Forces spéciales : Le mini-sous-marin « Dry Combat Submersible » des Navy Seals sera bientôt opérationnel

Durant la Première Guerre Mondiale, la marine italienne avait innové en mettant en oeuvre une « torpille automotrice » afin de permettre à ses nageurs de combat de s’infiltrer dans les ports ennemis pour y saboter des navires. Le cuirassé austro-hongrois Viribus-Unitis en fit les frais le 1er novembre 1918, alors qu’il était au mouillage à Pula [Croatie].

Depuis, ce concept a évidemment évolué. Et, de nos jours, les nageurs de combat des forces spéciales disposent de « propulseurs sous-marins » pour s’infiltrer dans les dispositifs adverses, comme le PSM3G [Propulseur sous-marin de troisième génération] mis en oeuvre par les commandos marine depuis le hangar de pont [Dry Deck Shelter] des sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de type Suffren.

Aux États-Unis, il s’agit d’aller encore plus loin. À partir de 2018, le Naval Special Warfare Command commença à remplacer les SEAL Delivery Vehicle, alors en service depuis le début des années 1980, par le MK11 « Shallow Water Combat Submersible » [SWCS], capable de transporter six commandos et naviguer à 58 mètres de profondeur à la vitesse de 6 noeuds grâce à des moteurs électriques alimentés par des batteries lithium-ion. En outre, ce submersible de 4,5 tonnes [en déplacement] est doté d’un système de navigation inertiel, d’un sonar haute fréquence pour détecter les obstacles et les mines ainsi que d’un périscope électro-optique.

Cela étant, les Navy SEALs [les commandos marine américains, ndlr] expriment depuis longtemps le besoin d’un véritable mini-sous-marin pour leurs opérations. À cette fin, le programme « Advanced SEAL Delivery System » fut confié à Northrop Grumman dans les années 1990. Sans doute trop ambitieux, il fut annulé en 2009 en raison de dépassements de coûts [885 millions de dollars contre 70 millions initialement prévus] et de problèmes de fiabilité, un prototype ayant pris feu…

Pour autant, l’US Navy ne renonça pas à se doter d’une telle capacité. Et, en 2016, un nouveau programme, appelé « Dry Combat Submersible » [DCS], aux attentes plus modestes, fut confié à Lockheed-Martin, qui s’associa à l’entreprise britannique MSubs, spécialiste des mini-sous-marins.

Reposant sur le S351 « Nemesis » de MSubs et bien qu’ayant connu, lui aussi, des surcoûts et des retards, ce programme va se concrétiser très bientôt, le Dry Combat Submersible devant être déclaré opérationnel par les Navy SEALs d’ici le « Memorial Day » [le 29 mai]. Telle est l’annonce faite cette semaine par le commandement américain des opérations spéciales.

Par rapport aux propulseurs sous-marins, le DCS apportera un gain opérationnel significatif dans la mesure où les commandos n’auront plus besoin de matériel de plongée durant leur trajet vers leur zone d’action [et cela aura aussi l’avantage de limiter la fatigue et de respecter des paliers de décompression selon la profondeur de la navigation].

En effet, d’une longuer de 12 mètres pour un déplacement de 28 tonnes, le DCS peut accueillir huit commandos entièrement équipés, en plus d’un pilote et d’un navigateur, dans un environnement pressurisé.

Transportable par conteneur, ce mini-sous-marin peut plonger jusqu’à 100 mètres de profondeur, à la vitesse moyenne de 5 noeuds [sa vitesse maximale est classifiée, ndlr], grâce à une motorisation électrique alimentée par un système de batteries LiFT [Lithium-ion Fault Tolerant] fourni par General Atomics. Son autonomie serait supérieure à 24 heures. Enfin, il est équipé d’une panoplie de différents capteurs [sonar, contre-mesures électroniques, communications, etc].

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