La Roumanie confirme la commande de 54 obusiers sud-coréens K-9 Thunder pour 870 millions d’euros

Même si l’israélien Elbit Systems avait noué un partenariat avec Uzina Automecanica Moreni [UAM] afin d’ouvrir une chaîne d’assemblage dédiée à son obusier automoteur à roues ATMOS en Roumanie, le choix que vient de faire le ministère roumain de la Défense ne laissait que peu de place au doute.

En effet, le 10 juillet, le groupe sud-coréen Hanwha Aerospace a annoncé qu’il avait été retenu par Bucarest pour fournir à l’armée roumaine 54 obusiers automoteurs [chenillés] K-9 Thunder et 36 véhicules de transport de munitions K-10 pour un montant d’environ 870 millions d’euros.

Jusqu’alors, l’armée roumaine était dépourvue d’obusiers automoteurs de 155 mm, son artillerie reposant essentiellement sur des obusiers tractés de 122 et de 152 mm.

Pour remporter ce marché, Hanwha Aerospace a mis deux arguments en avant : le rapport qualité/prix du K-9, qui sut convaincre cinq pays membres de l’Otan, et des délais de livraison très courts. En outre, le groupe sud-coréen a signé un protocole d’accord avec la société publique roumaine ROMARM en vue d’établir un « partenariat global » concernant non seulement le K-9 mais aussi les véhicules de combat d’infanterie [VCI] K-21 « Redback ».

« Nous souhaitons contribuer au renforcement des capacités de défense et au développement économique de la Roumanie à travers des coopérations avec des sociétés locales et des transferts de technologies », avait assuré Son Jae-il, le Pdg de Hanwha Aerospace, en février 2023.

Les K-9 Thunder et les K-10 seront « principalement » assemblés en Roumanie par des « entreprises locales », a par ailleurs indiqué Hanwha Aerospace. Les premiers obusiers devraient être remis à l’armée roumaine au début de l’année 2027.

« Hanwha Aerospace s’engage à maximiser les avantages pour l’industrie de la défense roumaine à travers divers types de programmes de localisation, qui comprennent la production locale d’équipements de défense, l’emploi local, le transfert de technologie et la création d’un centre d’excellence pour les opérations MRO [maintenance et réparations, ndlr] dans de nouvelles installations en Roumanie », a fait valoir l’industriel sud-coréen.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, ce dernier enchaîne les contrats, les plus importants ayant été signés avec la Pologne. En mars dernier, la valeur de son carnet de commandes s’élevait à plus de 20 milliards d’euros [30’000 milliards de wons], contre 5 milliards d’euros en 2021. Et ce n’est sans doute pas fini, à en croire la DAPA, l’agence sud-coréenne de l’armement.

« La Corée du Sud prévoit une coopération plus poussée avec la Roumanie dans des domaines tels que le véhicule de combat d’infanterie Redback, le char de combat principal K2 et d’autres systèmes d’armes terrestres », a en effet indiqué la DAPA, en évoquant également des projets en matière de défense aérienne et de missiles guidés.