Les Émirats arabes unis se retirent d’une coalition de forces navales dirigées par les États-Unis

Créée au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, la « Combined Maritime Forces » est une coalition navale internationale dirigée des États-Unis depuis Bahreïn. Actuellement, elle chapeaute cinq forces navales.

Ainsi, déployée notamment dans l’océan Indien, la force opérationnelle navale combinée 150 [ou CTF 150, pour Combined Task Force], se concentre sur la lutte contre les trafics illicites susceptibles de financer les organisations terroristes. La CTF-151 est chargée, depuis 2009, de lutter contre la piraterie au large de la corne de l’Afrique tandis que la CTF-152 a la mission d’assurer la sécurité dans le golfe Persique. De création plus récente, la CTF-153 fait la même chose… mais en mer Rouge. Enfin, la CTF-154 s’occupe de la formation et de l’entraînement en matière de sécurité maritime.

Jusqu’à présent, 38 pays participaient à cette coalition navale. Ils ne sont plus que 37 désormais, les Émirats arabes unis ayant annoncé, ce 31 mai, qu’ils venaient de s’en retirer pour une raison qu’ils n’ont pas précisée.

« À la suite de l’évaluation de la coopération effective entre tous les partenaires, il y a deux mois, les Émirats arabes unis ont retiré leur participation aux Forces maritimes combinées », a en effet indiqué le ministère émirien des Affaires étrangères, via un communiqué relayé par l’agence de presse officielle WAM.

Faut-il y voir un lien avec l’annonce faite le 5 avril dernier par le ministère iranien des Affaires étrangères au sujet de la nomination d’un ambassadeur aux Émirats arabes unis, alors que cela faisait huit ans que le poste était vacant… en raison des tensions diplomatiques entre Téhéran et Abou Dhabi? Cette décision fait d’ailleurs partie d’un mouvement plus large, l’Iran et l’Arabie Saoudite ayant amorcé un rapprochement, sous l’égide de la Chine.

Par ailleurs, le 21 mai, Téhéran a affirmé qu’il était « possible » d’assurer la sécurité dans le golfe Persique – et en particulier dans le détroit d’Ormuz – dans le cadre d’une coopération avec ses voisins, ceux-ci ne devant plus avoir besoin de solliciter l’appui des États-Unis, dont la posture défensive dans la région venait d’être renforcée après l’arraisonnement et la saisie d’au moins deux pétroliers par l’Iran.

Cela étant, les Émirats arabes unis sont encore membres de l’opération Sentinel, lancée par les États-Unis en 2019, après une série de sabotages ayant visé des pétroliers près du détroit d’Ormuz. À l’époque, les gardiens de la révolution iraniens avaient été soupçonnés, si ce n’est accusés, de les avoir organisés.

En outre, et alors qu’ils avaient joué la carte de la modération à l’endroit de l’Iran malgré ces soupçons, les Émirats arabes unis donnèrent son accord pour accueillir également le quartier général de l’opération navale européenne EMASoH-Agenor, créée à l’initiative de la France afin de « participer à la préservation de la liberté de navigation dans le golfe Arabo-Persique et le détroit d’Ormuz ».

Photo : Mztourist – CC BY-SA 4.0

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