La Royal Navy a notifié un contrat à General Atomics pour tester un drone à décollage et atterrissage courts

Selon le concept « Future Maritime Aviation Force », dévoilé en décembre 2020, la Royal Navy fait du développement de drones aériens embarqués une priorité afin de compléter la dotation et de renforcer les capacités de ses deux porte-avions, à savoir les HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales.

Comme ces derniers sont dépourvus – pour le moment – de catapultes [à la différence de leurs homologues français et américains], les capacités de leurs groupes aériens embarqués sont limitées. Par exemple, il leur est impossible d’accueillir des avions de guet aérien comme le E-2D Hawkeye, cette mission revenant à des hélicoptères Merlin HM2 Crowsnest à l’autonomie limitée.

D’où cet intérêt pour les drones aériens embarqués, ceux-ci pouvant effectuer tout un éventail de missions, allant de l’alerte avancée à la guerre électronique, en passant par le ravitaillement en vol [ce qui permettrait d’augmenter l’autonomie du F-35B] et les frappes air-sol ou anti-navires.

Aussi, la Royal Navy a lancé les programmes Vixen [dont le statut est actuellement inconnu après la décision de la Royal Air Force d’annuler son projet Mosquito, qui était lié] et Vampire, celui-ci ayant fait l’objet d’expérimentations à bord du HMS Prince of Wales avec des drones Banshee Jet 80+.

Cela étant, la marine britannique entend explorer d’autres voies. Ainsi, selon un avis de marché repéré par l’UK Defence Journal, elle a notifié un contrat de 1,5 million de livres sterling au constructeur américain General Atomics afin d’évaluer un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] à décollage et atterrissage courts, l’idée étant de pouvoir l’utiliser depuis le pont de l’un de ses deux porte-avions.

Deux appareils proposés par General Atomics pourraient convenir.

Dévoilé en décembre 2021, et reprenant les lignes du MQ-9 Reaper, le Mojave n’a besoin que de 200 mètres pour décoller et atterrir, en emportant une charge utile de 1,6 tonne. Mais sous réserve que les conditions au sol soient optimales. En clair, sur un porte-avions, il pourrait en aller tout autrement. C’est d’ailleurs ce qu’a souligné C. Mark Brinkley, le porte-parole de l’industriel américain, via Twitter.

Le second candidat possible [et connu] est le MQ-9B SkyGuardian [ou SeaGuardian], doté d’un « kit STOL » qui permet de tranformer un tel appareil en drone aérien embarqué en moins de vingt-quatre heures. « Imaginez que vous retirez le toit rigide de votre Jeep pour le ranger dans votre garage. Vous avez maintenant un véhicule ouvert. S’il pleut, vous remettez le toit rigide. Le principe est le même : vous prenez un MQ-9B standard et vous lui installez le kit STOL et vous le faites voler », avait ainsi expliqué David Alexander, le Pdg de General Atomics.

Le MQ-9B SeaGuardian a certainement suscité l’intérêt de la Royal Navy puisqu’un tel appareil portant ses couleurs avait été photographié à bord du HMS Queen Elizabeth en septembre 2022, alors qu’il accueillait l’Atlantic Future Forum. À noter que la Royal Air Force disposera de MQ-9B SkyGuardian [qu’elle appelle « Protector] devant être opérationnels en 2024.

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