Le chef d’état-major norvégien veut deux sous-marins de plus pour faire face à la menace russe

En novembre 2022, le gouvernement norvégien a demandé au chef d’état-major de ses forces armées, le général Eirik Kristoffersen, de lui remettre des recommandations sur l’avenir de la défense du pays. Ce que l’intéressé vient de faire, dans un copieux rapport publié le 7 juin. Et, par bien des côtés, ce document arrive aux mêmes conclusions que le projet de Loi de programmation militaire 2024-30 français, notamment en ce qui concerne les capacités de frappe dans la profondeur, de surveillance spatiale, d’intervention sur les fonds marins et de défense aérienne. Le cyber et la guerre électronique ne sont pas oubliés.

Cela étant, la montée en puissance des forces armées norvégiennes nécessiterait des investissements conséquents, qui ne sont pas forcément à la portée d’Oslo. Aussi, le général Kristoffersen a établi des priorités. Et, parmi celles-ci, figure l’achat de deux sous-marins supplémentaires, ce qui porterait à six le nombre d’exemplaires mis en oeuvre par la Marine royale norvégienne.

Pour rappel, en 2021, la Norvège et l’Allemagne ont commandé six sous-marins de type U212CD auprès de ThyssenKrupp Marine Sustems [TKMS], pour un montant de plus de 5 milliards d’euros. Quatre unités seront destinées à la marine norvégienne et les deux autres rejoindront la Deutsche Marine.

Dans son rapport, le général Kristoffersen estime que, compte tenu des marges de manoeuvre financières, il est préférable d’augmenter de 4 à 6 le nombre de sous-marins plutôt que celui des frégates. Cela permettra de « doubler la disponibilité opérationnelle » et de « renforcer la capacité à contester la liberté de mouvement d’un adversaire », plaide-t-il.

Sur ce point, le document souligne que la « Russie développe et exploite des sous-marins modernes, silencieux et puissants » et que sa principale base navale est située sur la péninusule de Kola. En outre, il insiste également sur le fait que les « importants intérêts financiers de la Norvège dans le secteur maritime [et énergétique…] rendent nécessaires le renforcement de la capacité des forces norvégiennes à opérer à la fois sous l’eau, en surface et dans les airs ».

Aussi, poursuit-il, « mener des opérations anti-sous-marines nécessite des investissements continus dans des capacités complémentaires, telles que la surveillance par satellite, divers systèmes de capteurs fixes ou à bord de navires de surface, des avions de patrouille maritime et des sous-marins ».

S’agissant des quatre frégates de la classe Nansen actuellement en service [la KNM Helge Ingstad a été accidentellement perdue en 2018, ndlr], le document préconise de songer à leur remplacement… alors qu’elles sont pourtant relativement récentes. Les prochains navires devront être équipé d’un hélicoptère dédié à la lutte anti-sous-marine, voire de drones aériens si « la technologe est mature au moment de leur admission au service ».

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