La force aérienne sud-coréenne retire de son inventaire un F-35A, trop endommagé pour être réparé

Au début du mois de mai, un F-22A Raptor accidenté en avril 2018 pour avoir raté son décollage a été remis en service après des réparations ayant duré cinq ans. La décision de le remettre en état avait été prise parce que, à l’époque, seulement 186 appareils étaient encore opérationnels. Et il n’était pas encore question de retirer les plus anciens de l’inventaire de l’US Air Force.

« Chaque avion de la flotte est très précieux pour le succès de la mission, donc remettre celui-ci en état opérationnel est une grande victoire », a fait valoir l’adjudant-chef Adam Willeford, chef du 3e Escadron de maintenance des aéronefs, dans un communiqué de l’USAF. Ce chantier a été d’autant plus compliqué que certaines pièces de rechange sont désormais difficiles à trouver.

Probablement que remettre en état ce F-22A Raptor en valait la peine, quel qu’en soit le coût, qui n’a pas été précisé. En tout cas, la force aérienne sud-coréenne [RoKAF – Republic of Korea Air Force] a préféré mettre à la casse l’un de ses chasseurs-bombardiers F-35A Lightning II, endommagé après un atterrissage sur le ventre, sur la base aérienne de Seosan, le 4 janvier 2022.

Peu après les faits, la RoKAF avait assuré que les dégâts de l’appareil étaient « minimes ». Puis, l’enquête détermina que l’incident avait été causé par une collision avec un volatile, laquelle provoqua le dysfonctionnement des systèmes électroniques du F-35A.

« Il y a eu des dommages au niveau de la partie inférieure du fuselage [ce qui n’a rien d’étonnant, ndlr] et nous menons une enquête détaillée pour voir s’il y a des dégâts à l’intérieur de l’avion », avait expliqué le général Shin Ok-chul, alors chef d’état-major de la RoKAF, à l’époque.

Finalement, une source militaire a récemment confié au Forum stratégique de l’industrie de la défense [DISF, un site sud-coréen dédié aux affaires militaires, ndlr] que, à l’issue d’un « examen approfondi », le fuselage, les ailes, la cellule et le moteur avaient été « gravement déformés par l’impact » au moment de l’atterrissage.

Aussi, le prix des réparations étant trop élevé – il est question de 84 millions de dollars [110 milliards de wons], la RoKAF a décidé de le rayer de son inventaire. « Puisqu’il s’agit d’un accident sans responsabilité de l’entreprise, elle devra supporter l’intégralité du coût », écrit DISF.

Pour rappel, la Corée du Sud a commandé 40 F-35A auprès de Lockheed-Martin, dans le cadre d’un appel d’offres de 7,3 milliards de dollars [aux conditions de 2012]. Et elle envisage d’en acquérir 20 exemplaires supplémentaires, portés au block 4, pour 3 milliards.

Selon la presse sud-coréenne, la disponibilité des F-35A en dotation au sein de la RoKAF n’est pas satisfaisante, ces appareils ayant été considérés comme « non-opérationnels » à 234 reprises en dix-huit mois. « Dans 172 cas, ces avions ont été maintenus au sol tandis que pour les 62 autres, ils ont pu décoller mais sans être aptes à effectuer certaines missions », selon des données publiées en octobre dernier par le député Shin Won-sik.

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