer à grande distance du navire]).
      Les drones navals pourraient d’ailleurs être déployés avec les EDA-R/S.
      Le hangar à véhicules pourrait être transformé en hangar à drones navals, si des porteurs adaptés (sorte de remorque motorisée) pour les descendre et les mettre à l’eau (pi les récupérer) sont embarqués avec.
      Ce faisant, un PHA pourrait déployer des D2O, D2i, SLAMF, Sterenn Du, PROTEUS, DriX …

  11. Félix GARCIA dit :

    On parle beaucoup de l’aspect combat, mais pensons à la lutte contre les trafics et activités illicites.
    Là aussi les drones seront d’une grande plus-value.
    De même que les voiliers motorisés comme bases de vie pour les opérateurs de drones (navires et équipages qui pourraient êtres ravitaillés par hydravions), ainsi que pour le MCO du matériel. Dans notre immense ZEE, ce pourrait être un excellent compromis.

    Certains devraient être assez grands pour accueillir des commandos/fusiliers marins, une embarcation légère rapide et un hélicoptère là où l’intervention d’un autre navire (patrouilleur, frégate …) après signalement ne sera pas possible (Clipperton par exemple, mais aussi les TAAF). Navire qui pourrait avoir un hydravion « à son service » (distance « Clipperton-Mexique » = ~1000km / « Clipperton-Polynésie = ~4000km).
    Ce faisant, un tel navire pourrait assurer un long temps de présence sur zone, tout en assurant son approvisionnement et la rotation de ses équipages.
    Pi qui sait, grâce aux rotations de l’hydravion, il sera peut-être même possible de faire des missions scientifiques.

    Et ça, c’est pour ce qui se passe à la surface …

  12. PK dit :

    « « L’Ukraine a développé des drones de surface après avoir constaté que l’autodéfense des bâtiments russes était défaillante. Cette stratégie de contournement de la puissance a touché le point faible de l’adversaire », »

    Je pense que c’est inverser le sens de l’histoire. Les Ukrainiens, faute de moyens classiques, ont tenté des trucs innovants (c’est le propre de la guerre de laisser la part belle à l’innovation astucieuse : les temps de paix imposent les pensées sclérosées) et en jouant la carte des drones navals, ils ont mis en évidence une faiblesse structurelle des navires de guerre.

    Il est peu probable que cette faiblesse soit réservée uniquement aux Russes… La chance de l’Occident est pour le moment ne pas avoir été confrontée à une attaque multiple de drones sur ses propres bâtiments… Par exemple, nos navires, avec leur armement homéopathique quantitativement, ne seraient pas capables d’affronter ce genre d’attaque…

    Mais on se rassure comme on peut en taclant les Russkofs… C’est vrai que ce sont eux qui paient les pots cassés. Mais eux trouvent des solutions. Nous, on discute…

  13. Félix GARCIA dit :

    « Entretien avec l’amiral Nicolas VAUJOUR : Vision, innovation et engagement de la Marine nationale »
    https://www.youtube.com/watch?v=1As9NP0iwYg