La frégate Bretagne et le destroyer américain USS Dewey ont manœuvré ensemble en mer des Philippines
Il y a quelques semaines, à peine revenue d’une mission d’un mois dans le Grand Nord, en février dernier, la frégate multimissions [FREMM] Bretagne a discrètement appareillé de Brest et mis le cap vers la région Indopacifique, avec un programme chargé.
Ainsi, après avoir patrouillé dans l’océan Indien, effectué des escales en Inde et aux Philippines et manœuvré avec le patrouilleur indonésien Kri Golok, la FREMM Bretagne a intégré le groupe aéronaval du porte-avions américain USS Theodore Roosevelt [CSG-9] dans le cadre de l’exercice Valiant Shield, lequel visait « à montrer l’attachement des nations participantes [États-Unis, France, Canada, Japon] à la liberté de navigation dans les espaces internationaux ».
Puis, après avoir rejoint la base navale américaine de Guam, la frégate française a effectué une patrouille conjointe avec le « destroyer » japonais JS Haguro. Les deux navires ont ensuite rejoint Hawaï pour participer à l’édition 2024 de l’exercice multinational Rim of the Pacific [RIMPAC], organisé tous les deux ans par l’US Navy, avec la participation d’une vingtaine de pays.
« RIMPAC constitue une occasion exceptionnelle d’entraînement au combat naval au sein d’une large coalition. Les capacités de la FREMM [Bretagne] dans cet environnement ont été démontrées au cours des plus de vingt-trois heures d’exercice de lutte sous la mer, sept exercices de lutte anti aérienne et deux journées d’exercice de synthèse [War at Sea Exercice ou WASEX] », a résumé la Marine nationale, après la fin de ces manœuvres.
La frégate a ensuite rejoint la base navale de Yokosuka [Japon], où son équipage a été relevé. Et, le 11 août, elle a de nouveau appareillé pour « des entraînements à la manœuvre visant à préparer l’équipage aux prochaines opérations ». Ces derniers auront été brefs puisque, deux jours plus tard, la Bretagne a mené des opérations conjointes avec le « destroyer » américain USS Dewey en mer des Philippines.
« L’US Navy et la Marine nationale ont uni leurs forces pour mener des opérations bilatérales en faveur d’un espace Indopacifique libre et ouvert en mer des Philippines, le 13 août », a en effet d’indiqué le commandement de la 7e Flotte américaine, via un communiqué. « Le travail que nous faisons ensemble renforce les capacités combinées de nos forces navales et améliore notre capacité à dissuader les conflits dans la région », a-t-il ajouté.
« Notre entraînement bilatéral confirme le haut niveau d’interopérabilité entre les marines française et américaine », a fait valoir Mme le capitaine de vaisseau Audrey Boutteville, qui commande la FREMM Bretagne. « L’équipage récemment relevé de la frégate continue de naviguer avec le moral élevé établi pendant RIMPAC, comme le démontre notre coopération avec la marine américaine en mer des Philippines ! », a-t-elle ajouté.
Exercice conjoint entre #MURASAME 🇯🇵, et #BRETAGNE🇫🇷 de la Marine française. La France, allié fiable et naturel, partage des valeurs de base et des intérêts stratégiques avec le Japon au nom du #FOIP. Ce fut un honneur. A très bientôt !#FreeAndOpenIndoPacific pic.twitter.com/2tWcvQROax
— Japan Maritime Self-Defense Force (@jmsdf_pao_eng) August 15, 2024
Cette interaction à peine terminée, la frégate a enchaîné avec un autre exercice, cette fois avec le « destroyer » japonais JS Murasame. « La France, allié fiable et naturel, partage des valeurs et des intérêts stratégiques avec le Japon, au nom d’un espace Indopacifique libre et ouvert. Ce fut un honneur », s’est réjouit le ministère nippon de la Défense.
Dans son dernier point hebdomadaire sur les opérations, l’État-major des armées [EMA] a expliqué que de tels « exercices d’interopérabilité […] visent à consolider les capacités de réponse rapide et à améliorer la coordination entre les différentes marines engagées dans la région ». Et d’ajouter que « la rencontre entre les différentes marines françaises, japonaises et américaines dans le Pacifique reflète l’engagement continu de la France dans le cadre du droit international pour la promotion d’un espace indopacifique libre, ouvert et stable, avec les partenaires régionaux ».
À n’en point douter la FREMM a été observée pour ses qualités ASM….
quelle est la différence entre une frégate et un destroyer svp ?
Il y a longtemps, ça correspondait au tonnage initial. Depuis quelques années, ça correspond à la capacité offensive du bâtiment sans tenir compte du tonnage.
Il faut tenir compte d’un biais (en France) suite à la période des dividendes de la paix (merci les gros!) où des frégates du début de XXIe siècle sont classifiées D (au lieu de F), parce que le pavillon à l’arrière tribord a la capacité d’arrêter les obus dans des hôtels Sheraton oO .
Très bon.
Un peu abscon pour ceux qui ne connaissent pas
https://www.tvanouvelles.ca/2004/04/09/une-forte-explosion-secoue-le-centre-de-bagdad
« Un peu abscon (sic) pour ceux qui ne connaissent pas »
Un « abs-con », c’est quelqu’un qui pense plus avec ses muscles qu’avec son cerveau ?
Mais le propos est peut être un peu abscons et la réponse un peu absconse…
Traditionnellement, le tonnage. Maximum 4 500 tonnes pour une frégate, minimum 7 000-8 000 tonnes pour un destroyer. Bien évidemment, les exceptions existent. Comme au Canada les anciens destroyers de la classe Tribal faisaient entre 4 800 et 5 100 tonnes. Et les nouveaux classe River (type 26 britannique) seront, au Canada classés Destroyer (désignés DDGH) pendant qu’en Angleterre et en Australie, ils seront des frégates.
La spécialité: les frégates ont toujours été des navires spécialisés pour la lutte anti-sous-marines. Les destroyers étaient des navires antinavires (la traduction française de Destroyer est Contre-Torpilleurs). Ils sont maintenant des navires multi rôles (antinavires, anti-aérien et anti-sous-marins). Encore ici, il y a des exceptions, comme les FREMM qui ont une versions spécialisée antiaérienne ou les Alvaro de Bazan espagnol et De Zeven Provincien qui sont appelés frégates anti-aérienne.
Chez les américains, il y a aussi le nombres d’arbres de propulsion. Les ancienne frégates de la classe Oliver Hazard Perry avaient un seul arbre de propulsion, pendant que les Destroyer en ont deux. Question de coût.
Merci à l’ami SimLabeng pour ces précisions.
Pour l’OTAN, la frégate est un bâtiment plus petit, moins capable, mais construit en plus grand nombre, auquel est dévolu un rôle d’escorte de convoi ou d’éclairage.
La France ne connait pas officiellement le terme anglais « destroyer » et regroupe sous le terme de « frégate » tout ce que le reste de l’OTAN apppelle frégate ou destroyer. Mais la France donne quand-même des codes en « D » (destroyer) à certaines de ses frégates les plus importantes, reconnaissant implicitement la différence.
Pour donner des exemples concrets : les FREMM et les Horizon sont des destroyers, les La Fayette et les FDI des frégates. Autrefois, on aurait dit que les escorteurs d’escadre étaient des destroyers et les escorteurs rapides des frégates.
@SJ.
« les FREMM et les Horizon sont des destroyers, les La Fayette et les FDI des frégates »
Comparativement à certaines autres marines, oui mais si les FLF « Lafayette » (3800 t pc), sont en « F », les FDI ( 4460 t pc), seront quant à elles, en « D ».
Finalement, le poids ne veut rien dire, puisque dans les années 60/80 nos escorteurs d’escadre étaient classés en « D », alors qu’ils ne faisaient que 3750 t pc et que nos anciennes frégates ASM (4910 t pc) et AA (5200 t pc) type « Georges Leygues » étaient classifiées comme « corvette » jusqu’en juin 1988 alors que leur code était « D » depuis le début.
Aujourd’hui, nous avons bien nos FLF et FS dénommées « frégate » alors qu’elles ont le code « F » et non « D ».
Enfin, tout dépend de l’importance que l’on veut bien leur accorder, effet drapeaux !
Maintenant, le problème est réglé car pour dissimuler notre puissante flotte de combat aux yeux des russes et des chinois, notre Marine a décidé d’effacer les marques sur les coques de nos navires et d’appeler « navire de 1er rang » les FDA et les FREEM ASM/DA classées « D » mais aussi les FLF classées « F » alors qu’elles sont totalement sous-armées…
Je pense qu’à partir de 7500 t à 12000 t, voire un peu plus, que l’on passe dans la catégorie des croiseurs, code « C » et que si nos frégates atteignaient ce poids, ce terme serait inexact, idem pour les autres marines où l’appellation « destroyer » ou « super-destroyer » me parait impropre pour des navires de ce poids.
Pour plus de clarté en ce qui concerne nos navires de surface, je préfère dans l’ordre de grandeur et de poids: vedettes, patrouilleurs, avisos, corvettes, frégates et croiseurs et que la puissance de leur armement devrait aller crescendo en fonction de la taille du bâtiment tout en démarrant sur une base commune !!
Enfin, le cas qui me vient à l’esprit et qui est encore plus bizarre, c’est celui des italiens puisque leurs nouveaux patrouilleurs (PPA ou PHP), classe « Thaon di Revel » (6000 à 6250 t pc), sont en fait en terme de poids et de puissance, bien plus des frégates que des patrouilleurs, notamment pour la version « Lourde », sachant que les deux autres versions « Légère » et « Légère + » pourraient être converties en version « Lourde » et que cette série remplacera à terme, les frégates type « Artigliere » (2525 t pc) et les corvettes » type « Minerva » (1285 t pc) ?? 🙂
Ceci dit, cette version italienne est très intéressante !
Donc, tout cela est bien confus et mériterait une classification plus claire et j’aurais pu compliquer plus. 🙂 🙂
Ne pas confondre « en termes » et « à terme ».
Le nom « terme » est toujours employé au pluriel dans la locution « en termes de ».
… sont en fait, en termes de poids et de puissance…
Cependant, l’Académie préconise de n’utiliser « en termes de » qu’au sens de « dans le vocabulaire de », car l’emploi au sens d’« en matière de » constituerait un anglicisme fautif.
https://www.academie-francaise.fr/en-termes-de
[…………..]
… sont en fait, en matière de poids et de puissance…
Aucune. Un destroyer est un navire de combat majeur appartenant à une marine parlant anglais (UK, US, Australie, Canada). Une frégate est le même navire de combat appartenant à un pays ne parlant pas anglais (France, Espagne, Italie, Allemagne et bien d’autres). Toute autre explication relève de la sodomie de diptères.
C’est pour la photo?
Pourtant y’a pas photo, entre les deux navires.
Normalement un destroyer US, ça ne devrait pas foutre bien plus les pétoches qu’une frégate FR?
:>))
Oui bon, OK, je sais, y’a des USS modernes bien plus costauds.
Et que les FREMM et les FDA, y’en a pas suffisamment, FDI ou pas !
Les navires de guerre américains ne sont certes pas réputés pour être des oeuvres d’art de l’architecture navale en comparaison des navires de guerre européens mais ils n’en sont pas moins efficaces !
@Le breton…effectivement, ils ont une expérience du combat ô combien mériter…
Une expérience du combat ô combien méritée.
Que de beaux mots de communicants, pour exprimer l’unité et la résolution de ces pays, dans l’objectif de contrer l’appétit chinois grandissant.
@ Tintouin
PEGASE 24 vient de rentrer.
http://www.paxaquitania.fr/2024/06/pegase-2024-et-sa-dimension-globale.html
elle aurait besoin d’un sérieux coup de minium la Bretagne ; le beurre salé, manifestement ça corrode
(on notera la courtoisie des FAD Japonaises qui font l’effort de publier leur message dans la langue du partenaire de manoeuvres, les Nippons ont leur travers, mais savent cultiver la correction et l’attention au détail à un point que nous ferions bien de copier)
Et sans aucune faute, sacrés japonais.
Japonais…
Effectivement, ils n’écorchent rien 🙂
«elle aurait besoin d’un sérieux coup de minium la Bretagne ; le beurre salé, manifestement ça corrode»
Par chez nous, on appelle ça « du vécu ».
« elle aurait besoin d’un sérieux coup de minium la Bretagne » ça sera probablement fait lors de son retour à Brest quand elle entrera au bassin pour entretien. de toute façon l’entretien d’une coque de cette taille ça ne se fait pas en mer, quelquefois dans dans de sports étrangers, mais ça reste rare.
Quant à la saillie sur le beurre salé, un penn kalet de Breton préfère ne pas se prononcer!
Bientôt, nous pourrons faire participer notre aéronavale : AAROK navalisés, hydravions (EENUEE, Frégate-F100), dirigeables (Flying Whales) et ballons stratosphériques (BalMan).
Mais aussi, nos drones navals, océaniques (D2O, D2i …) ou non (Sterenn Du, PROTEUS …).
Dans les années 20 et 30, on utilisait le nom français » contretorpilleur » pour certains de nos navires, puis après et j’en ignore la raison, le mot anglais qui a la même signification ou destroyer a été utilisé. A la fin de 1918, en France, on avait le meilleur contretorpilleur au monde car le plus rapide, le mieux armé et surtout équipé d’une radio bien élaborée pour se débuts à l’époque. J’en ai sa photo avec mon grand-père qui à l’époque y était radio, et j’ai toujours un immense plaisir à la regarder car ce navire lancé en pleine puissance est magnifique en pleine mer.
Pour revenir à la frégate Bretagne, c’est un excellent navire qui mériterait l’amélioration de son armement, et notre rapprochement avec le Japon est judicieux et vitale afin d’assurer la protection d’une partie de nos territoires d’outre-mer. Le seul problème est qu’il faut absolument augmenter le nombre de nos navires et que leur armement soit renforcé.
Notre rapprochement est vital, notre entente est vitale.
oui javais vu après, et j’en referai d’autres. Merci
Comme pour les Porte conteneurs ou encore les flotteurs de la grande pêche, la MN d’aujourd’hui, c’est l’usine. Plus de bâtiments pour une moindre pression « voyageuse représentation&plus » ne ferait pas de mal. C’est tout.
Tout comme l’AAE organise des virées dans nos lointaines contrées d’outremer, la Royale devrait faire davantage de présence sur nos territoires avec des bâtiments de premiers rangs. On n’a pas forcément suffisamment de navires mais on réaffirmerait notre souveraineté ce qui me paraît nécessaire par ces temps tendus.
Apparemment ça chauffe pour la marine philippine, qui ne participe cette année qu’en observateur à l’exercice RIMPAC (où l’opposition à la marine chinoise est le « sujet d’étude » principal). La cause : quelques urgences opérationnelles… la pression chinoise.
https://globalnation.inquirer.net/239485/ph-would-no-longer-send-ships-to-rimpac-exercises-only-observers
Une interrogation à ceux qui savent :
Pourquoi la marine chinoise a participé par 2 fois (2014, 2016) à RIMPAC ?
https://en.m.wikipedia.org/wiki/Exercise_RIMPAC
Si mes informations sont exactes les pays participants étaient les suivantes
États-Unis, France, Italie, Canada, Japon (certains avec plusieurs navires)
Les pays étaient les suivants.
@ Klein
C’est un très grand exercice (29 nations participantes avec 25 000 militaires):
https://www.defense.gouv.fr/operations/actualites/rimpac-2024-fin-participation-fremm-bretagne