Washington envisage l’envoi de « sous-traitants » en Ukraine pour assurer la maintenance des armes livrées
L’administration américaine l’a maintes fois répété : il n’est pas question d’envoyer des troupes au sol en Ukraine. En revanche, il n’est pas exclu de recourir aux services du secteur privé pour assurer la maintenance des équipements de facture américaine livrés aux forces ukrainiennes. C’est en effet ce qu’a révélé CNN, sur la foi de confidences faites par quatre sources au fait de ce dossier.
Jusqu’à présent, les sous-traitants du Pentagone, qui ne sont pas nécessairement des sociétés militaires privées [SMP], ont l’interdiction formelle de se rendre en Ukraine. En effet, rappelle CNN, depuis le début de la guerre, le président Biden a « insisté pour que tous les Américains […] restent loin de la ligne de front » afin de limiter la « perception par la Russie que l’armée américaine est engagées dans des combats ».
Seulement, cette approche pose un problème pour assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO], voire les réparations, des équipements militaires fournis à Kiev par Washington… alors que certains, comme les chars M1A1 Abrams SA, exigent un entretien régulier.
Actuellement, les matériels endommagés au combat doivent sortir d’Ukraine pour être remis en état dans les pays proches [Pologne, Lituanie, Roumanie]. Évidemment, cela prend beaucoup trop de temps.
D’où l’idée de l’administration Biden de reconsidérer les restrictions imposées aux « sous-traitants » du Pentagone… d’autant plus que les besoins en MCO des forces ukrainiennes vont bientôt atteindre un nouveau palier, avec l’arrivée des chasseurs-bombardiers F-16.
« Permettre à des entrepreneurs américains expérimentés et financés par le gouvernement américain de maintenir une présence en Ukraine signifie qu’ils seront en mesure d’aider à réparer beaucoup plus rapidement les équipements endommagés et de grande valeur », ont expliqué les responsables sollicités par CNN.
Concrètement, des appels d’offres seront lancés et les entreprises soumissionnaires auraient l’obligation de présenter un « solide plan d’atténuation des risques » pour préserver la vie de leurs employés », a expliqué l’une de ces sources.
Par ailleurs, il n’est pas question non plus de reproduire ce que l’on a pu voir en Afghanistan et en Irak, où des milliers de « contractors » ont pu être déployés en appui des forces américaines. L’option envisagée par Washington ne concernerait « que » quelques douzaines de sous-traitants.
Cependant, un responsable de l’administration Biden a insisté sur le fait qu’aucune décision n’a encore été prise et que « toute discussion à ce sujet est prématurée. Vraiment ?
Selon le journaliste Philippe Chapleau, du journal Ouest France, l’Entreprise de services de sécurité et de défense [ESSD] américaine Amentum [35’000 employés] a publié, le mois dernier, cinq offres d’emplois pour des postes basés à… Kiev et dont trois concernent le MCO des hélicoptères UH-60 « Black Hawk » utilisés notamment par la Direction du renseignement du ministère ukrainien de la Défense [GUR].