Airbus Helicopters a lancé la campagne d’essais en vol du NH-90 TTH dédié aux forces spéciales françaises

En octobre 2020, la Direction générale de l’armement [DGA] fit savoir que les contrats de développement de la version « forces spéciales » [FS] de l’hélicoptère NH-90 TTH avaient été notifiés à NHIndustries, Thales et Safran, via la NAHEMA [Nato HElicopter Management Agency]. À l’époque, il était question d’acquérir dix exemplaires pour équiper le 4e Régiment d’hélicoptères de forces spéciales [RHFS] de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT].

Depuis, cette ambition a été revue à la hausse dans le cadre de la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30. Ainsi, en décembre dernier, huit NH-90 FS [ou Standard 2] supplémentaires ont été commandés par la DGA, toujours via la NAHEMA. Cela permettra ainsi de transférer les hélicoptères Caracal du 4e RHFS vers l’Escadron 1/67 Pyrénées, lequel fait également partie des unités de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] mises à la disposition du Commandement des opérations spéciales [COS].

Quoi qu’il en soit, quatre ans et demi après la notification des contrats de développement, ce programme vient de franchit une nouvelle étape. Membre du consortium NHIndustries avec Leonardo et Fokker, Airbus Helicopters a annoncé, ce 18 juin, que la campagne d’essais en vol du prototype du NH-90 porté au standard « Forces spéciales » venait de débuter. Celle-ci se poursuivra « jusqu’à la fin » de cette année, conformément au « calendrier convenu » avec la DGA, a précisé l’industriel.

Selon les spécifications techniques qui avaient été livrées par le ministère des Armées en octobre 2020, le NH-90 « Forces Spéciales » sera notamment doté de la boule optronique Euroflir 410 de nouvelle génération, du système « Eurofl’Eye », lequel repose sur un capteur multispectral panoramique 3D d’aide au pilotage associé au casque binoculaire TopOwl. Enfin, la soute sera modifiée de manière à permettre des opérations d’aérocordage avec autoprotection par les portes latérales.

Dans son communiqué, Airbus Helicopters a indiqué qu’un troisième membre d’équipage prendrait place à bord du NH-90 FS, qui, outre l’Euroflir 410, sera doté d’un « nouveau générateur de cartes numériques » ainsi que de « dispositions mécaniques et électriques dédiées au système d’ouverture distribuée [DAS] et d’un affichage numérique de visée monté sur casque [HMSD-DD] de nouvelle génération en vue d’une future intégration ultérieure ». Et d’ajouter : « Ces systèmes amélioreront les capacités des forces spéciales à opérer dans des conditions très exigeantes ».

D’ici la fin de cette décennie, l’ALAT mettra en œuvre 81 NH-90 TTH. Les 61 exemplaires actuellement en service ont effectué 50’000 heures de vol au total.

Photo : Airbus Helicopters

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32 contributions

  1. Bastan dit :

    Quel est le retour d’expérience sur l’efficacité en première ligne des hélicoptères lors du conflit en Ukraine?

    • mich dit :

      Quel rapport avec le sujet ? sauf si vous croyez que la guerre en Ukraine sera la norme des conflits et interventions à venir .

      • ludo dit :

        c’est surtout que quoi qu’il arrive les FS devront se déplacer à proximité des opérations et la voilure tournante reste le meilleur moyen que ce soit en dépot ou en extraction

    • gargantuel dit :

      Les forces spéciales sont peut être la dernière arme pour laquelle l’hélicoptère présente un intérêt : déposer des troupes rapidement à un endroit stratégique, réaliser une évacuation, etc.

    • alexandre dit :

      Parce que c’est bien connu, les forces spéciales sont faites pour être envoyées sur la ligne de front.

  2. Achille-64 dit :

    Remarque de Grincheux:
    Souhaitons aussi que l’addition de systèmes sophistiqués soit couplée avec la recherche des goulots d’étranglement qui handicapent cet hélico sur le plan de la fiabilité et de la ‘maintenabilité’.
    Sinon, cette version pourrait être une vraie raison d’être du Caïman Terre.
    Bonne chance !

    • Jojo dit :

      les goulots d’étranglement ? je n’ai pas compris, vous pouvez développer?
      merci

  3. Parabellum dit :

    Espérons que ces machines sont bien équipées en leurre et capacité de vol en radada…les chances de survie sont difficiles pour les helicos…les tigres doivent ouvrir la voie…vive l alat !

    • Jojo dit :

      le FS a les mêmes systèmes leurre que les autres caïman de l’ALAT

  4. Wik dit :

    Bonjour,
    .
    Qui pourrait préciser ce qu’est le « système d’ouverture distribuée [DAS] » ? Si possible avec une source, indispensable et obligatoire pour me permettre d’améliorer la page Wikipédia du Caïman, à laquelle je vient d’ajouter un paragraphe « HH90 FS ».
    .
    À ce propos, vous êtes les bienvenus pour me retourner des critiques sur ce paragraphe, ou même sur la page… Ou encore mieux, d’améliorer cet article – et toutes les autres bien sûr – vous-même ;o)
    .
    https://fr.wikipedia.org/wiki/NHIndustries_NH90#Caractéristiques_techniques_(TTH)
    .
    P.S. j’avais entendu parler d’une trappe de plancher pour aérocordage pour cette version, a t’elle été abandonnée au profit des seules élingues extérieures ?

    • Jojo dit :

      la trappe plancher n’est plus d’actualité car trop chère à modifier la structure plancher, ça serait une grosse modification pour les réservoirs également. Avec la trappe cargo hook existante aucun homme pourrait passer encore moins équipé.

      • Stef dit :

        Dommage, car la trappe offre une réelle plus-value… notamment en mise en place de C.L ou d’extraction en grappe ou nacelle…

        • St-Denis dit :

          C’est pour cela que les Puma et Cougars ont eu tellement de succès, et son conservé le plus longtemps possible…

      • w dit :

        Merci.

  5. Félix GARCIA dit :

    Des AAROK avec capacités de vol en basse altitude et suivi de terrain pour l’ALAT (pi la Marine et l’AAE) ? En complément des AAROK « classiques », bien évidemment.

    ♫ Parce-qu’on sait jamais ! ♫
    ♫ On regarde vers le haut ! ♫
    https://www.youtube.com/watch?v=LhvtLHiMMzE
    ^^

  6. Yallingup dit :

    Il reste un défaut à ces hélicos… Le bruit en approche.
    Pour des FS, ce peut-être un problème pour conserver l’effet de surprise, voir même cacher sa présence à l’ennemi.
    Il y a longtemps, le chef d’un groupe islamiste qui faisait beaucoup parler de lui à l’époque, a été délogé de chez lui par des Navy SEAL venus en toute discrétion avec des hélicos inconnus du grand public, dont une des caractéristique était justement de ne pas faire beaucoup de bruit, en raison, entre autre, d’un rotor de queue au dessin particulier.
    Rien de tel sur ce NH90 FS, a priori.

    • Avekoucenzeh dit :

      Pour dire « et même », employons l’adverbe « voire » (avec un e final) plutôt que le verbe « voir » (qui n’a pas cette signification).

      Pour conserver l’effet de surprise, voire même cacher sa présence à l’ennemi.

      En outres, la tournure « voire même » est généralement considérée comme un pléonasme (« et même même ») et de ce fait à éviter.

      Pour conserver l’effet de surprise, voire cacher sa présence à l’ennemi.

    • C'est logique dit :

      Entre autres. Avec « autres » au pluriel.
      Entre autres choses.

      Il faut nécessairement qu’il y ait plusieurs autres choses pour que ce dont on parle puisse être « entre » ces autres choses.

  7. Bastan dit :

    Aujourd’hui, les hélicos doivent évoluer en terrain ennemi à des vitesses comparables à celles de drones dont les communiqués nous annoncent chaque jours des taux de destruction de l’ordre de 90%. Vitesse faible, bruyants, volant à basse ou moyenne altitude, peu furtifs, de belles cibles. Par contre en terrain sécurisé ils sont indispensables pour la logistique et les Evasan.