Le Royaume-Uni a testé avec succès une arme laser contre des cibles aériennes

Dispositif DE M-SHORAD [Directed Energy Maneuver Short-Range Air Defense] installé sur un blindé Stryker, « canon » laser « Phantom » récemment livré par Northrop Grumman au Pentagone, système HELIOS [pour High Energy Laser with Integrated Optical-Dazzler and Surveillance] destiné aux « destroyers » de type Arleigh Burke de l’US Navy… Les États-Unis font la course en tête en matière d’armes à énergie dirigée.

D’autres pays leur ont depuis emboîté le pas, comme Israël avec l’Iron Beam, la France et le système anti-drones Helma-P, l’Allemagne, qui a finalisé, en septembre dernier, les essais du LWD, un démonstrateur d’arme laser développé par Rheinmetall, ou encore la Russie, selon laquelle le dispositif Peresvet serait en mesure d’abattre un drone à cinq kilomètres de distance. La Chine n’est pas en reste : l’an passé, elle a affirmé avoir développé une technologie censée « révolutionner » la défense aérienne, sur la base des travaux de chercheurs de l’université de Changsha.

De telles armes à énergie dirigée présentent au moins deux avantages : précises, leur coût d’utilisation est très faible par rapport à celui d’un missile surface-air. Cependant, leur efficacité peut être limitée par plusieurs facteurs, à commencer par les conditions météorologiques.

Quoi qu’il en soit, le Royaume-Uni s’est aussi lancé dans la course, en investissant 100 millions de livres sterling dans le programme « DragonFire » [LDEW], confié à MBDA UK, Leonardo UK et QinetiQ, sous l’égide du Laboratoire des sciences et technologies de la défense [Dstl], en 2017.

Ce 19 janvier, le ministère britannique de la Défense [MoD] s’est félicité du succès du « premier tir d’une arme laser de haute puissance contre des cibles aériennes » au Royaume-Uni.

Ainsi, le système DragonFire, dont la puissance serait de 50 kW, a réussi à abattre à « plusieurs kilomètres de distance » des drones arrivant de plusieurs directions, lors d’un essai effectué dans les îles Hébrides.

Si sa portée est confidentielle, le DragonFire est assez précis pour atteindre une « pièce d’une livre sterling à un kilomètre de distance », a avancé le MoD. Et d’ajouter que son coût de fonctionnement est « généralement inférieur à 10 livres sterling par tir ».

« Cette étape importante a démontré la capacité d’engager des cibles aériennes à des distances pertinentes et constitue une étape majeure dans la mise en service de cette technologie. La British Army et la Royal Navy envisagent de l’utiliser pour leurs futures capacités de défense aérienne », a-t-il encore fait valoir. Le DragonFire pourrait ainsi être installé sur des blindés Wolfhound et des frégates de type 23. En tout cas, des essais seront menés à cette fin.

« Ce type d’armement de pointe a le potentiel de révolutionner le champ de bataille en réduisant la dépendance à des munitions coûteuses, tout en diminuant le risque de dommages collatéraux », a commenté Grant Shapps, le ministre britannique de la Défense.

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61 contributions

  1. Robamc dit :

    Bon ben j’crois qu’c’est clair : yaka recouvrir les aéronefs de miroirs résistants. En plus ils seront totalement furtifs …

    • Roland DESPARTE dit :

      Bon ben vous avez déjà essayé de pointer un chalumeau sur un miroir (même résistant). Pour info un chalumeau oxyacétylénique c’est 3000°C, une lance thermique 4500°C. Alors un laser je n’ose vous dire la température… C’est de l’ordre de 100 à 200 millions de kelvins… 200 millions de kelvins = 199 999 726,85°C !!!!!!!!!!!!
      Maintenant il y a de l’idée, celle de pouvoir rediriger le faisceau vers son propriétaire !

      • jacque dit :

        Non, plusieur centaine de millier voire millions mais pas des centaines de millions. Le laser chauffe grace à la lumiere, donc le mirroir réduira considéablement sa chauffe tant que ca ne devient pas opaque.

      • Alain d dit :

        Le faisceau dégraderait instantanément la surface du miroir. Et même, il faudrait un miroir plan orientable télé-opéré qui se règle instantanément perpendiculaire à l’axe d’attaque, pour potentiellement aller attaquer la source, mais avec une quantité d’énergie bien moindre et moins concentrée.

      • Et demain ? dit :

        Comme vous avez l’air de connaître le sujet (moi, je n’y connais rien) c’est à vous que je soumets ma réflexion. Je lis que les Brexiters, pour moins de 10£ sont capables de détruire une pièce 1£ à 1 km. Pourquoi n’économisent ils pas 1£ en prenant comme cible des capsules de Guinness ?

        • KL42 dit :

          Pour ne pas rendre vert de rage les Irlandais.
          L’IRA pourrait ne pas apprécier la plaisanterie.

  2. Alain d dit :

    Un certain Al*in d écrivait :
    « Sans oublier les lasers télé-opéré, technologie chère à fabriquer, mais économique à l’utilisation, hors stockage et délivrance de l’énergie. »
    Rien à ajouter.
    20/20
    :>))

  3. Bastan dit :

    N’ayant aucune connaissance sur ce sujet mis à l’honneur depuis des décennies par la science-fiction, je me suis souvent demandé si la »cible » entourée d’un miroir solide et épais pouvait renvoyer ou dévier le faisceau. Ou alors fondre devant la puissance de celui ci? .

    • HMX dit :

      Une cible constituée de matériaux réfléchissants et dotée par ailleurs d’une couche d’isolant thermique de bonne qualité résistera mieux et plus longtemps, nécessitant donc une puissance supérieure et/ou un temps d’illumination sensiblement plus long, pour être neutralisée, comparée à une cible identique non protégée.

      D’autres parades moins coûteuses peuvent également être envisagées contre une arme laser, notamment un simple détecteur laser couplé à un dispositif d’émission de fumées empêchant le verrouillage de la cible…

      il est également envisageable d’utiliser contre une arme laser… un laser de moindre puissance, couplé à un détecteur et un dispositif de pointage automatique, qui viendra non pas détruire, mais aveugler la conduite de tir du laser assaillant.

      Enfin, comme indiqué dans l’article, la météo peut constituer une contre-mesure « naturelle » rendant dans certaines circonstances le laser inemployable : fortes pluies, neige, brouillard…

      Bref, le laser représente une valeur ajoutée indéniable, ne serait-ce que par son faible coût d’utilisation et sa capacité à faire face à des attaques saturantes, type essaim de drones. Il a donc toute sa place sur nos navires et sur les champs de bataille d’un proche futur. Mais il ne faut s’imaginer qu’il s’agit d’une arme magique qui va tout changer et ringardiser des moyens plus « classiques » (canon, missiles, drones intercepteurs) qui n’ont pas dit leur dernier mot…

      • Et v’lan passe moi l’éponge dit :

        ´´ aveugler la conduite de tir du laser assaillant.´´
        Je ne connais pas la taille d’une tâche laser, mais il me semble qu’il suffit de dissocier la conduite laser du laser en lui même pour contrer une tentative d’aveuglement.

      • Guilhom dit :

        le but du laser est de traiter des cibles non protégées ou a faible valeur mais a fort effet terminal. donc plus on va investir dans le drone plus celui ci sera éligible à l interception via missile. le laser c est plus contre des rocket ou des obus ou des drones commerciaux convertis

      • Bastan dit :

        On parle également de prismes déviant le laser. De perturbations par le son. Mais je ne sais qu’elle est la durée d’un tir et le temps nécessaire entre deux tirs. Même dans l’antiquité ils évoquaient la puissance des rayons du soleil concentrés par des miroirs pour enflammer une flotte adverse. C’est dire que cela n’est pas nouveau.

        • Qui qu'ils fussent dit :

          Mais je ne sais quelle est la durée d’un tir, pas « qu’elle est la durée ».

      • PHILIPPE dit :

        Merci pour ces intéressantes précisions.

      • Roland DESPARTE dit :

        Bonjour HMX. Actuellement il n’y a -à ma connaissance- aucun matériau résistant à la température d’un laser (voir ci-dessus ma réponse à Robame). Par contre, comme vous le dites, divers bureaux d’études travailleraient effectivement sur des systèmes pouvant aveugler l’adversaire (comme les lasers éblouissants), modifier (brouillard, fumées, poussières, pluie, neige, smog, mousse,…) ou dégrader l’environnement direct de l’aéronef (création d’un “nuage“ pouvant disperser l’énergie dans l’air ambiant, certains parlent de défocalisation du laser) et ainsi interdire le ciblage, le verrouillage, atténuer ou déporter la trajectoire du faisceau.

        • Huon dit :

          Roland, pourriez-vous préciser ce que vous entendez par « température d’un laser », et auriez-vous une source pour ceux qui seraient curieux d’en savoir plus ?

        • asvard dit :

          Un laser n’a pas de « température » mais une puissance et il y a des matériaux qui réfléchissent cette énergie ‘(puissance.temps) suivant la longueur d’onde du laser d’où l’appellation de « miroir ». Ces miroirs réfléchissent 99.9999+% l’énergie reçue. Heureusement qu’il existe des matériaux qui résistent aux lasers, au moins pendant un certain temps, sinon on serait bien en peine d’en faire fonctionner un seul dépassant quelque W (principe du pompage laser).

          Par ailleurs le simple fait qu’il faille collimater le laser pendant 10s au même endroit implique à coup sur un ou plusieurs miroirs pour atteindre une cible se déplaçant à 1 ou plusieurs km de distance du fait la précision nécessaire (miroir déformés par systeme piezo par exemple) : s’il faut 10s pour fondre/attaquer la cible, une erreur de positionnement de quelques millirad au bout de 8s devient un coup raté.

      • Alain d dit :

        Donc intégrer une conduite de tir laser sur un missile, une roquette ou un drone kamikaze?
        Je n’arrive même pas à imaginer les usines à gaz. Et ne parlons même pas de l’augmentation du cout pour des consommables.
        Et laser contre laser, celui embarqué sur un navire pourra toujours délivrer plus de puissance, et plus longtemps, que celui que pourrait embarquer un gros drone.
        Intégrer des leurres fumigènes ou canons fumigènes dans une roquette et des capteurs supplémentaires?
        Avec une roquette qui file vers 1000 km/h, la fumée servirait surtout à bien marquer son évolution, et zéro pour le masquage.

    • dolgan dit :

      solide et epais et refroidi. cela doit le faire. mais c est pas compatible avec les systemes aériens .

    • joe dit :

      En théorie. Tout dépend ensuite de la puissance du laser. L’éternel relation entre l’épée et le bouclier. Une chose est sure, il est intenable pour une nation même comme les US, de produire des dizaines de milliers de missiles par an qui coûtent plusieurs dizaines de milliers d’euros pièce, voir centaines de milliers, pour détruire des drones produits en masse, avec un coût unitaire de 1000 ou 5000 Euros. Sans compter la notion d’attaque de saturation. Les Israéliens ont crée le remarquable Iron dôme, basé sur de petits missiles à faible portée. La solution comme souvent est de mixer les différentes options… en quantités suffisantes ce qui est déjà une autre problématique, les attaquants eux n’ayant aucune notion d’économie alors que les démocraties sont confrontés à l’inévitable choix : s’armer pour préserver la paix ou profiter encore un peu plus de nouvelles prestations sociales… jusqu’au moment ou il sera trop tard, obligeant alors à des compromis incompatibles avec nos valeurs.

      • Avekoucenzeh dit :

        C’est l’adverbe « voire » (avec son e final) qui permet d’exprimer « et même ». Son homophone le verbe « voir » n’a pas cette signification.

        … qui coûtent plusieurs dizaines de milliers d’euros pièce, voire plusieurs centaines de milliers.

  4. Alain d dit :

    Pour ce qui est vaincre les conditions météorologiques, une association genre Sodern + ONERA + Thales + Safran pourrait peut-être nous pondre une solution économique.

  5. Boum boum dit :

    Le rendement énergétique des lasers s’améliore… mais je crois que ça reste inférieur à 20% même pour les meilleurs…
    La Guerre des Étoiles est encore loin…

  6. speedbird101A dit :

    Je sais bien que les Anglois roulent à gauche et ont horreur du système métrique ,mais là, je ne sais pas comment ils calculent leurs couts d’exploitation , car je doute que ,vu le matos ultra high tech utilisé et l’immense énergie nécessaire pour produire un rayon qui soit suffisamment mortel pour pulvériser un drone ou un avion , qu’un tir de laser ne coute que 10 livres sterling….je sais bien qu’on trouve des lasers à 10 euros dans des magasins à merdouilles chinoises…mais là quand meme….

    • coucouroucoucou dit :

      10 livres étant le prix d’un tir. J’imagine le prix de la consommation électrique pour un tir.
      Le Caesar coute quelque millions, mais le coût d’un tir sera estimé au prix d’un obus, qui est, qui est… je ne sais pas, quelques milliers?

      • joe dit :

        Les chiffres annoncés oscillent entre 2 et 4000 Euros, suivant le pays producteur et le besoin d’amortir les nouveaux investissements. Un obus de 155mm basique, pas de guidage terminal ou poussée supplémentaire via une rocket intégrée.

      • Comptable chez ... dit :

        Le prix de l’obus de 155mm varie tous les jours. C’est la loi de l’offre et de la demande… HIER, il était facturé à 2.999€ plus TVA… La charge propulsive est évidemment facturée à part.

      • Roland DESPARTE dit :

        Un obus de Caesar c’est environ 4000€…

    • phil135 dit :

      ils ne pulvérisent pas : ils font un petit trou dans un drone en plastique qui ensuite tombe en panne. ce prix est juste celui du gaz consommé, ce qu’on appelle industriellement le coût marginal

  7. Et demain ? dit :

    Je n’ai pas trouvé beaucoup d’informations sur les sites des fabricants et des armées. Quelqu’un dispose-t-il d’informations officielles et donc sérieuses comme on en trouve lors des salons. En sachant évidemment que tout n’est pas dévoilé lors des salons… Si j’ai bien lu, les Américains ont un système de la classe des 60+kW, les Anglais, un système de la classe de 50kW, les Allemands, un système de la classe des 20kW, les Israéliens, un système de la classe des 7,5kW (Lite Beam) et un autre (Iron Beam) d’une classe actuelle inconnue mais qu’ils espèrent porter à 100kW en 2025. Je n’ai pas trouvé d’informations sérieuses sur la puissance du Helma-P français et je n’accorde aucun crédit aux infos de Wikipedia… Je vois également que MBDA UK et MBDA D travaillent d’arrache pieds mais que MBDA F n’a qu’un rôle « d’intégrateur »… Ça m’étonne.

  8. jo666 dit :

    Suffit de se renseigner sur les lasers du Projet ABL, sachant qu’on a des sources Téra hertz avec un laser de 15 terahertz. le laser de base est une laser chimique COIL avec de l’iode ou du fluore, avec une optique adaptative .

    • Et demain ? dit :

      Je l’ignorais totalement et donc je viens de faire une (longue) recherche sur le Net. Je vous avoue être déçu. La plupart des informations datent de plus de trois ans et parfois de plus de dix ans. Les informations récentes restent très évasives, malheureusement. Connaissez vous un lien vers des informations récentes et précises ? Merci.

  9. patex dit :

    Les systèmes que vous évoquez sont très différents. Le système Helma-P aurait une puissance de 2kW selon cet article: https://www.usinenouvelle.com/editorial/la-dga-commande-un-prototype-de-laser-anti-drone-a-la-pepite-cilas.N2016267
    Evidemment un système de 30 ou 50kW n’est pas le même coût, ne peut être déployé en grand nombre et n’a pas le même usage.

  10. penandreff dit :

    le laser Helma P fait 2kw et est produit par la compagnie française cilas qui appartient a Safran et a MBDA F, il aurait une porté de 1km.
    ce Laser a été testé avec succès par la DGA et la Marine Nationale contre de petits drones.
    les laser fonctionnent ils par temps de pluie, brume ou autre crachin???

  11. Bloodasp dit :

    @Et demain?: il est normal que vous ne trouviez rien, tout comme il est curieux que ces lasers évoluent tous dans la même gamme de puissance. Ce que je vais dire n’engage que moi: Les lasers sont une technologie de rupture, celui qui parviendra à développer un laser d’une puissance de l’ordre de quelques MW prendra une avance certaine sur tous les autres. Le hic c que pour y parvenir il faut une forte source de puissance, pour y parvenir il y a des réacteurs nucléaires, qu’on va devoir miniaturiser, on y travaille ou et c la que je pense qu’est la vraie rupture, des composants électroniques, type super condensateurs miniaturisés capables d’accumuler une très grande quantité d’énergie dans un temps très court puis de la libérer dans le même temps. S’il y a des spécialistes sur le sujet, ça m’intéresse.

    • joe dit :

      C’est laser très puissant existe… dans les laboratoires. Comme vous le dites, la problématique réside dans la miniaturisation. Le besoin de ces lasers ce fait principalement sur la capacité à détruire des missiles balistiques (donc laser TRES puissant) , plutôt fixe et des lasers de plus faibles puissances, pour le champ de bataille, pas très loin de la ligne de front, voir sur des véhicules pour détruire les drones kamikazes et autres missiles anti-tank.

      • Avekoucenzeh dit :

        Pour dire « et même », l’adverbe « voire » convient parfaitement, mais pas le verbe « voir ».

        Pour le champ de bataille, pas très loin de la ligne de front, voire sur des vehicules.

    • Roland DESPARTE dit :

      Sans revendiquer la qualité de spécialiste, si cela peut vous aider, voici ce que j’avais posté le 07.02.2023 sur ce site.
      La guerre « électro-optique » est au menu des armées françaises. En partenariat avec diverses sociétés (dont l’ONERA, l’Office national d’études et de recherches aérospatiales), et quelques pépites françaises et unités universitaires de recherche, la France est en pointe dans le domaine des armes à laser haute énergie (HEL), mais communique peu… (ce qui peut se comprendre). Bientôt, espérons, un laser dit “défensif“ devrait être opérationnel avec la faculté de neutraliser un satellite sans le détruire, et cela à une distance de 700km. D’autres pays sont également sur ce marché (USA, Russie, Chine, Royaume-Uni, Israël, …). C’est un domaine scientifique passionnant mais très technique, où diverses solutions sont en expérimentation. Il faut distinguer les lasers militaires ayant pour objet de neutraliser à très longues distances (comme les satellites) et ceux de défense antiaérienne ou antinavires (comme les missiles, les obus, les avions, les drones, les bateaux, …). La plupart des armes laser actuelles sont principalement basées sur des sources laser à ondes continues (dits “CW“, d’une puissance d’environ de 150 kilowatts et d’une portée de quelques dizaines de kilomètres), qui provoquent la combustion et la fonte de la cible et/ou perturbent les capteurs optiques à haute intensité et/ou provoquent une interférence électronique qui aveugle. D’autres, sont des lasers dits à impulsions ultracourtes (USPL) qui seraient d’une puissance potentielle de 5 Térawatts (le Térawatt est une unité de puissance égale à mille milliards de watts !) dont les impulsions lumineuses transforment l’air en lentille, ce qui fait converger les “rayons lumineux“ en un point en y concentrant l’énergie, ce qui a pour effet de recentrer continuellement le faisceau laser et de vaporiser la cible (au lieu de la faire fondre) et par ailleurs de produire une puissante onde de souffle. En ce sens, les USA développent le canon laser militaire actuellement le plus puissant au monde (laser “femtoseconde“), qui, pour un coût réduit et d’une portée quasi illimitée, serait capable de vaporiser instantanément une cible. Certains autres lasers sont destinés à être embarqués dans un avion de combat (programme “SHiELD“ : Self-defense High Energy Laser Demonstration). Au Royaume-Uni, des essais sont en cours dans le cadre d’un dispositif à énergie dirigée par laser (“LDEW“), appelé “Dragonfire“, une arme conçue pour fournir une défense aérienne à courte portée et une protection à courte portée pour les navires militaires. Israël développe également un système dit « à rayon directionnel à haute énergie », d’une capacité de frappe ponctuelle sur terre ou à haute altitude ; ce système laser intégrera et complétera le système « Dôme de Fer ». En France, l’ONERA développe un système de multiplexage de plusieurs faisceaux lasers ultra-intenses (couplage de plusieurs faisceaux pour former un faisceau unique), ce qui permet de combiner leur puissance. La France est leader en Europe, principalement grâce aux recherches menées par “TechnicAtome“ (partenaire stratégique du CEA) avec le laser “MegaJoule“ implanté près de Bordeaux sur le site du “CESTA“ (Centre d’études scientifiques et techniques d’Aquitaine) de la Direction des Applications Militaires du CEA (DAM), associé à un bijou technologique dit “PETAL“ (pour PETawatt Aquitaine Laser). Unique au monde, “PETAL“ a délivré le 29 mai 2015 une puissance de 1,2 PetaWatt (Un PetaWatt, c’est un million de milliards de watts !), devenant ainsi le faisceau laser le plus puissant au monde dans la catégorie des lasers énergétiques. Les américains, eux, développent un projet dit “ZEUS“ d’une puissance de 3 Pétawatts. “Star War“ n’est plus un film de science-fiction…

      • Muadh dit :

        Belles explications

      • Noupat dit :

        Merci.
        Bien à vous

      • SIU dit :

        Dans le Système international d’unités, les noms des unités sont des noms communs, qui ne prennent jamais de majuscule (même lorsqu’ils sont dérivés des noms propres de scientifiques auxquels ils rendent hommage), sauf bien entendu en début de phrase.
        Cette règle s’applique aussi quand un préfixe est accolé au nom de ces unités.

        Le watt. Deux watts. 2 W.
        Le térawatt. Cinq térawatts. 5 TW.
        Le pétawatt. Trois pétawatts. 3 PW.

        Dans le cas du « Laser Mégajoule » (abrégé en « LMJ »), la majuscule à « mégajoule » vient du fait qu’il s’agit du nom d’un projet, ce qui lui a fait prendre une valeur de nom propre.
        https://www-lmj.cea.fr/
        Mais en dehors de ce cas particulier, on écrit bien :
        Le joule. Quatre joules. 4 J.
        Le mégajoule. Six mégajoules. 6 MJ.

  12. Vequiya dit :

    Dire qu’on ne voyait ça que dans les films de science-fiction. Et voilà que ça arrive. Petit à petit les lasers remplaceront d’autres armes conventionnelles. Dans quelques années nous aurons des fusils à laser, comme prévu car plusieurs sociétés travaillent dessus depuis plusieurs années (notamment les chinois, qui ont pris de l’avance).

  13. Pierrot dit :

    vous faites probablement exprès…? le coût marginal d’un tir est de 10£, pas le coût du système complet… quand vous évaluez le coût de votre trajet Paris-Marseille en voiture, vous ne comptez pas les 20 000€ que coûte la voiture ni même l’usure des pneus, mais seulement l’essence, le péage, le sandwich,…

  14. phil135 dit :

    une balle de 12.7 qui fait 42 grammes , à 1000 m elle va être encore à une vitesse d’environ 487 m/s soit +/- 5000 Joules , avec un laser 50 kW (en atmosphère parfaite) il faut 1/10 seconde pour apporter cette énergie , en suivant bien la cible qui ne va pas se priver de bouger. évidement si il vient droit dessus le drone se décale moins. et pendant ce temps les 9 autres se sont approchés aussi. l’arme laser porte plein d’espoirs, mais à court terme c’est encore difficile

    • peterr dit :

      Ce que je me demande c’est si les 50kW sont la puissance consommée, restituée en sortie ou à l’impact à xx m (sur corps noir ?)

    • Roland DESPARTE dit :

      D’accord avec vous, le temps de produire l’énergie est fondamental en cas de cibles multiples et tirs successifs, mais le faisceau d’un laser se propage à environ 300 000 km par seconde ! Même si la cible bouge, dès qu’elle est pointée elle est détruite.

    • SIU dit :

      Les noms des unités de mesure sont des noms communs, qui prennent la marque du pluriel et ne s’écrivent jamais avec une majuscule (sauf bien entendu en début de phrase), cela même lorsqu’ils sont dérivés des noms propres de scientifiques auxquels ils rendent hommage.

      Le joule, qui doit son nom au physicien anglais James Prescott Joule, a pour symbole « J » (avec une majuscule, comme c’est le cas pour les symboles d’unités dont les noms proviennent de noms propres).

      Cinq mille joules.
      5 000 J.

  15. Félix GARCIA dit :

    La Royal Navy, ce n’est vraiment plus ce que c’était :
    British Royal Navy’s Hunt-class mine countermeasures vessel HMS Chiddingfold and Sandown-class minehunter HMS Bangor collided in Bahrain while berthing yesterday.
    https://twitter.com/clashreport/status/1748461019255517350

  16. vVDB dit :

    imaginons une attaque par saturation de 500 drones à 2000€… en combien de temps le système fait ses 500 tirs ?
    ou se trouve la source d’énergie nécessaire à ces 500 tirs ?

  17. Michel dit :

    Chapeau !
    Les météorologues ont intérêt à être bons.
    La technologie avance et la science aussi.
    Les militaires vont pouvoir enfin se reposer.

  18. stigmamax dit :

    Elle opérait de grands prodiges, même jusqu’à faire descendre du feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes.
    Apoc 13-13

  19. Paul dit :

    « le DragonFire est assez précis pour atteindre une « pièce d’une livre sterling à un kilomètre de distance » »
    Ce niveau de précision est très impressionnant… je suis intrigué de connaître la méthode de calibration de leur viseur pour atteindre une telle perf !

  20. Boby dit :

    Messieurs, dames, nous voilà dans la guerre des étoiles…une nouvelle ère fascinante