La France a envoyé 16 avions de combat et un E-3F AWACS en Finlande pour les manoeuvres ACE 2023
Organisé tous les deux ans depuis 2013, dans le cadre de la Coopération de défense nordique [NORDEFCO], l’exercice aérien ACE [Arctic Challenge Exercise] est, toute proportion gardée, une sorte de « Red Flag » européen. Son édition 2023 a commencé le 29 mai, en Finlande. Et, au regard du contexte sécuritaire actuel, elle est la plus importante organisée jusqu’ici, avec la participation de 150 aéronefs venus de 14 pays différents, dont la France.
Visiblement, les forces aériennes françaises ont « mis le paquet » pour cette nouvelle édition de ces manoeuvres aériennes, avec pas moins de 17 avions envoyés à Rovaniemi, dont 5 Mirage 2000D de la 3e Escadre, 5 Mirage 2000-5 du Groupe de chasse 1/2 Cigognes, 1 appareil d’alerte avancée E-3F EDCA [ou AWACS] et… 6 Rafale M de la Marine nationale. Cette participation représente un peu plus de 11% du total des aéronefs engagés.
Cela étant, si l’ampleur d’ACE 2023 est conséquente, l’édition 2019 avait cependant réuni 142 aéronefs, dont 95 avions de combat. Et la participation française fut déjà significative à l’époque puisque l’armée de l’Air et de l’Espace [AAE] avait déployé 15 appareils, dont 10 Rafale, 4 Mirage 2000-5 et un E-3F EDCA, sur la base aérienne norvégienne de Bodø.
À Rovaniemi, ville située à moins de 200 km de la frontière russe, les avions français vont opérer aux côtés de F/A-18 Hornet finlandais et d’Eurofighter EF-2000 allemands.
#Coopération | Arrivée en 🇫🇮 de 5 Mirage 2000D, 5 Mirage 2000-5, 1 avion radar E-3F de @Armee_de_lair et 6 Rafale de @MarineNationale pour participer à #ACE23.
Avec 13 pays partenaires, les équipages s’entraîneront dans des missions aériennes de haute intensité. pic.twitter.com/8BxznnYpMH— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 26, 2023
Parmi les autres appareils engagés figurent des F-35 déployés par les États-Unis, l’Italie et les Pays-Bas, des Eurofighter Typhoon Gr.4 de la Royal Air Force, des F-16 néerlandais, danois et belges, des F/A-18 suisses ainsi que des JAS-39 Gripen suédois et tchèques. À noter que les F-22A Raptor récemment envoyés en Europe par l’US Air Force ne sont pas sollicités pour ces manoeuvres.
L’Arctic Challenge Exercise « offre aux unités participantes l’occasion de développer la coopération entre avions de combat de 4e et de 5e génération », fait valoir la force aérienne finlandaise. « La zone d’entraînement est suffisamment grande pour des entraînements reposant sur des scénarios tactiquement difficiles et impliquant un grand nombre d’aéronefs », poursuit-elle. Et d’ajouter : « L’objectif est de renforcer la capacité à mener ensemble des opérations de combat dans le cadre de grandes opérations aériennes multinationales [COMAO] de manière sûre et efficace ».
Pour l’US Air Force, participer à des manoeuvres « réalistes » dans le Grand Nord, comme ACE 2023, permet « d’affiner l’interopérabilité, d’entretenir des relations clés et de s’acclimater aux conditions de combat extrêmes inhérentes à l’Arctique ».
Cela étant, le plus gros morceau en matière d’exercices aériens reste à venir. En effet, une fois qu’ACE 2023 sera terminé, le 9 juin, Air Defender 2023, organisé par l’Otan en Allemagne, commencera, avec la participation de 250 aéronefs venus de 24 pays, dont la Suède et… le Japon.