L’Australie attribue un contrat de 1,3 milliard d’euros pour la maintenance de ses six sous-marins Collins

Même si les déclarations officielles se veulent rassurantes, le projet de l’Australie visant à acquérir huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], via le pacte AUKUS, recèle encore des incertitudes.

L’une a trait à la capacité des États-Unis à fournir à la Royal Australian Navy [RAN] trois SNA de type Virginia à partir de 2030. En effet, l’industrie navale américaine est à la peine pour répondre aux propres besoins de l’US Navy, à cause d’une capacité de production insuffisante, de problèmes dans ses chaînes d’approvisionnement et d’une pénurie de main d’œuvre qualifiée.

Une autre concerne les infrastructures devant être construites pour accueillir les futurs SNA de la RAN. Cette semaine, Mme le contre-amiral Wendy Malcolm a affirmé que le projet pourrait être en danger si la décision de construire une cale sèche sur la côte occidentale de l’Australie n’était pas prise rapidement par le gouvernement. Cependant, le ministère australien de la Défense, Richard Marles, a reconnu la nécessité d’une telle installation [dont le coût est estimé à plusieurs milliards de dollars]. Seulement, aucun budget n’a encore été prévu…

En attendant, la RAN devra continuer à faire avec ses six sous-marins de type Collins, à propulsion diesel-électrique. Récemment, il a été rapporté que deux d’entre eux, à savoir le HMAS Sheean et le HMAS Farncomb [surnommé ‘Farn-Koursk’ par les sous-mariniers australiens à cause des avaries qu’il a connues], avaient des problèmes de corrosion au niveau de leurs tubes lance-torpilles.

En juin, le ministère australien de la Défense a lancé le programme LOTE [Life Of Type Extension] afin de prolonger la durée de vie opérationnelle de ces six sous-marins jusqu’à l’admission au service actif des SNA de la RAN. D’un montant d’environ 3 milliards d’euros, ce marché n’est pas aussi ambitieux que prévu. Ainsi, l’idée de permettre aux Collins d’emporter des missiles de croisière Tomahawk a été abandonnée, car n’affichant « pas un bon rapport qualité-prix ». De même que l’installation d’un mât optronique [conçu par Safran] afin de pas « ajouter de la complexité et des risques » inutiles.

Cependant, le programme LOTE ne suffira pas pour permettre à ces sous-marins de rester opérationnels. Aussi, ce 27 juillet, le ministère australien de la Défense a annoncé qu’il venait d’attribuer un contrat d’une valeur de 1,3 milliard d’euros au chantier naval ASC Pty Ltd pour assurer leur maintien en condition opérationnelle [MCO] durant quatre ans.

Si les futurs SNA prennent du retard, nul doute que d’autres marchés de cette nature devront être passés.

Quoi qu’il en soit, ce « contrat de maintien en puissance » fait partie de l’engagement du gouvernement pour maintenir les sous-marins de classe Collins comme une puissante capacité de frappe et de dissuasion », a fait valoir Pat Conroy, le ministre australien de l’Industrie de défense. Il « assurera directement la sécurité de l’emploi à plus de 1’100 travailleurs hautement qualifiés », a-t-il souligné.

« Ce nouveau contrat garantit à ces travailleurs une plus grande confiance dans l’entreprise nationale australienne de construction et de maintenance de navires de guerre et contribue à accroître la main-d’œuvre nécessaire à la construction et à la maintenance des futurs sous-marins à propulsion nucléaire de l’Australie », a insisté le responsable australien.