Israël a trouvé un accord avec les États-Unis pour se procurer 25 avions de combat F-35I supplémentaires
Avec une frange du Parti démocrate hostile à l’opération israélienne dans la bande de Gaza et une autre pour laquelle il est hors de question de remettre en cause le soutien à Israël, qui a le « droit de défendre », le président américain, Joe Biden, doit ménager la chèvre et le chou pour ne pas hypothéquer ses chances de réélection face à Donald Trump, en novembre prochain.
C’est ainsi que, début mai, alors que l’armée israélienne venait de lancer une nouvelle opération contre la ville de Rafah malgré les désaccords exprimés par son administration, M. Biden a fait savoir que les États-Unis allaient suspendre la livraison de certaines munitions à Israël.
« S’ils [les Israéliens] entrent à Rafah, je ne leur livrerai pas les armes qui ont toujours été utilisées […] contre des villes. […] Nous ne livrerons pas les armes et les obus d’artillerie qui ont été utilisés jusque-là », a assuré le chef de la Maison Blanche, sur les antennes de CNN, le 8 mai.
L’ambassadeur d’Israël aux Nations unies, Gilad Erdan, a réagi à cette annonce en la qualifiant de « décevante de la part d’un président à qui nous avons exprimé notre reconnaissance depuis le début de la guerre. Et d’ajoute : « Il est assez clair que n’importe quelle pression sur Israël, n’importe quelle restriction qui lui est imposée, même de la part d’alliés proches soucieux de nos intérêts, est interprétée par nos ennemis » et « leur donne espoir ».
Puis, une semaine après, le Wall Street Journal a révélé que l’exécutif américain venait de notifier le Congrès de son intention de procéder à de nouvelles livraisons d’armes aux forces israéliennes, dont des munitions pour des chars et des véhicules blindés, pour un peu plus d’un milliard de dollars. Ce « transfert potentiel d’armes illustre le chemin étroit sur lequel est engagée l’administration Biden avec Israël », a commenté le New York Times.
Quoi qu’il en soit, alors qu’il attend le feu vert à la vente potentielle de cinquante avions de combat F-15EX, le ministère israélien de la Défense a annoncé, le 4 juin, avoir trouvé un accord avec Washington pour se procurer 25 chasseurs-bombardiers F-35I « Adir » supplémentaires, pour un montant d’environ 3 milliards de dollars.
« À un moment où certains de nos adversaires essaient de saper nos liens avec notre plus grand allié, tout ce que nous faisons, c’est renforcer davantage notre alliance », a commenté Yoav Gallant, le ministre israélien de la Défense. « Cela envoie un message puissant à nos ennemis à travers la région. Je tiens à exprimer ma reconnaissance et ma gratitude à nos partenaires du département américain de la Défense et du gouvernement américain en général pour avoir renforcé et assuré l’avantage et les capacités stratégiques d’Israël », a-t-il ajouté.
Le projet d’acquérir 25 F-35I en plus des 50 déjà commandés avait été évoqué dès 2020. Seulement l’instabilité politique, marquée par des élections législatives à répétition, ne permit pas de le faire avancer aussi rapidement que l’état-major israélien l’aurait souhaité. Finalement, il fut confirmé en juillet 2023 par M. Gallant.
L’achat de ces F-35I supplémentaires sera financé par le programme américain de financement militaire étranger [FMF] dédié à Israël, doté de 38 milliards de dollars pour la période 2019-28. La livraison de ces appareils commencera en 2028, à raison de 3 à 5 exemplaires par an.
En outre, « Lockheed-Martin et le motoriste Pratt & Whitney se sont mis d’accord pour impliquer des entreprises de défense israéliennes dans la production d’avions F-35 vendus aux forces américaines et à d’autres « , a précisé le ministère israélien de la Défense.