Les Pays-Bas vont commander des missiles antichars Spike LR 2 auprès de Rafael

Au début des années 2000, les Pays-Bas ont remplacé leurs missiles antichars M47 Dragon et TOW [de facture américaine] par un seul système, à savoir le Spike, conçu par le groupe israélien Rafael. Au total, 297 postes de tir et plus de 2400 missiles ont été acquis pour répondre aux besoins de l’armée et de l’infanterie de marine.

Seulement, avec le temps, ces missiles Spike sont désormais périmés ou pas loin de le devenir. C’est en effet ce qu’a souligné Gijs Tuinman, le secrétaire d’État néerlandais à la Défense, dans une lettre adressée à la Chambre des représentants, le 2 septembre.

« Le système actuel atteint la fin de sa durée de vie technique et opérationnelle après 25 ans. En conséquence, il connaît de plus en plus de pannes techniques et sa maintenance est difficile. Surtout, les moyens optiques de détection des cibles et de guidage des missiles sont obsolètes », a en effet expliqué le responsable néerlandais.

Aussi, a-t-il ajouté, le remplacement de cette capacité est « urgente, en partie en raison de la détérioration de la situation sécuritaire en Europe ». Mais pas seulement puisqu’il faut aussi tenir compte des délais de livraison. « Commander plus tard entraîne des retards et engendre des prix plus élevés », a poursuivi M. Tuinman. D’où la nécessité, selon lui, de passer une commande avant le 31 octobre prochain au plus tard.

L’argument de la date limite pour passer une commande avait été avancé par le ministère danois de la Défense pour remplacer les CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] cédés à l’Ukraine par des obusiers automoteurs ATMOS 2000 auprès d’Elbit Systems. D’ailleurs, c’est auprès d’un groupe israélien que les Pays-Bas entendent se procurer de nouveaux missiles antichars, en l’occurrence des Spike LR 2.

Ces missiles « permettent de neutraliser les véhicules de combat ennemis jusqu’à une distance de 5000 mètres. De plus, ils sont capables de tirer sur des cibles sans ligne de vue directe. […] Ces armes antichars modernisées sont uniquement fournies par […] Rafael », a fait valoir le ministère néerlandais de la Défense, via un communiqué.

Au passage, de tels missiles sont également disponibles sur le marché européen, avec notamment l’Akeron MP, proposé par MBDA. C’est d’ailleurs sur lui que repose le projet européen MARSEUS [Modular Architecture Solutions for EU States], qui consiste à développer une capacité de tir au-delà de la vue directe [TAVD], dans le cadre d’une coopération entre la France, la Suède, la Belgique et la République de Chypre.

Cela étant, le choix des Pays-Bas n’est pas surprenant dans la mesure où le Spike LR 2 a déjà été retenu pour la modernisation à mi-vie [MLU] d’une partie des véhicules de combat d’infanterie de l’armée néerlandaise. En outre, M. Tuinman a mis en avant l’interopérabilité avec d’autres pays de l’Otan qui en sont dotés, à commencer par l’Allemagne, qui a également choisi le missile développé par Rafael pour son projet MELLS.

Quant aux aspects financiers, le montant du contrat qu’entend signer le ministère néerlandais de la Défense ne devrait pas dépasser les 250 millions d’euros. Si la commande est notifiée avant la fin octobre, les livraisons pourraient être terminées en 2028.