La force aérienne espagnole va prolonger ses avions d’entraînement F-5 Tiger jusqu’en 2030

En France, en partie pour des raisons économiques car le coût d’une heure de vol avec un turbopropulseur est cinq fois moins élevé qu’avec un avion à réaction, la formation d’un pilote de chasse repose essentiellement sur le Pilatus PC-21, l’armée de l’Air & de l’Espace ayant abandonné le « réacteur » [c’est à dire ses Alphajet] pour la phase de transition opérationnelle.

Mais tel n’est pas le cas en Espagne. En effet, si elle dispose également de PC-21, l’Ejército del Aire y del Espacio [EAE] entend conserver ses 19 derniers Northrop F-5M qu’elle utilise pour parfaire la formation de ses pilotes jusqu’en 2030.

Ainsi, le gouvernement espagnol vient de débloquer une enveloppe de 40 millions d’euros afin de moderniser, à nouveau, ces appareils, mis en oeuvre par la 23e escadre [ALA 23] de l’EAE. Si l’avionique des F-5B [ou AE-9 dans la nomenclature espagnole] a été remplacée dans les années 2000, l’usure du temps fait que les « différents sous-systèmes doivent être mis à jour », souligne-t-il, selon le site spécialité InfoDefensa.

Cette modernisation des F-5M « permettra à l’Ejército del Aire y del Espacio de maintenir sa capacité à former ses pilotes de chasse jusqu’au retrait et au remplacement de ces appareils, prévus pour l’année 2030 », justifie le ministère espagnol de la Défense. À cette échéance, ces avions compteront 60 ans de service…

Cela étant, il n’est pas impossible que le retrait de F-5M de l’ALA 23 se fasse un peu plus tôt. « La nécessité de remplacer ces avions est une priorité », a en effet récemment déclaré Amparo Valcarce, le secrétaire d’État espagnol à la Défense, lors d’une audition parlementaire. « La formation en Espagne des pilotes de chasse est considérée comme étant une capacité stratégique par l’Ejército del Aire y del Espacio », a-t-il soutenu.

Selon lui, le programme d’acquisition d’un nouveau type d’appareil devrait arriver à maturité en 2024… Ce qui permettrait d’envisager une mise en service quatre ans plus tard… si tout se passe comme prévu.

Reste à voir le choix que fera la force aérienne espagnole. Selon InfoDefensa, certains estiment qu’elle pourrait emprunter la même voie que son homologue française… et passer au « tout PC-21 ». Dans ces conditions, pourquoi ne le ferait-elle pas plus tôt? Cela étant, d’autres options sont possibles, comme le M346 italien, le F/A-50 Golden Eagle, voire le T-7 Red Hawk du tandem Boeing/Saab [quand il sera prêt…]. À moins qu’une solution européenne ne soit privilégiée, Airbus ayant dévoilé, en 2020, le projet AFJT [pour Airbus Future Jet Trainer]… justement en vue du remplacement des F-5 espagnols.

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