La force aérienne grecque veut se procurer quatre anciens avions ravitailleurs KC-135 de l’US Air Force

Avec la mission PEGASE 2024 [Projection d’un dispositif aérien d’EnverGure en Asie du Sud-Est], qui mobilise cinq des 12 A330 MRTT « Phénix » de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], les trois derniers avions ravitailleurs KC-135 exploités par l’Escadron de ravitaillement en vol [ERV] 4/31 Sologne rendent encore bien des services. Ainsi, l’un d’eux a récemment été déployé au Qatar, dans le cadre de l’opération Chammal.

Acquis auprès de l’US Air Force [USAF] dans les années 1990, ces KC-135RG ont été modernisés en 2014, l’objectif ayant été de les doter d’une antenne filaire haute fréquence, d’une nouvelle avionique et d’une interface RENO GATM [Global Air Trafic Management]. Quand l’AAE disposera des trois derniers A330 MRTT qui lui ont été promis, ces appareils seront cédés à l’entreprise de services de sécurité et de défense [ESSD] américaine Metrea, qui a déjà repris les onze anciens C-135FR ayant servi sous les couleurs françaises.

Cependant, ces KC-135RG aurait pu prendre une autre direction : celle de la Grèce. En effet, selon le site spécialisé grec Onalert, Athènes a adressé une « demande officielle » aux autorités américaines afin de s’informer sur la possibilité de se procurer jusqu’à quatre anciens KC-135 Stratotanker de l’USAF, au titre du programme Excess Defense Articles [EDA], lequel permet de transférer des équipements excédentaires à « des gouvernements étrangers ou à des organisations internationales ».

Avant de prendre une décision, l’état-major grec veut avoir une idée précise des coûts d’exploitation et de maintien en condition opérationnelle [MCO].

Contrairement à son homologue turque, la force aérienne grecque ne dispose actuellement pas d’avions ravitailleurs. Aussi en a-t-elle fait un objectif prioritaire dans le plan de structure de la force élaboré par l’état-major général de la défense nationale hellénique [GEETHA] et approuvé en 2021.

Cela permettra à ses avions de combat [Rafale, F-16 et bientôt F-35A] de voler sur « de très longues distances » et de « participer à toutes sortes de missions depuis les opérations d’interception et d’escorte jusqu’aux opérations de frappe en profondeur, en territoire hostile », explique OnAlert. Et d’ajouter qu’ils seront « en mesure de contrôler en permanence chaque recoin de la FIR [Flight Information Region] d’Athènes et de la ZEE [zone économique exclusive] grecque sans avoir besoin de retourner à la base pour se réapprovisionner ».

Les pilotes de chasse grecs doivent procéder au moins à un ravitaillement en vol par an afin de conserver leur qualification pour ce type d’opération. Pour cela, la force aérienne grecque mise sur la coopération avec ses partenaires français, américains et israéliens.