La France va coordonner un projet européen d’hélicoptère « moyen » de nouvelle génération
En novembre 2020, la France rejoignit le projet NGRC [Next Generation Rotorcraft Capabilities – Capacités Giravion de nouvelle génération] que l’Otan venait alors de lancer avec l’Italie, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Grèce.
Ce projet NGRC proposait de développer une solution pour répondre aux futurs besoins en matière d’hélicoptère de manoeuvre « en tirant parti d’un large éventail de progrès récents en matière de technologie, de méthodes de production et de concepts opérationnels ». Et, pour la France [comme pour l’Allemagne, l’Italie et la Grèce], il s’agissait alors de préparer, sans tarder, la succession de l’hélicoptère NH-90 « Caïman ».
Moins de trois ans plus tard, l’Union européenne [UE] a dévoilé une liste de onze nouveaux projets devant bénéficier d’un financement au titre de la Coopération structurée permanente [CSP]. Et l’un d’eux rejoint le NGRC de l’Otan puisque, appelé NGMH [Next Generation Medium Helicopter], il vise à développer un « hélicoptère moyen de nouvelle génération ».
Ce projet « vise à créer un forum qui répondra aux besoins opérationnels, à la fois sur la mise à niveau des flottes existantes et sur l’hélicoptère européen de nouvelle génération, en harmonisant les besoins entre les pays de l’UE », explique l’Agence européenne de Défense [AED].
Next Generation Medium Helicopter (NGMH)
Project aims to create a dedicated forum that will address operational needs both on the upgrade of existing fleets, harmonising the needs and timelines of #EU countries on the future capabilities of rotorcrafts.
4 involved- 🇫🇷🇮🇹🇫🇮🇸🇪 pic.twitter.com/CkDKqNvEKu
— European Defence Agency (@EUDefenceAgency) May 23, 2023
« Le NGMH assurera la disponibilité et l’adéquation des flottes d’hélicoptères de l’UE jusqu’en 2040 » ainsi que « la préparation de l’hélicoptère européen de nouvelle génération », avec la nécessité de « faire face à des conflits de haute intensité », poursuit-elle, sans préciser le montant de l’enveloppe allouée à ce projet… qui sera coordonné par la France, avec la participation de l’Italie, de la Suède et de la Finlande.
A priori, et comme pour le NGRC de l’Otan, deux constructeurs devraient jouer un rôle majeur dans ce projet « PESCO » : Airbus Helicopters et Leonardo, lesquels ont déjà collaboré au sein de NHIndustries, le consortium qui produit le NH-90 Caïman. En outre, l’un et l’autre participent au programme [civil] Clean Sky 2, avec respectivement le Racer et le NextGenCTR.
En janvier 2021, Jérôme Combe, responsable de la stratégie d’Airbus Helicopters, avait défendu l’idée d’un rapprochement avec Leonardo, à l’occasion d’une conférence de la Royal Aeronautical Society. En effet, il avait estimé qu’il n’était « pas souhaitable d’avoir deux grands constructeurs européens d »hélicoptères en concurrence sur un marché militaire en déclin ».
Or, avait souligné M. Combe, « sans coopération, nous prenons le risque de ne pas atteindre la masse critique pour obtenir un retour sur investissement nécessaire à la mise sur le marché d’un nouvel appareil ». Et d’ajouter qu’il serait possible « d’unir » les forces dans le cadre d’une programme financé par le Fonds européen de Défense [FEDEF].