L’armée de l’Air et de l’Espace va créer sa première « base aérienne à vocation spatiale » à Toulouse

Officiellement créée en 1934 à l’occasion de la naissance de l’armée de l’Air, la base aérienne [BA] 101 « Général Lionel de Marmier » de Toulouse-Francazal n’aura pas survécu à la vague de restructurations prévues par la Révision générale des politiques publiques [RGPP] lancée en 2008.

Depuis, après une longue période d’incertitude sur son avenir, ce site est récemment devenue en partie la propriété de Toulouse Métropole, qui a l’intention d’y établir le « plus grand centre d’Europe de recherche, d’essais et d’innovations dédié à l’hydrogène ». Cependant, l’ancienne base n’a pas totalement perdu sa vocation militaire puisqu’elle abrite, depuis 2017, le Pôle national des opérations aéroportées [PNOAP] de la 11e Brigade Parachutiste [BP].

Seulement, dix ans après la dissolution de la BA 101, et dans le cadre de la stratégie spatiale de défense dévoilée durant l’été 2019, il fut décidé d’installer un Commandement de l’Espace [CdE], sous l’égide de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] à… Toulouse.

Reprenant les missions du « commandement interarmées de l’espace », ce CDE ne tarda pas à prendre ses marques au sein du Centre national d’études spatiales [CNES], avec un contingent de 200 militaires.

Puis, en 2022, un « bail à construction », d’une durée de quarante ans, fut signé afin de construire, sur une parcelle du CNES, un bâtiment de 11’000 mètres carrés pour abriter les activités du CDE ainsi que des locaux destinés au futur Centre d’excellence Otan [COE] dédié à l’Espace.

Au cours des prochains moins, le CDE va continuer sa montée en puissance, ses effectifs devant être portés à 500 militaires [dont 85 % seront issus de l’AAE]. Relevant de la Brigade aérienne des opérations spatiales [BAOS], il réunira pas moins de neuf unités sur son site toulousain.

Parmi celles-ci, on trouve le Centre de commandement et de contrôle des opérations spatiales [C3OS], le Centre opérationnel de surveillance militaire des objets spatiaux [COSMOS], le Centre militaire d’observation par satellites [CMOS], l’Escadron de conduite des actions spatiales [ECAS, qui mettra en œuvre le système YODA, pour Yeux en Orbite pour un Démonstrateur Agile], le Centre de renseignement d’intérêt spatial [CRIS], le Centre de formation aux opérations spatiales militaires [CFOSM], l’Escadron de soutien aux opérations spatiales [ESOS], le Laboratoire d’innovation spatial des armées [LISA] et, enfin, l’Équipe de marque des programmes spatiaux [EMPS].

Actuellement, les unités ayant déjà été transférées à Toulouse sont soutenues par la formation administrative [FA] 101, dont l’organisation, explique l’AAE, permet à son commandant « d’exercer localement le commandement organique des unités du CDE tout en assurant la tenue de leurs objectifs opérationnels ».

Mais l’appellation « FA 101 » n’a pas vocation à durer. En effet, à partir du 1er août 2025, c’est à dire quand les locaux du CDE auront été inaugurés, une « base aérienne 101 sera ouverte et deviendra […] la première base aérienne à vocation spatiale [BAVS] française », annonce l’AAE dans le dernier numéro d’Air Actualités.

Et d’ajouter : C’est « une appellation non dénuée de sens puisque la première base aérienne française, ouverte en 1934, était la base aérienne 101 de Toulouse-Francazal. Reste à définir quel sera l’insigne, le drapeau et qui aura l’honneur d’associer son nom à celle-ci ». On pourrait même dire que c’est une révolution, évidemment en sens spatial du terme.