Kiev va commander des chars BM Oplot de conception locale… et lorgnerait sur le KF-51 allemand

Le 12 mai, le groupe allemand Rheinmetall a annoncé qu’il venait de créer une co-entreprise avec le conglomérat public Ukroboronprom afin d’assurer la maintenance des blindés de l’armée ukrainienne.

Devant être opérationnelle d’ici la mi-juillet, le capital de cette co-entreprise sera détenu à 51% par l’industriel allemand, qui en assurera par conséquent la direction.

« Dans une première étape conjointe avec Ukroboronprom, les activités dans le domaine de la réparation de véhicules militaires […] doivent constituer la pierre angulaire de cette coopération », a effet précisé Rheinmetall.

« Dans les phases ultérieures, la coopération se concentrera sur la fabrication conjointe de certains produits Rheinmetall en Ukraine sur la base d’un transfert de technologie complet », a poursuivi l’industriel allemand, qui a aussi fait part de son intention de développer conjointement de « nouveaux systèmes militaires » avec Ukroboronprom.

Telle qu’elle est envisagée, cette coopération reprend le canevas de celle qui avait été proposée par Rheinmetall à Budapest, dans le cadre de l’acquisition de 218 véhicules de combat d’infanterie [VCI] KF-41 Lynx, une grande partie de ces blindés devant être produite en Hongrie, via une co-entreprise détenue majoritairement par l’industriel allemand.

Or, en mars, Armin Papperger, son Pdg, fit connaître son intention d’implanter une usine en Ukraine afin d’y produire le nouveau char KF-51 Panther. « Les pourparlers avec le gouvernement ukrainien sont prometteurs », avait-il alors assuré.

En attendant, après avoir d’abord reçu, de la part de pays membres de l’Otan, des chars T-72 [et M55S] puis des Leopard 1 et 2 ainsi que des Challenger 2, et alors que des M1 Abrams lui ont été promis par les États-Unis, l’Ukraine entend privilégier son industrie. En effet, le ministère ukrainien de la Défense a fait savoir qu’il commanderait des chars BM Oplot, produits par l’usine Malyshev de Karkhiv, une filiale d’Ukroboronprom.

« Je suis convaincu qu’un char ukrainien comme le BM Oplot devrait être dans les premiers rangs de la coalition de chars. […] J’aime la cuisine et la musique des différents peuples du monde, mais en matière d’industrie, je reste un protectionniste. C’est pourquoi il a été décidé une commande de BM Oplot à Ukroboronprom pour [notre] armée », a déclaré Oleksiy Reznikov, le ministre ukrainien de la Défense, le 12 mai.

Aucun précision sur le nombre de chars commandés n’a été donnée. Par ailleurs, l’annonce de M. Reznikov peut sembler surprenante dans la mesure où la production de ces chars se fera dans une usine située près de la frontière avec la Russie…

Pour rappel, d’une masse de 51 tonnes, le BM Oplot est une évolution du T-84UD [une variante du T-80 russe, ndlr]. Mis en oeuvre par un équipage de trois hommes, il est doté d’un canon de 125mm KBA3, d’une mitrailleuse co-axiale de 7,62 mm, d’un blindage réactif et de contre-mesures électroniques.

Ce char a été commandé à 49 exemplaires par la Thaïlande pour 240 millions de dollars, en 2011. Seulement, la production prit un important retard en raison de nombreux problèmes, dont le manque de personnels qualifiés.

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